Meurtres pour rédemption de Karine Giebel


« Les quelques mots saisis au milieu de la complainte lui avaient retourné le cœur. Elle aimait cet homme. À en mourir. Il trouvait cela si beau. Ça faisait pourtant si mal. »
(P760)

Livre lu en compagnie de Stéphanie plaisir de lire : Son avis

L'auteur

Karine Giébel est née en 1971 dans le Var.

Auteure française de romans policiers, elle a effectué des études de droit.

Son site.

Résumé officiel

Si jeune, Marianne devrait être insouciante et rêver à l'avenir, des projets plein la tête. Mais son seul rêve, c'est la liberté. Car Marianne est en prison. Perpétuité pour cette meurtrière. Indomptable, incapable de maîtriser la violence qui est en elle, Marianne refuse de se soumettre, de se laisser briser par l'univers carcéral sans pitié où elle affronte la haine, les brimades, les coups, les humiliations. La tête haute, toujours. Elle s'évade parfois, grâce à la drogue qu'elle paye en nature, grâce aux romans qu'on lui laisse lire, grâce à ses souvenirs aussi. Grâce au bruit des trains, véritable invitation au voyage. Elle finit par apprendre l'amitié, la solidarité, et même... la passion. Mais sans aucun espoir de fuir cet enfer, hormis dans ses rêves les plus fous. Et puis, un jour, l'inimaginable se produit. Une porte s'ouvre au parloir. Trois hommes, trois flics lui proposent un odieux marché, lui offrant une possibilité de quitter ce purgatoire. Mais en échange de sa liberté elle devra tuer pour eux. Des derniers meurtres à commettre… pour rédemption.

L'histoire

Marianne, vingt ans, vit dans neuf mètres carrés ! Une prison. Pour meurtres. Droguée, accro aux cigarettes, incapable de tenir sa langue et ses poings, elle cumule les jours de cachots. Mais derrière la noirceur de sa vie, se cachent des moments doux.

Mon avis

J'ai découvert ce livre sur le blog de Licorne. Suite à son avis, j'avais effectué l’achat de ce bouquin lors d’une après-midi shopping/rencontre en compagnie de ramettes qui me l'a elle-même fortement conseillé. Je pensais le lire rapidement, aussi, lorsque Stéphanie m'en a proposé la lecture commune, j'ai accepté avec joie. Un livre fortement lié aux blogueuses de L@, donc !

Mais, malgré toutes ces bonnes fées, le livre n'a pas été pour moi un moment de plaisir !

J'ai lu les premières pages avec étonnement, puis les suivantes en me demandant à quel moment la violence allait s'arrêter. J'avoue que tous ces coups, toutes ces scènes d'agression m'ont rapidement saturé, m’écœurant pour certaines — j'ai sauté pas mal de passage — et me laissant un goût amer dans la gorge.

Pourtant, j'ai lu le livre jusqu'au bout.

J'aurais pu le poser, et décider d'abandonner. Sauf que ce livre est prenant, et que l'on veut savoir. Savoir ce qui se passe après, savoir si Marianne va s'en sortir, si elle va aussi comprendre que son comportement de gamine ne l'aide pas, qu'elle devrait grandir un peu. Savoir jusqu'où l'auteur veut nous entraîner.

Car, si le personnage de Marianne est très immature, parfois complètement pommé et qu'elle ne sait répondre que par des cris et des coups, Karine Giebel a su créer d'autres personnages bien plus mûrs. Pas forcément moins violents. Mais leurs comportements sont plus matures. Les coups qu'ils portent sont liés à des vices, ou des raisonnements faussés. Comment Marianne pourrait-elle comprendre que sa façon d'agir n'est pas la bonne, puisque les exemples qui lui sont donnés ne l'aident pas à saisir que l'homme peut aussi être bon ? Elle réagit en miroir. Coup pour coup.

Et, lorsqu’enfin, elle pourrait acquérir un peu d'amour, on le lui ôte. À coup de poing. À coup de mort.

