Harry Potter et l'enfant maudit de J.K. Rowling, Jack Thorne et John Tiffany


Modifier le passé, c'est prendre le risque de changer le présent ! Voilà une des idées mises en exergue dans cette pièce de théâtre inspirée d'une nouvelle et des romans de JK Rowling : Harry Potter et l'enfant maudit.


Éditeur : Gallimard

Nb de pages : 341

Série : hors série de la saga Harry Potter

Traducteur : Jean-François Ménard.

***
Catégorie : Théâtre — Fantasy

***
Partenariat : / 

Challenge : ABC imaginaire 2016.


Etre Harry Potter n’a jamais été facile et ne l’est pas davantage depuis qu’il est un employé surmené du ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus Severus, doit lutter avec le poids d’un héritage familial dont il n’a jamais voulu. Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus.



L’histoire


  •  Dix-neuf ans ont passé. Harry amène son fils, Albus, à la gare de King’s Cross pour un départ à Poudlard... 

Mon avis

Fan de la saga, j’appréhendais cette suite, d’autant que les premiers avis en donnaient une idée assez mitigée. Néanmoins, j’ai voulu lire cette pièce sans en attendre quoi que ce soit, donc, comme toujours.

Et j’ai bien fait, car c’est une très bonne pièce de théâtre !

Les détracteurs et autres détraqueurs. 

Je comprends les détracteurs, ceux qui ne se sont pas retrouvés dans cette histoire, qui osent même la qualifier de Fan-fiction. Mais ils oublient juste un léger détail : ce n’est pas un roman de JK Rowling, mais bel et bien une pièce de théâtre, basée sur une de ses nouvelles.

Du coup, exit les longues descriptions, exit les sentiments et les petites touches de magie qu’elle a su glisser dans les nombreuses et savoureuses pages des sept tomes.

En guise de décors, quelques incipit rappelant les scènes des livres, comme, dès le début, la gare de King’s cross et le fameux quai neuf trois-quart. De-ci de-là, de petites phrases, en italique dans la version Gallimard, expliquent le comportement des personnages... Ce sont des aides pour les acteurs plus que de véritables informations pour le lecteur.

Enfin, les effets spéciaux, les entrées et sorties de scène... bref, toute la mise en scène est rapportée et donne une vision de ce à quoi devrait ressemble la pièce. Jusqu’aux détraqueurs, ombres noires et sûrement d’un très bel effet.


Retourneur de temps.


Ce livre a eu cet effet, sur moi : me faire replonger dans la série, dans l’intrigue générale avec un grand plaisir. Chaque élément rapporté par les auteurs en a rappelé d’autres, chaque scène a fait resurgir un passage des livres. Cet artefact magique entre dignement dans l’intrigue. Je ne dévoile pas grand-chose, lisez le résumé : « Le destin vient fusionner passé et présent. » 

Je regrette juste que l’intrigue se focalise sur le roman que j’ai le moins aimé de la saga. Mais, là, c’est très subjectif, et je dirai même que cette pièce a — presque — réussi à me faire apprécier le tome 4 (la coupe de feu).

La gestion temporelle est intéressante. Comme vous le savez, on ne peut pas modifier un élément de notre passé sans que cela modifie le présent. Nombres livres et films ont utilisé ce précepte. J’ai revu, hier soir le dernier X-Men qui joue aussi sur ce phénomène).

Dans la pièce, plusieurs théories sont abordées, comme la causalité, puisqu’après une modification certaines personnes n’existent plus. C’est lié à ce que l’on nomme le phénomène du grand-père : si je remonte le temps et modifie la vie de mon grand-père, ou le tue, je n’existerai pas dans le présent.

Ces sujets sont traités avec justesse et fraîcheur. Cela reste une pièce destinée à amuser un public, pas un essai sur la physique quantique.

Ce bon vieil Harry.


Je terminerai cette courte présentation par un mot sur les personnages et leur évolution. Harry et ses deux comparses ont presque quarante ans dans cette aventure et leur maturité se confronte aux souvenirs d’enfants impétueux.

Forcément, dans notre inconscient, nous attendons de Harry qu’il sauve à nouveau le monde. Sauf que cette intrigue ne se focalise pas sur lui, mais sur son fils.

JK Rowling aborde le difficile sujet de l’image de nos parents, du poids de l’héritage sentimental. Albus souffre de l’aura de son père, tout comme Ron souffrait de celle de son ami.

Mais Harry lui-même a du mal à se projeter en tant que père de ce jeune homme au caractère si différent. Les mots qu’il prononce sous le coup de la colère (que j’aime cette imperfection ! c’est un des plus beaux atouts de cette saga et elle reste présente dans la pièce) sont durs et violents. Il regrettera immédiatement, certes, mais cela montre bien la réalité des parents face à leurs adolescents. Encore un sentiment très bien démontré.

