Silhouette ou les miroirs de l'Asie de Jean-Pierre Mathé




Éditeur : Atine Nenaud - Nb de pages : 264
Série : / 
Catégorie : Autobiographie, Récit de voyage



Adepte, en son temps, de « la Route des Indes », Jean-Pierre Mathé ne s’est jamais vraiment sédentarisé : il visite à l’occasion de nouveaux pays, revisite ceux qu’il a aimés.

Lorsqu’il ne voyage pas physiquement, son esprit prend le relais, l'emmène vers des contrées littéraires inventées.



Attention, Objet Littéraire Non Identifié ! Loin des carnets de voyage et de leurs clichés, Jean-Pierre Mathé vous invite à contempler ses miroirs de l’Asie comme on se glisserait sur une couchette pour fumer l’Opium. Tour à tour Silhouette, Pèlerin, Troubadour, … le narrateur aux multiples visages nous mène au-delà de toute image convenue, là où les secrets se cachent dans le brouhaha des foules. Son Asie à lui ne se raconte pas, elle se griffonne ou se peint au couteau avec la frénésie des possédées.




Je n’avais jamais vraiment lu de récit de voyage. Il faut bien commencer un jour, me direz-vous. Ce jour, c’est en février, lorsque l’éditeur d’Atine Nenaud m’a envoyé ce livre, en Epug. 


Deux voyages, à vingt ans d'intervalle, par le même homme. Le même ? Tout est là, peut-on revivre son passé, en reprenant la même route ?


J’ai mis trois mois à parcourir les voyages et pérégrinations de ce court roman.  Ne vous y trompez pas, ce n’est pas lié à sa qualité, qui est surprenante et franchement intéressante, mais bel et bien au fond du livre. Je ne suis pas parvenue à entrer dans le sujet. J'aurais pu choisir d'abandonner la lecture, mais le style, dont je parlerais un peu plus loin, m'a intrigué et titillé. Du coup, grâce au format de ce roman, j’ai pu puiser les textes au fil de mes envies. Quelques pages par ci, quelques pages par là, et me voilà au bout du voyage. 

Mais parlons donc de ce style. Ampoulé, recherché, structuré ou au contraire déluré, le style est inconditionnellement ce qui fait la force de ces textes et ne laisse pas indifférent. Basculant de narrateur, alternant les je, les tu, l’auteur nous confronte à des écrits intimes, puis, nous renvoie vers d’autres vécus, d’autres sensations, avec cette silhouette, souvenir de lui-même, ou être différent. 

Je vous perds ? Je me suis perdue. C’est l’une des raisons du temps passé à lire l’ensemble. Car, voyant que je ne percevais pas l’âme du livre, j’ai opté pour une lecture décousue, et axée sur les sens, prenant l’ensemble comme une suite de beaux textes. Et, là, ça marche.

Car, il faut bien le dire, les mots sont beaux, les phrases savamment concoctées, un peu poétiques, parfois, joueuses, aussi. 

Si l’on ne tente de comprendre qui est qui et que seuls les mots comptent que les chapitres sont lus comme des nouvelles, chacune exquise, le roman prend son souffle et devient accessible. 

Chaque court texte — deux à trois pages en moyenne – invite à la réflexion, ou raconte celles du narrateur. C’est donc assez intense, et l’écriture riche pousse à lire lentement, ce qui entraîne, là encore, vers un autre type de réflexion. 

Souvenir, voyage initiatique, essai sur les hippies et leurs attirances vers les Indes ? J’avoue qu’au bout de ces pages, je reste incapable d’identifier le sujet profond du roman. 

Je retiendrai toutefois les apports sympathiques sur le Bouddhisme, qui m’ont donné une vision moins « carte postale » avec des sensations, un brin de vécu.



Le narrateur (je – l’Homme) et l’autre (tu — Silhouette), celui qui a parcouru les mêmes lieux, vingt ans auparavant, vivant tel un nomade hippie, fumant et usant de nombreux stupéfiants (trop à mon goût)…

Les autres, chaque nouvelle apportant des rencontres, il me serait difficile et totalement inutile de les présenter. Aucun ne porte de véritable nom et l’auteur s’amuse à les définir d’un adjectif. Ce point m’a beaucoup plu.


L’Asie, découverte à deux époques, en 1975 puis en 1997.

N’ayant pas parcouru physiquement ces lieux, j’attendais de ce livre qu’il m’emporte, me présentant des découvertes magiques…


Les mots pour : Style, Bouddhisme

Les mots contre : Alternance narrative, drogues, voyage intérieur.

Notation : 10/20



Des mots magnifiques mais qui ne sont pas parvenus à me tenir, à m'emporter dans ce voyage.

2 commentaires :

Unchocolatdansmonroman a dit…

j'aime beaucoup les récits de voyage alors pourquoi pas ... mais d'après ce que tu en dis je ne sais pas si je dois oser celui là ! hihi !

nanet a dit…

N'ayant jamais lu de récit de voyage, je ne peux vraiment dire que j'aime ou pas. En tous les cas, s'ils sont comme celui-ci, je dirais : sans moi...

 

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