" Merde. Que faisait-il debout sous la pluie à deux heures du matin, par une nuit pourrie du vendredi au samedi, dans la gadoue jusqu'aux chevilles, à discuter théologie avec un bouseux d'Irlandais alcoolo mal dégrossi, assis devant une console d'ordinateur, bien au sec, une tasse de café dans une main et l'autre... "
M. Henshaw & J Clanchy (p234)
J'ai choisi ce livre pour le cycle Littérature Australienne des rats de biblio...
Les auteurs
Mark Henshaw est né en Australie en 1951.
Il y a étudié la médecine et la musicologie avant de venir en Europe. Son livre le plus connu est : 'Hors de la ligne de feu' publié en 1990.
John Clanchy est né en Australie en 1943.
Professeur puis directeur d'une fondation ayant s'occupant de formation, il a aussi écrit de nombreux romans, dont deux avec Mark Henshaw...
Son livre le plus connu reste the Hard World en 2003, qui n'a pas été traduit en français, comme le reste de son oeuvre !
Le résumé officiel
Le lieutenant Glass est incontestablement marqué, épris de justice, capable de passer en un instant du comportement le plus intraitable à une nonchalance proche du défaitisme. Un homme complexe, bardé de diplômes qui, quoique simple flic, bénéficie de la part de sa hiérarchie, étrangement prudente, d’une sorte de paix royale difficile à comprendre. Si son « taux de nettoyage » parle de lui-même, sa vie reste une énigme. Une série de meurtres visant des récidivistes dangereux, des violeurs et autres tueurs d’enfants tout juste libérés après des peines dérisoires entraîne le lieutenant sur la piste d’un « régulateur » : un tueur anonyme, méthodique et froid, qui semble rendre une justice que les hommes n’appliquent plus. Un juge est abattu. La loi du talion se déchaîne. Œil pour œil, dent pour dent… Glass comprend. Son passé l’y oblige mais son éthique le réprouve. Il est flic. La loi condamne et protège normalement des monstres. Il ne peut fermer les yeux…
L'histoire
Le livre commence par un couple qui se déchire, sobrement. Un homme et une femme qui vivent dans la même maison, mais sans se voir. Sans réellement échanger, n'ayant comme lien que leur petite fille. Puis, nous suivons cette femme dans sa vie, son métier, et nous découvrons peu a peu les facettes largement plus noires de son existence... Elle tente de faire régner une loi juste et se confronte à des supérieurs qui gèrent les affaires sur leurs parcours de golf.
Ensuite, nous rencontrons Glass ! Ce nom correspond bien à ce que le mot nous évoque. Il semble froid. Pourtant son coeur bouillonne. Tout au long du livre, plusieurs visages de cet hommes nous sont révélés et nous apprenons à comprendre pourquoi il est devenu si glacial, en apparence. Pourquoi il se pince lorsque son frère lui raconte ses blagues surannées. Pourquoi il cache et tait son passé que l'on imagine trouble et que l'on découvre autrement plus macabre. Plus traumatisant.
Car, c'est là la base de ce livre, le héros est un personnage cassé. Brisé par un métier lourd de conséquences, et qui va démanteler une sombre affaire, que personne ne désire vraiment voir élucidée, puisque les victimes sont des salauds, après tout !
L'intrigue est simple. Des meurtres. Un flic que l'on catalogue rapidement psychopathe. Une procureur à l'allure impeccable, aux dossiers maitrisés, mais taisant un mal vivre évident.Quelques acolytes sympathiques... ou déroutants. Des subordonnés respectueux, des patrons qui le sont moins.
Bref, de quoi faire un superbe polar. Pourtant, il m'a manqué un petit rien. Un petit peu plus de suspens, peut-être ? Les auteurs ne cachent pas vraiment le coupable, ce n'est pas le but de son livre. Ici, nous suivons l'évolution de l'histoire, apprenant au fur et à mesure les déroulés de l'enquête, mais sans fatras technique, sans autopsie morbide. Juste des sentiments, des pensées...
Plusieurs thèmes sont abordés dans ce court ouvrage, sur la loi, notamment, le pardon, l'acceptation. Et quelques questions font froid dans le dos ! Et vous, que feriez-vous dans la même situation ?
Le style
Cru. Sobre. Efficace. Voilà un bon résumé du style employé par les auteurs.
La narration extérieure, nous montre, comme une caméra, les divers protagonistes de l'histoire. Le auteurs nous font voir tour à tour le flic, le procureur, les subordonnés... les victimes.Mais, comme je le disais, ils sont au delà du voyeurisme. Car ils épluchent les sentiments de tout ce petit monde, leurs réactions, leurs pensées, leurs envies aussi.
Le temps coule, et quelques annotations donnent rapidement une idée sur les jours ou semaines passées. Nous suivons des moments précis, comme un zoom sur une scène. Cela permet d'avoir une très bonne vue d'ensemble. Pourtant, nous n'apprenons rien avant les autres... Et c'est un très bon point !
Les retours dans le passé sont extrêmement rares, mais nous permettent de mieux cerner Glass qui se révéle un personnage plus que complexe, et pas si psychopathe que ça. Quoi que...
Au final
Un bon polar. Pas le meilleur que j'ai pu lire... d'autant que j'apprécie plus les thrillers que les polars. Toutefois, si je trouve le second opus, L'ombre de la chute, je le lirai avec plaisir.
2 commentaires :
ma pauvre PAL !
beaucoup trop de tentateurs sur la blogosphère !
merci pour ce si bon article.
bonne soirée, bises
Tiens, c'est ici que ma réponse à ta troisième question va se poser. Parce que j'aime beaucoup l'Australie.
Alors, si j'ai bien fait le compte, grâce à tes balises "auteurs par pays", tu as chroniqué 13 ouvrages venus d'ailleurs que l'Europe et l'Amérique du Nord. Heureusement qu'il n'y a pas de piège dans ton blog, genre auteur islandais, canadien ou russe venu de Sibérie ! :)
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