Ron et Hermione, très présents dans l’histoire, restent fidèles à eux-mêmes, lui tête en l’air et pourtant d’un courage digne et elle, eh bien, très Hermione.

Enfin, Dray... ceux qui n'ont jamais lu mes fans-fictions ne peuvent pas comprendre, désolée. Ce personnage est l'un de mes chouchous et le voir si triste m'a perturbé. Mais là, c'est hautement subjectif, on est d'accord.  

Au final

Les mots pour : Intrigue, idée, vieillissement des personnages, sentiments

Les mots contre : /

Style : 3/4
Intrigue : 4,5/5
Personnages  : 3.5/4
Écriture : 2 Crédibilité : 2
P principal(aux) : 2.5/3
Narration : / Action : 1.5
P secondaires : 1/1
Description : 1 (incipit) Violence/Tendresse : 1
Temps et espaces : 2/2
Sensation générale : 2.5/3
Rythme général : 2/2
Total :17.5/20

En bref : une très bonne pièce de théâtre où les auteurs ont ramené de nombreux rappels des événements du passé pour créer des avenirs plus ou moins noirs. Une belle évolution des personnages et l'envie de replonger dans les romans... 

9 commentaires :

Zélie a dit…

Moi aussi j'ai kiffé ce texte, ça change de lire une pièce de théâtre, je crois que depuis le lycée, je n'avais pas dû en lire une seule. JK Rowling continue de nous triturer le cerveau en nous obligeant à sortir de notre zone de confort. Drago m'a beaucoup plus dans cette pièce, je l'avoue :)

gwen a dit…

Je ne l'ai pas encore lu, mais je sais que ce sera un plaisir. Comme tu dis, il faut le voir comme ce qu'il est à la base: une pièce de théâtre!

nanet a dit…

C'est un joli retour sur l'histoire :)

nanet a dit…

voilà, tu as tout compris :) Bonne lecture.

Les lectures de Licorne a dit…

Je pense le lire, le théâtre me touche particulièrement et ton avis m'a décidé. bises ma Nanet

Stéphane Lesaffre a dit…

Bonjour Nanet,

En réalité, ce qui m'a gêné dans ce texte c'est justement la gestion du côté pièce de théâtre. A mon avis, l'auteur n'a pas réussi à suffisamment s'affranchir de la narration propre à un roman. Il y a surabondance de didascalies et d'indications de décor et de scènes d'action avec effets spéciaux, et je n'ai pas pu m'empêcher de me demander si le texte tiendrait debout sans. Je pense franchement que non. Et donc, ce n'est pas vraiment une pièce de théâtre.

Pour moi, une bonne pièce de théâtre, ça peut se jouer au fond d'un jardin, tant qu'on a de bons acteurs et quelques costumes. Ce texte-là, définitivement non. Sans la narration "roman" qui s'immisce dans le texte, je doute que ça marche. Alors évidemment, dans la salle où la pièce a été créée, ça a dû fonctionner, mais ils devaient avoir tout le matos pour.

A part ça, tout de même, il faut rendre justice à une histoire correcte (sans être extraordinaire) et à certains personnages particulièrement réussis, au premier rang desquels Scorpius et Drago Malefoy, ainsi que Hermione Granger sous plusieurs facettes toutes très bien.

nanet a dit…

Avec plaisir :)

nanet a dit…

Merci :)

Effectivement, cette pièce nécessite une grosse machinerie, et ne pourra pas être jouée dans un jardin. Les effets spéciaux limitent cette possibilité et les nombreux décors la rendent pratiquement injouable en dehors des grosses salles.

Mais cela reste, pour moi, une pièce agréable à imaginer.

Par contre, c'est vrai que les indications de jeu des acteurs sont très présentes. Cela ne m'a pas dérangé. Je pense que j'ai fait abstraction, à un moment donné. Comme souvent lorsque je lis des pièces...

Bisouilles.



Frankie a dit…

Tu as été plus enthousiaste que moi en lisant cette pièce mais je dois dire que c'était sympa de retrouver cet univers. Et j'ai beaucoup aimé Albus et Scorpius, plus que l'image que donnent les 3 compères d'origine (même si ce que tu dis sur la relation du père et du fils est très juste) dont on voit plus les défauts (Ron a l'air plus stupide que tête en l'air, par exemple) que les qualités. J'aimerais bien voir ce que la pièce donne car les différents tableaux avec les personnages qui entrent et qui viennent et les effets spéciaux m'ont l'air un peu compliqués à gérer.

 

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