Elle enchaîne les meurtres comme d'autres avalent des bonbons... et c'est très drôle ! Découvrez Rhiannon, le truculent personnage de C. J. Skuse dans ce roman noir (et bourré d'humour... noir) Sérial Killeuse.
Éditions Denoël
Nb de pages : 544.
Série : /
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Challenge : ABC 2018.
Nb de pages : 544.
Série : /
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Trad. de l’anglais par Diniz Galhos
Illustration : ***
Catégorie : Romans noirs – humour
Partenariat : DenoëlChallenge : ABC 2018.
Vous pensez que Rhiannon est simplement cette jeune assistante éditoriale, un peu terne et effacée, pas bien jolie, celle que personne ne remarque au bureau ? Souvenez-vous, elle a fait la une des journaux il
y a une vingtaine d’années : cette enfant, seule survivante d’un massacre chez sa nourrice, c’était elle ! Toutes les télés en ont parlé et ont diffusé les images de cette gosse terrifiée par plusieurs jours de séquestration. Depuis, Rhiannon a grandi, s’est « reconstruite », comme
on dit : un job, un petit copain, des amis qui parlent mariage et fringues, tout semble normal. Mais le soir, Rhiannon n’est plus la même : elle écume les sites de rencontres sur Internet, se balade dans les coins malfamés de la ville, drague certains types louches. Et, secrètement, elle fait des listes de « gens à tuer » : depuis le caissier de Lidl qui l’a fait attendre, jusqu’au chauffard qui a failli la renverser, tous ne méritent qu’une chose : sa vengeance. Vous croyez qu’elle plaisante, vous avez tort !
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Ce livre, sorti le 01-03-2018, m’a été offert par les éditions Denoël que je remercie.
Biographie
C. J. Skuse est née en 1980 en Angleterre.
Auteur Jeunesse (Gallimard – collection « Scripto ») elle a aussi exploré une écriture plus proche du style de Stephen King. « Serial Killeuse » (Denoël, 2018), est son premier thriller pour adultes.
Auteur Jeunesse (Gallimard – collection « Scripto ») elle a aussi exploré une écriture plus proche du style de Stephen King. « Serial Killeuse » (Denoël, 2018), est son premier thriller pour adultes.
L’histoire
- Certains sont boulimiques, d’autres compensent leur stress en fumant... Rhiannon préfère les meurtres !
Mon avis
J’avais trouvé le résumé amusant et j’ai donc demandé ce roman en partenariat, le mois dernier. Lu en quelques jours, j’ai tardé à poster l’article pour plusieurs raisons très personnelles... car il ne mérite pas ce temps d’oubli !
Qui n’a jamais imaginé mettre un terme à un conflit par un acte définitif ? La différence entre Rhiannon et nous/vous, c’est qu’elle passe aux actes puis sort promener son petit chien.
L’auteure évite les écueils d’une réécriture des termes psy et se contente du point de vue de Rhiannon. Celle-ci sent bien, par moment qu’elle flirte avec la folie. Elle l’excuse par son passé traumatisant, par sa relation ambiguë avec un copain qui la trompe ouvertement... Bref, elle se sait différente, elle admet que ces meurtres sont tout de même anormaux, elle fait tout pour éviter de se faire prendre, reconnaît qu’elle a joué de malchance lorsqu’un témoin l’aperçoit, mais ne peut s’empêcher de poursuivre ses actes sauvagement assassins.
L’auteur a choisi une narration à la première personne. Si ce mode me dérange la majeure partie du temps, j’avoue qu’avec l’énorme dose de sarcasme insufflé (et ceux qui me connaissent savent que j’en use souvent) j’ai pu m’accrocher peu à peu au personnage.
Je ne suis jamais parvenu à m’identifier (ouf ! parce qu’elle est tout de même toquée !), mais j’ai pris plaisir à tourner les pages et découvrir les vices, les rouages infernaux de son cerveau malade.
Alors, certes, ce n’est pas le plus « beau » livre lu dernièrement, concernant le style. Mais c’est frais, rigolo, et on passe un bon moment avec cette histoire. Après tout, c’est le but de ce genre de bouquin.
