Le koala tueur de Kenneth Cook

"Je finis par comprendre qu'il n'y avait aucun intérêt à ce que je garde moi-même la tête sous l'eau. C'est évident, me direz-vous en me trouvant un peu long à la détente, mais je parie que vous ne vous êtes jamais personnellement trouvé submergé dans une mare du busch entre les griffes d'un koala furieux et que vous êtes donc mal placé pour juger des difficultés à réfléchir intelligemment dans ce genre de circonstances."
(P35)

Ce livre m'a été prêté par l'adorable Véro  
que je remmercie pour les rires et sourires qui ont ponctué ma lecture.

L'auteur


Kenneth Cook est né en 1927 en Nouvelle-galles du nord (Australie) et est décédé d'une crise cardiaque en 1987.

Il a exercé les métiers de journaliste, réalisateur, scénariste et d'écrivain.




Résumé officiel

"Je n'aime pas les koalas. Ces sales bêtes, aussi hargneuses que stupides, n'ont pas un poil de gentillesse. Leur comportement social est effroyable - les mâles n'arrêtent pas de se tabasser ou de voler les femelles de leurs semblables. [...] Leur fourrure est infestée de vermine. Ils ronflent. Leur ressemblance avec les nounours est une vile supercherie. Il n'y a rien de bon chez eux. Sans parler du fait qu'un jour, un koala a essayé de me jouer un tour pendable." 

Avec ses redoutables crocodiles, ses excentriques mineurs d'opales, ses koalas féroces et ses cochons sauvages assoiffés de sang, l'impitoyable bush australien reste un territoire indompté. Et ce n'est pas Kenneth Cook qui aurait pu le soumettre ! Pour ce qui devait être l'un de ses plus grands succès de librairie, Cook a réuni peu avant sa disparition ces histoires courtes toutes plus hilarantes les unes que les autres, inspirées par ses tribulations à travers l'Australie. D'après lui, chacune de ces quinze rencontres avec la faune sauvage et ses frissons inattendus s'est déroulée comme il le raconte ici ; mais jamais il n'aurait osé les incorporer à ses romans tant elles paraissent incroyables. Et c'est précisément parce qu'elles sont tout à fait véridiques qu'il n'attendait pas qu'on le croie ! Dépaysement garanti, dans un grand éclat de rire. 

Le petit plus

Voici un extrait du premier chapitre : ici.

L'histoire

Ce livre étant un receuil de nouvelles, il n'y a pas une mais plusieurs histoires. 15, en fait qui tournent autour des animaux endémiques et un peu particuliers de l'Australie. Ainsi nous croisons au fil des pages, un Koala (tueur), mais aussi quelques serpents (taïpan et autre King Brown), des crocodiles, un chien, des chameaux... et tous semblent s'être donnés le mot pour maltraiter notre héros.

Le personnage principal est un journaliste d'une centaine de kilos, assez grand et ayant plusieurs amis animaliers (ou même des rencontres plus ou moins fortuites) qui vont le mener à des situations coquasses pour notre plus grand plaisir. L'épilogue nous apprend, au cas où nous en aurions douté que ces histoires sont vraiment véritable, mais magnifiées par l’œuvre d'un auteur talentueux. Elles se basent sur une part de réalité... enjolivé pour donner un peu de suspens, un peu d'humour, un peu de fantaisie. Alors bien sûr c'est rocambolesque, et assez invraisemblable, mais est-ce bien important ?

De toutes les histoires narrées, celle du Koala tueur est une des plus amusantes. Je ne savais pas que ces animaux ressemblant plus ou moins à des peluches pouvaient se montrer si vifs et hargneux ! Et j'ai rit en visualisant les scènes décrites par l'auteur. Imaginez ! un homme envoyé dans le busch pour collecter un Koala afin de le déplacer, se voit contraint de l'asperger pour de le déloger de l'arbre où il fait sa sieste. Mauvais réveil de la bête, qui ne trouve rien de plus vengeur que de s'agripper aux cuisses de l'homme en question et de serrer sa mâchoire sur ses parties les plus intimes. Et moi de pouffer seule sur mon canapé... La suite est tordante. Je pense que je me tiendrais à bonne distance de ces petites bestioles aux oreilles ébouriffées, si par le plus grand des hasards, je viens à en croiser une.

