2084 : La fin du monde Boualem Sansal


Un monde régit par un régime totalitariste qui dicte aux hommes leurs devoirs et guide leur vie de A à Z. Voilà le cadre de l'histoire de Boualem Sansal : 2084, la fin du monde.


Éditeur: Gallimard

Nb de pages : 274
Série : / 
Catégorie : SF

Traducteur : /

Pourquoi ce livre ? 

Ce livre fait partie des matchs de rentrée
littéraire de Price Minister.
Je remercie ce site pour ce partenariat.
 #MRL15 #PriceMinister 

L’Abistan, immense empire, tire son nom du prophète Abi, «délégué» de Yölah sur terre. Son système est fondé sur l’amnésie et la soumission au dieu unique. Toute pensée personnelle est bannie, un système de surveillance omniprésent permet de connaître les idées et les actes déviants. Officiellement, le peuple unanime vit dans le bonheur de la foi sans questions. 
Le personnage central, Ati, met en doute les certitudes imposées. Il se lance dans une enquête sur l’existence d’un peuple de renégats, qui vit dans des ghettos, sans le recours de la religion… 

Boualem Sansal s’est imposé comme une des voix majeures de la littérature contemporaine. Au fil d’un récit débridé, plein d’innocence goguenarde, d’inventions cocasses ou inquiétantes, il s’inscrit dans la filiation d’Orwell pour brocarder les dérives et l’hypocrisie du radicalisme religieux qui menace les démocraties.



Boualem Sansal est né en 1949 à Theniet El Had (Algérie).

Écrivain algérien (romancier et essayiste) censuré dans son pays d'origine à cause de sa position très critique envers le pouvoir en place. Il habite néanmoins toujours en Algérie, considérant que son pays a besoin des artistes pour ouvrir la voie à la paix et à la démocratie.

Il a reçu de nombreux prix dont, en 2015, le prix de l’Académie française pour ce roman.




Ati, jeune homme tuberculeux, découvre au cours de sa cure au sanatorium que la religion prônée par les V n'est peut-être pas si évidente. Ce roman aborde donc :
  • le totalitarisme religieux
  • le mensonge d’État
  • la psychologie d'un homme en rébellion contre ces croyances
  • ...

Drôlement d’actualité, ce livre tourné en fiction futuriste et au titre (et à l'histoire) hommage à l'histoire de G Orwells (1984) n'a pas su me convaincre.

Style magnifique


Le style de l'auteur est superbe, avec un travail sur les mots, des phrases riches et pourtant coulant tel du miel dans la gorge du lecteur. Les descriptions sont belles, pleines de métaphores et de petits détails, les couleurs et les odeurs vibrent, les sentiments et le passé sont évoqués avec douceur.

Mais, justement, tout est doux et cette suavité a fini par me lasser. Il manque un peu de pep's, d'accrocs à ce texte. Un peu de rudesse ou de grain de sable... Les bonbons au miel sont vite écœurants.

Personnage inexistant


Mais le plus gros défaut, à mon goût - et apparemment je ne suis pas dans la "tendance" puisque ce livre vient d'être primé (grand prix du Roman de l'Académie française 2015) - c'est le personnage d'Ati qui manque cruellement de charisme. Il est le narrateur, mais tout se passe "sans lui". Comme un témoin invisible, peu touché par les événements.Or, c'est son vécu ! Cette histoire lui arrive à lui.

Ati doute et par conséquent, entre en rébellion contre le pouvoir établi. Mais il m’a manqué un peu de vie, d'âme. L'auteur évoque les points, amène le doute de son personnage, mais je suis restée hermétique à ces sens, à son vécu, à ce doute. 

Dystopie


Bref, un manque évident d'intégration du personnage à l'histoire, lié ai fait que l'auteur créé une analyse des religions totalitaristes, comme un essai, et qu'il a maquillé cela sous un roman dystopique.

La religion d’Abi (prophète et dieu "vivant") a été instaurée sur toute la planète après un djihad nucléaire, guerre menant notre monde à un en enfer religieux. C'est bien sûr une allégorie de l’islam avec de nombreuses références plus ou moins évidentes : Yölah et son Délégué Abi ; le Gkabul, le livre sacré ; les mockbas où les croyants prient ; la Semaine de l’Abstinence absolue…

L'analyse est probante et effrayante. Heureusement, Boualem Sansal démontre que ce monde ne pourrait exister et que les hommes finiraient, malgré l'endoctrinement, par relever la tête, par résister.


Bref, un livre magnifique par son style, mais qui m'a laissée pantoise pour le côté SF et le personnage principal auquel je n'ai jamais pu m'identifier.

Les mots pour : .Style, analyse religieuse

Les mots contre : personnage principal, manque de rythme

Notation :
Style : 4.5/5
Intrigue : 2/4
Personnages  : 2/4
Écriture : 2.5 Crédibilité : 1
P principal(aux) : 1/3
Narration : 1 Action : 0.5
P secondaires : 1/1
Description : 1 Violence/Tendresse : 0.5
Temps et espaces : 1.5/2
Sensation générale : 2/3
Rythme général : 1.5/2
Total : 13.5/20
Un roman dystopique troublant par l'analyse religieuse, mais qui reste plat et un peu froid, avec un personnage principal en marge. 

1 commentaires :

Belykhalil a dit…

Ah oui en effet ! Nos analyses du titres sont totalement différentes ! J'ai perçu Ati comme un d'anti-héros dès le départ, donc je n'ai pas été surprise par son manque de charisme et donc de présence dans le récit. Il est fade et tristement plat et malgré tout, il résiste, à sa façon, et c'est cela que j'ai trouvé remarquable chez lui. En attendant, je suis soulagée de voir que je ne suis pas la seule lectrice "hors tendance" cette saison. :)

 

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