L'intrigue est bien ficelée. Complexe par la façon d'être narrée, mais relativement simple, une fois décortiquée. La quasi-intégralité de l'histoire est racontée depuis le personnage de Marianne, mais l'auteure nous montre par moment d'autres protagonistes, avec leurs sentiments, leur haine, leur amour.

Ce qui m'a attiré aussi dans ce texte, c'est le style très particulier de l'auteure qui bascule du passé au présent, de l'action à la pensée. Les phrases sont courtes. Parfois un seul mot, pointant efficacement le trouble que nous augure le texte. Des paraphrases aussi. Et malheureusement, quelques longueurs et passages redondants. Des répétitions. Parce que Karine Giebel a voulu montrer que Marianne tournait en boucle dans ses neuf mètres carrés.

Je terminerai cette courte présentation par les petits points qui m'ont chagriné. Tout d'abord, Marianne sert régulièrement de punching-ball, quand elle ne frappe pas. Et le lendemain se relève. Je veux bien que sa jeunesse et sa hargne lui permettent l'exploit une fois, mais pas systématiquement. J'ajouterai qu'une entorse au genou met cinq à six semaines à guérir, si on la laisse au repos dans une attelle ! Enfin, un bain, après une plaie, ce n'est même pas pensable.  Bref, tous ces points sont particulièrement peu crédibles.

Certes, si j'avais été emporté par le texte, par l'ambiance, la psychologie, ils ne m'auraient pas sauté aux yeux.

Bilan en quelques mots

Les mots pour : Style, sujet
Les mots contre : redondance, longueurs, violence.

Au final 

Violent, long, redondant par moment... je suis très loin de l'adoration ! Sans compter le manque de crédibilité. Mais l'écriture, le style de K Giebel m'ont poussé à le terminer.

8 commentaires :

stephanie-plaisir de lire a dit…

et bien tu vois j'ai du être vraiment prise dans l'histoire car ce que tu pointes du doigts ne m'a pas du tout effleuré...
Pour le reste je partage largement ton avis ! Je suis contente d'avoir partager cette lecture avec toi et j'espère que nous aurons l'occasion d'en partager une autre prochainement (mais un peu plus gaie !)

Le Chat du Cheshire a dit…

Un coup de cœur, je n'ai pas pu le lâcher avant la fin ! Très dur, mais vraiment prenant !

Froggy a dit…

J,avoue qu'un roman où le retrouve trop de scène de violence (gratuite souvent) viendrait aussi me saturer. Je ne pense pas que ce soit une lecture faite pour moi. Mais merci de partager ton avis avec nous Nanet !!!

nanet a dit…

Ils ne t'ont pas effleuré, parce que tu as été prise par l'histoire. Comme je suis restée en "dehors", et que je suis assez cartésienne, quoi qu'on en dise, ils m'ont paru évidents.

Ravie aussi des échanges sur cette lecture, et que nous ayons le même avis général.

Biz

nanet a dit…

Prenant, oui. Très Dur, oui. Coup de coeur, non, et de loin. Par contre je l'ai lu assez rapidement, car, comme je l'évoque dans l'article, le style est particulier et intéressant.
Biz

nanet a dit…

Je en pensais pas trouver autant de violence dans ce livre, sinon, je ne l'aurais pas acheté.
Biz

Belledenuit a dit…

Toujours dans ma PAL celui là et je ne sais pas à quel moment je le lirai. Il faut que je me prépare à la violence qu'il y a dedans.

Les lectures de Licorne a dit…

Je prends enfin le temps de te lire, et ton avis se justifie parfaitement. C'est vrai que je suis complètement rentrée dans l'histoire sans en sortir une seule minute et l'enfermement de Marianne sur elle-même et dans cette cellule m'ont bouleversé. Il y a des violences inutiles, j'en conviens aussi, mais je dois être coriace car cela ne m'a pas gêné pour la lecture même si le malaise était là... Et pour les anedoctes médicales, je te fais entièrement confiance Nanet ! et je trouve aussi qu'elle est bien solide cette Marianne avec tout ce qu'elle se prend ! Voilà, mon avis n'a pas été partagé cette fois-ci, mais c'est la loi des goûts et des différences ! Bonne continuation !

 

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