Dragonne de Didier Quesne

" Jean Lagarde as-tu, ne
serait-ce qu'un instant, idée de ce que représente la lutte contre un esprit qui niche dans ton entendement, dans ton crane lui-même, qui n'a nul besoin de dormir, nul besoin de faire autre chose que de guetter l'instant où ton esprit va s'assoupir, se lasser de combattre sans un seul instant de repos ? En as-tu idée ? "
(P120)


L'auteur


Didier Quesne est né en 1958 en France.

Chercheur et professeur de géologie à l'université de Dijon, Didier Quesne parcourt le monde à la recherche de strates (on ne sait pas trop si c'est du Cambrien ou du Trias...). Il ne se définie par comme auteur mais comme conteur... et lit énormément quelque soit le sujet ! 
Pour élaborer ses histoires, il s'inspire autant de ses lectures et de ses voyages que de ses réflexions.

Résumé officiel

Enfant unique, Lilith de la Queyrie s’ennuie dans l’immense château de ses parents. Son caractère irascible et rebelle l’empêche d’apprécier les trop rares distractions que lui offre sa condition de jeune aristocrate. Même ses nombreux soupirants n’arrivent pas à la sortir de sa morosité permanente.  
Mais le jour où elle se voit, en rêve, survoler des paysages grandioses et éventrer des bêtes sauvages pour s’en repaître, elle comprend que quelque chose de mystérieux l’appelle au fond d’elle-même. Les anciennes légendes sur la race disparue des dragons s’imposent alors à son esprit…

L'histoire

Lillith ! Voilà un nom magnifique pour une Dragonne. C'est surtout du au fait qu'avant d'être Dragonne, Lillith était Marquise de la Queyrie. Depuis son enfance, son comportement a choqué, comme ce jour où âgée de six ans, elle a coursé un canard avant de l'égorger...

C'est barbare ? c'est une dragonne ! Et même si avant de le devenir, elle était une jouvencelle adulée pour ses charmes par les jeunes hommes de son entourage (tout aussi attirés par son titre, certes) elle était prédestinée à ce rôle. Dés les premières pages du livre l'auteur nous entraîne donc dans ses pas. Vers de changement de nature. Vers cet avenir où le ciel ne sera plus un doux rêve mais une réalité, qu'elle pourra explorer à loisirs.

Mais, pour ma part, l'entrée en matière m'a un peu laissé de marbre. La cruauté décrite par l'auteur m'a un tantinet refroidi. Et j'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire, d'autant plus que j'étais gênée par un style très particulier, dont je reparlerai plus bas.

Les de la Queyrie sont une très ancienne famille, et dans les ancêtres de Lillith, d'autres femmes ont connues le sort de la Belle. D'autres ont mystérieusement disparues après des éclats de Violence. C’est un fait de le savoir, cela en est un autre de les lire et j'ai eu de la peine pour les parents de la jeune fille sacrifiés à sa Violence. Certes, c'est le dragon qui parle à ce moment là. Certes, elle est poussée par un être infâme et drôlement plus cruel que la Bête. Mais tout de même... Lillith bouffe ses parents !

Alors, l'auteur se retranche derrière une Violence obligatoire pour passer du stade d'humain à celui de Dragon. Pour faire simple, l'Oeuf de Dragon doit être gardé dans une température ambiante suffisante à sa survie jusqu'à ce que son Hôte soit prêt à le recevoir. Or ce dernier doit accomplir pour ce la une sorte de montée en puissance vers la Violence, expression de son gout du sang, de sa cruauté... De ce fiat, nous suivons dans les premières pages, Lillith qui devient peu à peu animale, perdant toute notion d'humanisme et mangeant telle une bête des proies que la force insufflée par l'Oeuf lui permet de tuer.

Vous plissez les yeux. Moi aussi. Et j'aurais surement arrêté le massacre s'il n'y avait eu Jean ! Le beau Jean Lagarde (joli jeu de mot, puisqu'il la garde... oups, désolée).

