Éditeur :Société des Ecrivains
- Nb de pages : 84
Série : /
Catégorie : Contemporain -
Raymonde Ferrandi est née à Constantine (Algérie) en 1951.
Psychologue et formatrice entre Paris, l'Est et la Bretagne, elle a travaillé dans la Coopération en Afrique, avant d'être une nouvelle fois rapatriée.
"Tout est différent, hostile. Comment moi, “la petite dernière”, ai-je la prétention de venir à bout de cette maison? Les voix se sont tues. La maison m'apparaît dans sa réalité brutale de bête morte, qu'il va falloir équarrir et quitter."
Les objets, les lieux, la mémoire... Triangle au sein duquel se développe "La Maison des Absents" qui évoque ce moment où il faut enlever les affaires des parents décédés de leur demeure... Où il faut désigner ce dont on se sépare et ce qui est inaliénable. À travers les yeux de R. Ferrandi, c'est moins à une liquidation des souvenirs qu'à un dernier sursaut de ceux-ci – enfin recueillis sur la page – que nous assistons, l'auteur emplissant les espaces qui se vident, les meubles que l'on cède, les vêtements que l'on trie, d'une charge et d'une vie secrètes qui veulent perdurer.
Ce livre m'a été envoyé en partenariat par les éditions La société des écrivains. Très éloigné de mes lectures habituelles, ce livre m'a dérouté.
Une femme vide l'appartement de ses parents, défunts, et au fil des jours, les objets ramènent en sa mémoire les souvenirs de son enfance, de son passé, de ses parents...
Soyons clair, je n'ai terminé ce tout petit livre, que pour deux raisons : c'est un partenariat - et j'aime tenir mes engagements - et sa taille (84) invitait à faire un effort. Sans ces deux points, ce livre aurait été reposé dès les premières pages.
Car, outre le fait d'être totalement décousu, ce roman même s'il traite un sujet qui m'intéresse n'a pas su éveiller le moindre sentiment, la moindre ferveur. J'ai tourné les pages en soupirant, et cherchant au fil des mots ceux qui pourraient, enfin, me faire sourire ou m'attrister.
Et pourtant, ce roman avait de nombreux arguments pour trouver un écho chez la lectrice que je suis : parents déportés d'une Algérie, autrefois française, donc des pieds noirs, famille soignante... ville du Sud, que des éléments où j'aurais dû me retrouver, qui auraient dû m'interpeller.
"Nous sommes là, assises dans la salle à manger qui encadre depuis des lustres la vie de la famille : ses trois filles, enfin réunies comme elle l’avait tant de fois réclamé, Paulette, Gisèle et moi. Autour de nous, sa présence émane de chaque objet : les napperons sous les vases, les santons sur la cheminée aux cariatides, hiératiques gardiennes du foyer, son fauteuil qui attend, comme si elle était juste sortie de la pièce ; mais il n’y a plus les mots croisés et les lunettes négligemment posés à côté ; depuis plusieurs années déjà, une partie d’elle-même avait quitté la maison pour la résidence Azurella." (11)
Mais, est-ce le fait que les paragraphes se suivent, sans que la trame narrative ne les lie ? Est-ce le fait que les sentiments de la narratrice/héroïne ne ressortent que modérément, noyés sous une grande vague de torpeur ? Est-ce le fait que le style, simple et sans attrait, soit bousculé par une mise en forme alternée, voulant séparer le présent d'un passé enfantin ?
Je ne saurais expliquer pourquoi ce livre n'a pas su m'intriguer, me toucher. Je l'ai lu, je vais, à présent, l'oublier.
L'héroïne est aussi la narratrice et cette petite autobiographie, sous forme de thérapie d'un deuil, de plusieurs même, nous raconte sa vie, à travers les objets du passé. Chaque meuble, chaque tasse, tout lui ramène des scènes de son enfance, de sa vie auprès de ses parents un peu sectaires. Entre punition pour une signature sur un relevé de notes et repas familial écourté pour un match de foot, les éléments constituant cette histoire s’enchaînent, sans lien autre qu'un devoir de mémoire.
Les différents appartements traversés par ses parents au fil des années sont visités, au fil des mots, et les aller-retour du passé au présent, avec une base de quelques mois dans notre temps, de janvier à avril.
Les mots pour : quelques jolies phrases.
Les mots contre : décousu, manquant parfois de profondeur
Notation : 8/20
Ce livre mériterait un travail sur la narration, car les sujets évoqués sont tentants.
2 commentaires :
ah la la, quel dommage car ne lisant le résumé ce livre me tentait bien . 84 pages, c'est presque une nouvelle et, logiquement, ce support est plus travaillé, construit.
Je pense qu'il pourrait te plaire ! je te le garde, je te le donnerai cet été.
Biz
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