Niourk de Stefan Wul


« L'enfant noir visita les ruines. Il franchit des éboulis, passa des cours désertes, pénétra dans les sous-sols d'un immeuble, s'y perdit et erra longtemps dans les entrailles souterraines de la ville, dans le labyrinthe des caves et des couloirs de métro.
[...]
Il se crut dans le saint des saints, dans le sanctuaire même des dieux. »
(P41)



L'auteur

Stefan Wul, de son vrai nom Pierre Pairault, est né en 1922 à Paris et est mort en 2003. 

Écrivain de science-fiction français, parallèlement à son métier de chirurgien-dentiste, il est également connu sous un autre nom de plume : Lionel Hudson.

Résumé officiel

La Terre n'est plus qu'un vaste désert. Des monstres engendrés par d'antiques technologies radioactives hantent ce qu'il reste des océans — quelques lacs d'eau saumâtre, rien de plus. Dans ce monde âpre, un enfant noir, rejeté par tous les membres de sa tribu, se met en route vers Niourk, la ville mythique, peuplée de fantômes. Au bout de cette quête se trouve peut-être le moyen de redonner vie à notre Terre assassinée.

Le petit plus 

Olivier Vatine, illustrateur, a réalisé une BD d'après l'œuvre de Stefan Wul. 
Le tome 1 est sorti en octobre 2012 aux Édition Ankama.

Plusieurs autres romans de Stefan Wul sont en cours d'adaptation en BD chez Ankama.

L'histoire

L'enfant noir, héros du livre, parcourt une planète en ruine, à la recherche des siens, ces hommes chasseurs vêtus de peaux de bêtes. Non, ce ne sont pas nos ancêtres ! Ce sont les survivants post-apocalyptique de la Terre...

Mon avis

J'ai glané ce livre dans une brocante, et il prenait la poussière sur mes étagères, jusqu'à cet hiver, où le hasard l'a ramené à ma mémoire. Comme il me fallait un auteur en W pour les challenges, j'ai décidé de tenter l'expérience.

Dans les premières pages, j'ai eu peur ! Le style y était atrocement pauvre, les phrases courtes et presque naïves. Exactement comme le niveau de langage des personnages Et là, une claque, l'auteur a tout simplement adapté le style scriptural à son personnage, le faisant évoluer avec lui. Chapeau. C'est vraiment bien pensé, et l'on suit, du coup, les aventures de l'enfant noir avec ravissement.

En peu de pages, l'auteur aborde de nombreux sujets. Je ne vais pas tenter d'en faire la liste, je pense que j'en oublierai ! Mais, pèle-mêle, nous trouvons : une part d'écologie, une étude sur les Dieux, un travail sur les planètes et leur rotation autour du soleil, quelques notions d'évolution naturelle, de la physique... et surtout un énorme travail sur l'intelligence. Tous ces points sont abordés au fil des mots, noyés dans l'intrigue, et amenés par le héros, qui, en évoluant, effectue des constats, comprend les choses et finira par en jouer.

C'est donc très riche, mais j'ai eu la sensation que l'auteur allait un peu au hasard, posant ces idées telles qu'elles venaient, sans structure pré établi. Ce qui est confirmé par une interview, où il signalait travailler sans plan, préférant laisser libre court à son imagination après une idée de départ. C'est sûrement ce qui m'a le plus dérangé dans cette histoire avec la fin, complètement folle, très peu crédible alors que tout le reste était créé avec brio.

Les personnages sont touchants ! Ceux de la première partie le sont par leur naïveté et leur force de survie, malgré les éléments qui les poussent vers une mort certaine. Ces hommes, sûrement inspirés par les Cro-Magnon, chassent pour se nourrir et leur mode sociétaire donnant tout aux chasseurs au détriment des femmes et des enfants, rappelle cruellement que la force est la seule forme d'autorité, s'il n'y a pas d'intelligence. L'auteur a accentué ces points, les a caricaturés à outrance. C'est inquiétant, mais tellement révélateur de l'âme des sociétés patriarcales. Tu bosses, tu manges !

L'enfant noir est lui même en marge de cette organisation. Sa peau en fait un paria et le rejette encore plus loin dans la hiérarchie. De surcroît, le mentor du groupe, le Vieux, surnommé celui-qui-sait-tout, la pris en grippe dès sa naissance et désire le voir mourir. Seul un sacré coup de chance va faire de cet enfant notre Héros : le vieux ne reviendra pas de son expédition chez les Dieux...

C'est là le point de départ de la seconde partie de l'histoire, et pour nous un virage das ce livre. Après ces chapitres présentant le monde où vivent et survivent ces hommes, place au passé, place aux explications. Place à l'aventure, aussi. Quelques moments épiques, teintés d'humour, viennent agrémenter l'histoire jusqu'au dénouement que j'ai trouvé trop farfelu.

Il n'en reste pas moins que ce livre, considéré comme un classique de la SF, est vraiment intéressant pour les pistes de réflexion qu'il ouvre. On peut le comparer à la planète des singes de P Boule qui surfe sur les mêmes axes de pensées, avec des rouages et des lieux d'aventure similaires. Certes, ce ne sont pas les seuls ouvrages post-apocalyptiques utilisant des villes de l’Ancien Monde... avec une société reconstruite sur ces vestiges qu'elle utilise, ou non. Ici, les ruines de Santiag sont considérées comme la ville des Dieux par le peuple de l'enfant noir, qui laisse donc ce lieu, et tout ce qu'il pourrait lui apporter...

Bilan en quelques mots

Les mots pour : Idées, style évoluant avec le personnage.
Les mots contre : Fin, sentiment de manque de plan.

Au final 

Un peu déçue par ce livre dont j'attendais peut-être trop... c'est par moment un peu trop « tiré par les cheveux », comme on dit par chez moi. Mais cela se lit fort bien !

Livre lu dans le cadre des challenges ABC et ABC de l'imaginaire.

2 commentaires :

Véro a dit…

Il va falloir que je vérifie, mais il me semble bien qu'il est dans ma classe...

nanet a dit…

J'ai passé un agréable moment de lecture avec ce petit bouquin. J'espère que tu pourras le lire et faire lire ^^

 

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