Je voulais te dire de Louisa Young




Éditeur : Livre de Poche – Nb de pages : 456
Série : / 
Catégorie : Romance historique




Louisa Young est née en ??

Romancière britannique, nouvelliste, biographe et journaliste, elle a publié cinq romans sous son propre nom et cinq sous le nom de plume Zizou Corder.



Nadine et Riley sont deux jeunes Londoniens issus de milieux très différents, mais amis depuis l’enfance. Au moment où leur complicité pouvait prendre un tour plus intime, des considérations de classe se dressent brusquement sur leur chemin. C’est alors qu’éclate la Grande Guerre. Ils n’ont que 18 ans. Riley passera trois ans dans les tranchées des Flandres et de la Somme, tandis que Nadine s’engagera comme infirmière.

Quand il revient, il n’est plus le même homme ; ce qui lui est arrivé sur le champ de bataille l’aura changé pour toujours. Ne pouvant pas imaginer que Nadine puisse encore vouloir de lui, il fera tout pour la repousser. Mais le destin lui compliquera la tâche...





Toujours en quête de livres pour mes challenges... un auteur en Y ne pouvait qu’attirer mon attention. 



Riley et Nadine, se connaissant depuis l’enfance, finissent par s’avouer leur amour, alors qu’autour d’eux le monde s’effondre, explose, guerroie... mais la vie est parfois pleine d’obstacles à surmonter.


Très joli texte basé sur cinq personnages principaux, que l’on suit tour à tour, avec des échanges épistolaires entre eux qui nous donnent une vision plus intime des sentiments. Mais avant de parler de ces personnes, revenons sur la situation de fond.

La guerre, très présente, est décrite avec brio, avec des mots crus, simples, apposés parfois seuls ou dans des phrases très courtes. Un effet-choc, un effet volontairement violent par moment, avec une volonté de nous mener au bord de la nausée. Et ça marche. Cette guerre a été follement dévastatrice, meurtrière, certes, mais aussi physiquement invalidante avec moult soldats aux gueules cassées.

Et c’est ce sujet, fort et touchant qu’a voulu traiter l’auteure, à travers une romance historique poignante. Outre de parler du personnage blessé, elle montre les horreurs des soins sur front de guerre, des réalités des blessures traumatisme tant physique que psychologique, et du regard des autres, de la peur indicible causée par ces gueules tordues.

Tous les aspects sont abordés savamment, et Louisa Young parvient à démontrer qu’au bord du gouffre, de cette plaine boueuse et maculée de sang, l’amitié reste un lien indéfectible. Ces jeunes hommes que tout séparait finissent par devenir si proches, avec parfois quelques scènes que l’on n’oserait pas imaginer, mais qui sont tellement réelles.

Et, sur ce fond, Riley. Jeune héros du livre, magnifique d’après les descriptions, qui va voir sa vie basculer lorsqu’un obus, trop proche, lui brisera le visage, et l’âme.

Cela n’arrive qu’à la moitié du livre, et on a eu le temps de s’attacher à l’homme. Du coup, sa souffrance et ses réactions de deuil – oui, c’est aussi un deuil qu’il faut faire dans une perte si importante de son corps, ne serait-ce que le deuil de l’estime de soi – trouvent un écho dans nos propres sentiments.

La fin, que je vous laisse découvrir m’a personnellement touchée puisqu’elle aborde des points que je connais, avec la chirurgie réparatrice. Ces parties sont traitées avec de nombreux détails, que je n’ai pas estimés de trop, mais je crains que d’autres lecteurs, moins passionnés ne les trouvent un peu lassants.

Je terminerai par l’étude des mœurs dans cette Angleterre des années 1814/18, transmise au lecteur au travers des trois femmes de l’histoire, avec notamment Julia, la seule qui reste en dehors du conflit et qui voit donc la vie londonienne évoluer, les relations changer.

Bref, un très beau roman que j’ai pris plaisir à lire.


Comme évoqué ci-dessus, Riley est le personnage principal et donc celui que l’on sut le plus. Mais ces relations avec Nadine puis Peter nous offrent la possibilité de ressentir l’histoire à travers d’autres regards.

Enfin, sa rencontre avec Rose, l’infirmière, nous amène une autre type de relations, de communication. Rose est un personnage que j’ai apprécié, peut-être parce que quelque part, je peux m’identifier...

Julia, la femme de Peter termine les groupes des protagonistes « importants ». Les chapitres la concernant m’ont dérouté, au départ, mais ont une grande importance dans la vision globale de l’histoire et de l’Histoire de cette période chamboulée.
.
Je n’oublie pas Alfred, le peintre, qui a donné à Riley son éducation


Le livre retrace les années 1805 à 1819, avec des passages pointés du doigt, et d’autres, oubliés volontairement.

Les lieux sont assez restreints, Londres, au départ, puis les terres soumises aux combats. Enfin, les hôpitaux, surtout les salles de soins avec leurs lits trop nombreux et les odeurs particulièrement bien retranscrites.


Les mots pour : lettres et style global, dialogues, personnages riches, situation, évolution médicale

Les mots contre : Julia, quelques longueurs

Notation : 17/20



Belle histoire d’amour, de mœurs, et joli travail sur le deuil en général et la société anglaise bouleversée par la guerre. Alternance stylistique entre narration et épistolaire qui permet de s’approcher des sentiments des personnages.

3 commentaires :

Mypianocanta a dit…

Rholalala, que tu en parles bien !
Je note ce titre (et peut-être fera-t-il partie de mon ABC 2016 ;) )

Belledenuit a dit…

Un roman que j'ai beaucoup aimé moi aussi. J'ai très envie de la suite d'ailleurs :)
Je suis contente qu'il t'ait plu ;)

stephanie-plaisir de lire a dit…

c'est un très beau billet. Je ne connaissais pas du tout alors maintenant que c'est réparé. merci ! (et hop, dans ma liste de souhait pochetroc)

 

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