" Il recula, leva les yeux vers les ténèbres, puis clama l'invocation connue sous le nom de Transfert Laganétique de Thasdrubal. un bruit sourd arriva d'en haut, suivi d'un coup violent et du mugissement étouffé de colère du Démon venu se poser sur la cage. "
(P18)
John Holbrook Vance, dit Jack Vance, né en 1916 à San Francisco.
Auteur américain de science-fiction, particulièrement dans le style fantasy il a souvent écrit sous des pesudos : Peter Held, John Holbrook, John van See, Alan Wade et même Ellery Queen.
Il a exercé une influence considérable sur la science-fiction exotique et a obtenu de nombreux prix littéraires...
Résumé officiel
Cugel, voleur sans scrupules et beau parleur, commet un jour l'erreur de vouloir dérober de précieux objets à Iucounu, le magicien rieur. Mais ce dernier, qui n'a de rieur que le nom, décide d'une punition exemplaire : Cugel se verra envoyé aux confins du monde pour y retrouver une lentille de verre violette : et pour s'assurer qu'il mènera sa mission à bien, Iucounu incruste par magie dans le ventre de l'importun une créature qui lui rendra compte de sa loyauté. Pour se sortir de ce mauvais pas, Cugel ne pourra compter que sur ses maigres réserves de courage et surtout sur son inépuisable aptitude à mentir effrontément... mais avec talent !
La série
Ce livre est le tome deux de la saga La terre mourante, publiée de 1950 à 1984.
- La Terre mourante, tome 1 : Un monde magique
- La Terre mourante, tome 2 : Cugel l'astucieux
- La Terre mourante, tome 3 : Cugel saga
- La Terre mourante, tome 4 : Rhialto le Merveilleux
L'histoire
Gugel est un homme qui s'il est astucieux, est surtout malchanceux !
Dans ce livre, Cugel croyant pouvoir voler quelques artéfacts chez Iucounu, le magicien Rieur, se voit envoyé par ce dernier, pour se venger de cette tentative de vol, en quête d'une pierre magique, dans le grand Nord !
Mon avis
L’histoire débute rapidement. L'auteur ne prend pas la peine de raconter ou répéter les évènements qui se sont déroulés dans le livre précédent. Il ne s'agit d’ailleurs pas vraiment d'une suite, mais plutôt d'une nouvelle série d'aventures se passant dans le même univers. Je n'ai pas lu le premier tome, par exemple, et cela ne m'a pas du tout gêné dans la compréhension de ce livre.
Jack Vance nous entraîne ici dans une série d'aventures, de rencontres, d'évènements qu'il lie par un personnage et une intrigue bien mince. Le pauvre héros doit quérir une pierre magique et la ramener au magicien rieur qui lui ôtera alors le petit animal qu'il a négligemment oublié autour de son foie ! une sorte de bestiole faite de griffes et autres joyeusetés qui prend un malin plaisir à pincer et piquer le foie de notre bonhomme, dès qu’elle comprend que ce dernier tergiverse et tarde à regagner le château, où l'attend son amoureuse. La torture est atroce, les douleurs imposées cruelles... Car, si Cugel parvient rapidement à trouver et récupérer la fameuse pierre, il va mettre de longs mois d'aventures rocambolesques à revenir jusqu'au château du magicien et jouer très souvent de malchance.
Cugel a un caractère égocentrique qui le pousse souvent à ne voir les choses que dans un sens, ce qui lui permet souvent de se sortir des difficultés où il s'est fourré plus ou moins seul en se jouant des autres. Il ne réfléchit pas aux conséquences de ses actes et n'y attache par la suite que peu d'importance. Jack Vance a créé un parfait anti-héros : Cugel se croie esthète et supérieur aux autres ! Mais il est menteur, intrigant, voleur, assez peureux et fuit ses responsabilités. Égoïste, il est aussi avare et faux. Bref, l'archétype même du mec pas sympa. D'ailleurs, il est assez difficile de l'apprécier et on se rit aisément de ses mésaventures.
Jack Vance le décrit lui même comme "un homme très capable qui sait s'adapter mais qui est obstiné... aux doigts agiles et avare de paroles... son regard acéré, son nez inquisiteur, sa moue moqueuse lui donnent ce visage mince et osseux, cette expression vive, sincère et affable... Il est passé par beaucoup d'épreuves et y a gagné de la souplesse face aux événements, l'art d'être discret, et un esprit à la fois bravache et voleur".
Le titre du livre est ironique, car finalement, Cugel n'est pas vraiment astucieux, voire même légèrement stupide. L'humour dont fait preuve l'auteur m'a amusé tout au long des pages de ce livre. Il n'y a pas de grandes blagues, de farces tordantes. L'auteur a créé des situations cocasses où il place son personnage, et nous ne pouvons que sourire face à ces déboires. Dans un village, il croit duper les gens en acceptant de devenir leur gardien. On lui promet richesse, et amour ! il se retrouve perché en haut d'un mat, dans une cahute inconfortable, avec une pitance juste mangeable...
Certes, la force de Cugel c'est son engouement et sa volonté de s'en sortir (ici aidé par Firx, la sale bête...). On pourrait appeler cela de l'intelligence. Il parvient régulièrement à se sortir des pièges tendus, mais rarement plus riche qu'au départ... et en causant souvent maints dégâts, ce dont il se fout royalement, préférant déguerpir vers d'autres lieux.
Les paysages rencontrés sont la vraie richesse de ce livre, l'auteur ayant concocté plusieurs micro-aventures, plusieurs mondes, avec à chaque fois des sociétés différentes, des us, des coutumes, et divers animaux aussi drôles que bizarres. C'est cela qui rend ce livre attrayant plutôt que l'intrigue, qui je l'ai dit est bien mince. Ce livre reste une histoire qui se lit vite, qui fait sourire, qui apporte beaucoup de magie. Sans oublier le style de l'auteur, toujours aussi simple et divin ! Toutefois, j'avoue que ce livre n’entrera pas dans mes favoris. Il n'a pas su m'emporter comme le premier tome du cycle de Tshaï du même auteur. Les mondes dépeints sont tout aussi agréables, les aventures sont ici moins passionnantes. Peut-être justement parce que le personnage principal est un anti-héros ?
Trois mots
Deux mots pour : Humour, mondes inventés.
Un mot contre : histoire générale.
Au final
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