Dès les premiers troubles, il est là. il surveillait Lillith bien avant, puisque faisant parti des Vigilants (sorte de caste prônant la destruction des Dragons et opposé aux Conciliés qui eux les veulent asservis) il se devait de protéger la demoiselle. Comme je l'ai dit plus haut, sa famille est intimement liée aux Dragons et il était à prévoir qu'un jour, un nouveau membre serait appelé. Jean a appris grâce à un mentor, dont je ne vous parlerai pas volontairement, tout ce qu'il était possible de savoir sur les Dragon, sur la Fusion avec l'humain...  et fort de son savoir va tenter de conserver à la jeune Marquise son statut de femme.

Bien sûr, la transformation a lieu, puisque comme ej l'ai dit plus haut, un autre homme veille a ce que cela se réalise. Mais je ne vous raconterai pas cela non plus. Sachez juste que c'est a ce moment que j'ai commencé à être piquée par l'histoire et Fort heureusement il me restait encore deux bon tiers de livres.

Le style

Le style de Didier Quesne est très particulier. Travaillé dans les descriptions et les dialogues courant, il devient ampoulé lorsque les intervenants sont des nobles de cette fin de XVIII°. Du coup, il est limite accessible. Bon, ce n'est pas dérangeant et serait même un atout, puisque cela permet de réellement se retrouver dans l'univers choisi par l'auteur. Mais ce style particulier, froid et laissant beaucoup de place aux descriptions macabre m'a dérouté. Le style change légèrement vers le milieu du livre, avec une recrudescence d'action, de vivacité qui donne un nouveau souffle. A mon gout, le livre devient bien plus agréable.

La narration est extérieure et tourne autour des principaux personnages, changeant après une action, une pensée... afin de suivre l'intrigue, l'avancée de l'histoire. Ainsi, le roman devient très vif, mal gré les nombreux passages de réflexion des protagonistes.

Les personnages sont relativement attachants, et j'ai beaucoup aimé Jean et son maître. Moins Lillith, que j'ai trouvé un peu surfaite. Par contre, les passages où elle vole sont divins. L'auteur a su donner des ailes à cette femme, la rendre superbe, voluptueuse.

Le méchant de l'histoire est haïssable et je regrette les petites pincées de manichéisme semées sur cette histoire.

Enfin, le temps est relativement court et évoqué régulièrement. L'auteur place son histoire dans le Temps réel, Jean ayant participé aux guerres en tant que fidèle de Napolèon. Pus, nous suivons l'évolution de Lillith sur quelques mois. Il est d'ailleurs étonnant qu'elle maîtrise si rapidement ses capacités, mais l'auteur le justifie par une mémoire de race des Dragons et le caractère entier de la belle.

Au final 

Une découverte intéressante. J'ai tiqué à de nombreuses reprises sur les scènes de Violence, mais l'amour de Jean, son combat, et toute la création sur les Dragons m'ont fait aimer finalement.

lu dans le cadre du challenge ABC Fantasy 2011

5 commentaires :

Eloo a dit…

A première vue, ce roman m'interesse... Mais tu dis qu'il y a pas mal de violence, et ça me rebute un peu...

nanet a dit…

La Violence de ce livre passe dès que la Dragonne "nait". J'ai le livre, si tu veux le lire, je peux te le aire parvenir ?

Eloo a dit…

Merci beaucoup pour cette proposition alléchante mais je préfère la décliner. Le fait qu'il y ait beaucoup de violence me gène, et il me reste encore tellement à lire dans ma PAL! Mais merci quand même pour ta gentillesse! Peut-être que nous pourrons collaborer une autre fois? (échange de livres, lectures communes, etc). Ce sera avec plaisir!

Eloo a dit…

(et au fait : j'aime beaucoup ton avatar! :D )

nanet a dit…

Merci ^^ je reste fan des gre-gre...

C'était avec plaisir ! Je le mettrais en troc.

Biz

 

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