Humour, meurtre et petit chien.
Le sous-titre prête à sourire ? C’est pourtant un résumé en trois mots assez probants. Ce livre est bourré d’humour noir, voire très noir et décalé. Le personnage de Rhiannon prend tout en dérision (ou pas) et vit une drôle d’existence où les situations sont listées afin de prévoir même officieusement qui sera le prochain à succomber sous ses coups de poignard. Car elle ne se contente pas de lister les meurtres, de les rêver.Qui n’a jamais imaginé mettre un terme à un conflit par un acte définitif ? La différence entre Rhiannon et nous/vous, c’est qu’elle passe aux actes puis sort promener son petit chien.
L’auteure évite les écueils d’une réécriture des termes psy et se contente du point de vue de Rhiannon. Celle-ci sent bien, par moment qu’elle flirte avec la folie. Elle l’excuse par son passé traumatisant, par sa relation ambiguë avec un copain qui la trompe ouvertement... Bref, elle se sait différente, elle admet que ces meurtres sont tout de même anormaux, elle fait tout pour éviter de se faire prendre, reconnaît qu’elle a joué de malchance lorsqu’un témoin l’aperçoit, mais ne peut s’empêcher de poursuivre ses actes sauvagement assassins.
Sociopathie.
On peut donc qualifier Rhiannon de Sociopathe. La principale différence avec les psychopathes tient au fait que le premier est induit par la société ou un événement, alors que le second serait biologique ou génétique. C’est un peu plus complexe, et je vous invite à lire, par exemple, le blog Cognifit. La citation ci-dessous vient de ce site.Selon le manuel « diagnostic DSM-5 », le trouble antisocial de la personnalité consiste en une violation systématique des droits des autres et apparaît autour des 15 ans. Ce trouble peut être résumé par les points suivants (source) :
Tous ces points sont repris par l’auteur dans le personnage de Rhiannon ! Bien qu’elle parvienne à donner illusion sur certains de ces points, comme le fait de prendre soin d’autrui, on s’aperçoit au fil des pages que c’est assez fréquemment « calculé ». Un acte volontaire qui lui permet de cacher son état.
- Ne pas remplir les normes sociales.
- Mensonges et tricheries répétés, pour tromper ou juste pour le plaisir.
- Impulsivité ou incapacité de planifier avec anticipation.
- Irritabilité et agressivité.
- Sécurité personnelle ou d’autrui peu importante.
- Irresponsabilité.
- Absence de remords pour ses actes.
Style et narration.
L’auteur a choisi une narration à la première personne. Si ce mode me dérange la majeure partie du temps, j’avoue qu’avec l’énorme dose de sarcasme insufflé (et ceux qui me connaissent savent que j’en use souvent) j’ai pu m’accrocher peu à peu au personnage.
Je ne suis jamais parvenu à m’identifier (ouf ! parce qu’elle est tout de même toquée !), mais j’ai pris plaisir à tourner les pages et découvrir les vices, les rouages infernaux de son cerveau malade.
Alors, certes, ce n’est pas le plus « beau » livre lu dernièrement, concernant le style. Mais c’est frais, rigolo, et on passe un bon moment avec cette histoire. Après tout, c’est le but de ce genre de bouquin.
Les descriptions sont satisfaisantes, mélangent efficacité et détail, sans tomber dans l’outrance.
Suite ?
S’il prend l’envie à l’auteure d’en écrire une, j’avoue que je me laisserai tenter. En tout cas, je suivrai attentivement les prochaines publications se C. J. Skuse.
Au final
Les mots pour : humour ; mœurs du journalisme anglais ; étude de la sociopathie décalée.
Les mots contre : quelques longueurs ; essoufflement du roman au tiers avant un rebond ; manque d’un vrai plan de structure.
Les mots contre : quelques longueurs ; essoufflement du roman au tiers avant un rebond ; manque d’un vrai plan de structure.
En bref : une histoire dynamique et rigolote, sur fond de meurtres en cascade et de soirée entre copines.
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