D'autres espèces, comme je l'évoquais ci-dessus sont rencontrés au fil des pages de ce charmant bouquin, et quelques hommes du cru. Une véritable immersion dans le bush avec un regard à la fois tendre et moqueur. Mais ne vous y trompez pas, l'auteur se moque de son héros, essentiellement. Il met en situation d'autres hommes, dont il parle avec toujours beaucoup de respect, ou de crainte. Ses moqueries ne sont jamais directes ou méchantes. Pas d'agressivité, pas de racisme non plus envers les Aborigènes, même si deux d'entre eux lui ont joué de sacré (mauvais) tours. On sent qu'il nous raconte les faits, tente d'expliquer les comportements de ces personnes mais se garde bien de juger. Après tout, c'est la richesse de ces rencontres atypiques qui font le succès de ce genre de livres. Un point pourtant semble récurent, ces hommes sont souvent assez portés sur la bouteille, et leur comportements peuvent en découler... comme lors de la première nouvelle où le dresseur de serpent s'endort dans son vivarium !

Enfin, je terminerai par un point qui m'a bien plu, l'auteur ne se met pas en avant. Il est une sorte de antihéros a qui il arrive une tripotée de malheurs. Il parvient même à trouver des excuses aux bêtes qui le maltraite... comme dans cette une nouvelle que j'ai beaucoup aimé, Le chien qui aimait les animaux.  Ici, le héros rencontre un chien qu'il décide de garder avec lui. Hors cet animal se plait à lui ramener des trophées ! mais pas n'importe lesquels... et un jour, George le chien  ne trouve rien de mieux que de lui apporter un taïpan.- vous savez, ce serpent mortel... -  alors que notre héros buvait une petite bière dans un bar local. Terreur dans le bistrot, tous es hommes sur le comptoir, et le chien qui fait le beau. Fort heureusement, un chat va jouer les sauveurs.

"Le serpent tendu entre les deux bêtes, les griffes du chat labourant le parquet d'un côté, George tirant de toutes ses forces considérables de l'autre, le trio se rapprocha petit à petit du comptoir. (Quant au serpent, ce n'était pas son jour, quand on y pense, mais sur le coup, personne n'y pensa.)"

Et c'est ce genre de petite phrases presque anodines qui ponctuent l'ensemble du livre et m'ont vraiment séduites... Bon certes, une ou eux nouvelles m'ont un peu laissé sur le côté. C'est ce qui fait que ce livre ne bascule pas dans les coup de cœurs.
 
Le style

Le narrateur est donc à la première personne et nous conte ces aventures dans le bush. Pour les besoins du livre il est une sorte de journaliste qui se balade en Australie et aide dans certaines des histoires des amis s'occupant soit de recherche, soit tout simplement de fermes (la nouvelle sur l’éléphante est a mourir de rire)

Les descriptions du bush sont assez simple, claire et efficaces. Les phrase en général sont assez courtes, mais l'auteur nous en a concocté quelques unes bien longues et complexes, pour notre plus grand plaisir et souvent afin de faire naitre un sourire. Car, vous l'aurez compris, derrière ces aventures, se cache beaucoup d'humour. Mais pas cet humour galoche et bas de gamme. Non, c'est fin, joliment amené et destiné à faire remonter nos zygomatiques tout en nous comblant de mots posés délicatement.

Les personnages rencontrés ne le sont pas suffisamment longtemps pour que nous nous accrochions à eux.  Quand au héros, j'ai adoré le découvrir au fil des pages. Au début, je pensais que chaque nouvelle concernait un héros différent, mais bien vite, je me suis aperçue de mon erreur, et j'ai suivi les péripétie de cet homme avec entrain.

