Poupée volée de Elena Ferrante

" Le plus difficile à raconter, c'est ce que nous ne parvenons pas nous-mêmes à comprendre."

(P9)

L'auteur

Elena Ferrante est née à Naples, Italie.

Beaucoup de spéculations sur cette auteure et quasiment rien n'est connu avec certitude, tant elle refuse d'être un personnage public, ayant même refusé de se présenter à des remises de prix. Un mystère, donc... Peut-être n'est-elle qu'un pseudonyme ?


Résumé officiel

Pourquoi Leda interrompt-elle brusquement ses vacances ? Enseignante à l’université de Florence, seule depuis que ses deux filles sont parties rejoindre leur père au Canada, elle passe quelques semaines au bord de la mer et, parmi les estivants qu’elle observe chaque jour sur la plage, s’intéresse surtout à une famille, une véritable tribu. Elle se lie plus particulièrement d’amitié avec Nina, jeune femme mariée à un homme plus âgé, et à sa fille Elena, qui semblent très complices et comme étrangères à une famille un peu rustre. Cette rencontre constitue pour Leda l’occasion de réfléchir à ses rapports avec ses propres filles, qu’elle a abandonnées pendant trois ans alors qu’elles étaient encore enfants, et à une maternité qu’elle n’a jamais pleinement assumée. Saura-t-elle se montrer à la hauteur cette fois ?

L'histoire

Une femme de quarante-huit ans revient sur les derniers évènements de sa vie, ceux qui l'ont menés à un accident... De sa vie, elle raconte les moments délicats, d'une mère pas si parfaite.

Mon avis

Ayant lu un article sur ce petit livre, qui en donnait une vision sympathique, j'en avais fait l'acquisition... pour l'oublier sur mes étagères. En quête de lectures courtes, entre deux gros romans, j'ai choisi de le lire enfin.

Dès les premiers mots, ce qui m'a frappé, c'est le style. D'une simplicité déroutante, glissant les mots de façon douce et sans heurts, mais osant frapper de temps en temps avec des sentences fortes et froides. Cela donne au texte une teneur, une puissance qui magnifie l'histoire.

L'auteur joue aussi avec le temps, avec les effets narratifs et passe des souvenirs au présent, sans annotation. Elle raconte, comme elle pense. Oui, bien sûr, le texte est à la première personne et c'est donc Leda, l'héroïne, ou plutôt le personnage principal, qui nous dévoile son histoire. J'ai été en quelque sorte gêné par cette forme. J'avais la sensation de m'immiscer dans sa vie, dans son intimité, et d'apprendre des choses qui auraient dû être tue, cachée. Des secrets. Ce qui est brillant de la part de l'auteur, puisqu'elle a su me donner cette illusion.

Cette sensation est aussi provoqué par ce que raconte Leda. Cette femme qui, lors de vacances au bord de la mer, va remonter un peu le fil de sa vie, et faire un bilan. Elle va rencontrer d'autres êtres, les effleurer et se confronter à leurs regards. Cela va induire des réflexions, qu'elle nous expose, comme elle nous jette son abandon, sa fuite, son aventure extra-conjugale...

Car, c'est sans pudeur et sans quête de rédemption que Leda dévoile ses péchés. Elle les revit, avec cette volonté de les accepter enfin, comme des pans de son histoire, de son être. Ils l'ont rendu telle qu'elle est à ce jour. Ils sont à l'origine de son comportement actuel et cette démarche psychologique, si elle nous pousse dans des retranchements d'auto-analyse, démontre que l'on se juge parfois bien plus sévèrement que ne le feraient les autres.

Les évènements avoués ne sont que ceux d'une femme, malmenée par la vie, par ses grossesses et ses enfants, qui l'ont conduite un jour à échapper au carcan routinier d'une mère au foyer et de retourner à ses premières amours, la littérature, les études. Certes, il peut être condamnable, ce comportement d'abandon (à leur père) de deux fillettes. Certes, nos valeurs morales vont à l'encontre ce de genre de perversion : une mère doit assumer !

Mais traité par cette auteure, on peut se surprendre à douter. Et si... Et si après tout, Leda avait gagné là, en quittant mari et enfant un peu de bien-être, de vie, d'amour ? Et si...

Quand à la poupée volée, j'ai eu plus de mal à comprendre pourquoi elle avait fait ce geste. Ce qui explique la citation, mise en haut de cette chronique !

Trois mots

Un mot pour : Style
Deux mots contre : gêne, intérêt de l'histoire

Au final 


Le style sauve un peu ce livre que j'ai terminé pour deux raisons : sa taille (284 pages en gros caractères) et le fait que je sois clouée chez moi... mais ça, c'est une autre histoire ! .

 

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