Le temps ne compte pas, chaque nouvelle se déroule sur quelques heures, parfois vécues avec la sensation d'une éternité, au maximum sur deux journées. L'auteur bascule dans les narration pour donner plus de rythme aux actions, enchainant par exemple une série de verbes, puis reprenant des phrases plus construites lors des passages narratif. C'est formidable et brillant.

Au final 

Vous l'aurez compris, j'ai adoré !

C'est pratiquement un coup de coeur... et je vous conseille cette lecture riche et passionnante.

12 commentaires :

laeti a dit…

ça tombe bien, j'adore les nouvelles! Un koala tueur? Je ne savais pas que ça pouvait être méchant! Celui de la couverture a l'air tellement gentil!

Belledenuit a dit…

Autant les histoires sur le bush australien m'intéressent autant le genre "nouvelle" me fait hérisser les cheveux. Du coup, je ne sais pas trop quoi faire...

nanet a dit…

@ Laeti : On ne peut pas dire que cet animal soit méchant, disons qu'il a une réaction très particulière... et très drôle (enfin, une fois racontée, parce que sur le moment, je pense que celui qui l'a vécu n'a pas été enchanté)

Biz

nanet a dit…

à Belledenuit : ce qu j 'aime justement dans les nouvelles c'est la possibilité de les lire entre deux autres livres. Chacune m'a pris environ 10 minutes... les plus longues peut-être 30 ! c 'est génial, et puis, elles sont sur le même sujet, avec le même héros, du coup, ce sont comme des petits chapitres qui peuvent se lire d'un seul tenant.
Je ne peux que te le conseiller, il est divin...
Biz

bambi_slaughter a dit…

J'ai lu ce livre l'an dernier dans le cadre du challenge d'Evert' et j'avais passé un très bon moment. Depuis, si quelqu'un me dit que les koalas sont des peluches, je lui répond que c'est peut-être pas vraiment le cas :D

Miss Spooky Muffin a dit…

Je l'ai adoré moi aussi, un bon moment de rigolade, et la mauvaise foi de l'auteur est vraiment excellente ! Je ne suis pas fan de nouvelles mais là, complètement séduite, et le voyage atypique en Australie qu'il offre au passage vaut le détour. Je meurs d'envie de me procurer la suite maintenant (La vengeance du Wombat), je sens qu'elle va me plaire :D

Véro a dit…

Comme je suis contente que ce livre t'aie amusé autant que quand je l'ai lu !
La suite est très bien aussi d'autant pus qu'on retrouve certains des protagonistes de ces premières noouvelles !

nanet a dit…

@ Bambi : les peluches sont adorables... mais je ne savais pas que les Koalas pouvaient se montrer si revêches ! remarque, débusqués au jet d'eau, on les comprend...
Biz

nanet a dit…

@ Miss spooky : j'ai adoré le style de l'auteur, et sa mauvaise foi m'a fait sourire ! je pense ue je lirai autre chose de lui, p-ê Cinq matins de trop qui est son premier livre et son plus gros succès ?
Biz

nanet a dit…

à Véro : oui j'ai bien aimé, et merci encore. Pense à me redonner ton adresse pour que je te le renvoie. Ce mois de mai a été sous le signe des prêts, avec trois livres sur les 11 lus...
Je tenterai de trouver la suite, mais je vais surtout tenter un autre bouquin de cet auteur.



Biz

Yv a dit…

Je trouve néanmoins que les histoires sont toutes ressemblantes : j'y ai ressenti un certain ennui ou un ennui certain.

nanet a dit…

@ Yv : comme je les ai lu entre d'autres livres, cela ne m'a pas marqué. Mais il est vrai que l'auteur revient plusieurs fois sur les serpents, sur l'ivrognerie des personages, et ses aventures rocambolesques... finissent par ses ressembler.
Biz

 

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