" Le patronyme de Crane - qui signifie "grue" - n'était pas sans lui convenir. Grand mais excessivement maigre, il avait les épaules étroites, des membres interminables, des mains qui dépassaient largement de ses manches, des pieds comme des pelles et une carcasse qui semblait toujours sur le point de se disloquer. Sa petite tête, plate sur le dessus, était affublée d'oreilles gigantesques, de grands yeux d'un vert vitreux et d'un nez long, courbe et pointu. Perchée au sommet de son cou grêle, elle faisait penser à une girouette."
(P160)
Washington Irving est né en 1783, à New York, et est décédé en 1859 à Tarrytown.
Ecrivain américain, il a étudié le droit mais n'a pratiqué que brièvement. Sa carrière littéraire a débuté dans la presse. Il a publié sous les pseudonymes de Geoffrey Crayon, Dietrich Knickerbocker (que l'on retrouve dans cette nouvelle) et Jonathan Oldstyle.
Il est surtout connu pour ses nouvelles, mais il a aussi écrit de nombreux essais et biographies.
Irving a popularisé le surnom « Gotham » pour New York, plus tard utilisé dans des bandes dessinées et des films de Batman. De même, on prétend qu'il est l'inventeur de l'expression « le dollar tout-puissant ».
Résumé officiel
Ce livre se découpe en deux parties, la légende du cavalier sans tête de Peter Lerangis suivi de la légende du Val Dormant de Washington Irving. La première nouvelle est inspirée de la seconde... mais surtout du film éponyme de Tim Burton.
1799 : l'aube d'un nouveau siècle. Réticent aux méthodes expéditives de la justice américaine, l'inspecteur Ichabod Crane prône une enquête "scientifique" pour coincer les coupables, en commençant par l'autopsie des victimes. Réaction horrifiée de ses supérieurs hiérarchiques qui l'expédient à Sleepy Hollow, à deux jours de voyage de New York, pour lui " donner sa chance" en élucidant trois meurtres récemment commis dans ce coin perdu habité par une communauté de Hollandais. Sur place, les villageois pensent que le responsable des meurtres est un mystérieux cavalier sans tête et le rationalisme d'Ichabod va être mis à rude épreuve...
1799 : l'aube d'un nouveau siècle. Réticent aux méthodes expéditives de la justice américaine, l'inspecteur Ichabod Crane prône une enquête "scientifique" pour coincer les coupables, en commençant par l'autopsie des victimes. Réaction horrifiée de ses supérieurs hiérarchiques qui l'expédient à Sleepy Hollow, à deux jours de voyage de New York, pour lui " donner sa chance" en élucidant trois meurtres récemment commis dans ce coin perdu habité par une communauté de Hollandais. Sur place, les villageois pensent que le responsable des meurtres est un mystérieux cavalier sans tête et le rationalisme d'Ichabod va être mis à rude épreuve...
Les Films
Plusieurs adaptations de ce livre fantastique, plus ou moins libre, ont été réalisées, notamment :
- La Légende de la Vallée endormie, section du long-métrage d'animation Le Crapaud et le Maître d'école, film d'animation américain des studios Disney sorti en 1949 ;
- The Legend of Sleepy Hollow, téléfilm canadien de Pierre Gang diffusé en 1999.
Le plus connu reste Sleepy Hollow, film américain de Tim Burton sorti en 1999 :
L'histoire
Un cavalier sans tête qui vient assassiner, dans un petit village... Un jeune homme se retrouve pourchassé par ce cavalier... dans un univers de magie, noire et cruelle.
Bienvenue dans le monde d'Irving !
Un extrait
Mon avis
La légende du cavalier sans tête a été inspirée à Tim Burton, par une nouvelle de Washington Irving : la légende du Val Dormant, ou Sleepy Hollow en anglais, publiée pour la première fois en 1820. Cette courte nouvelle, contenait tous les rouages, toutes les prémices du fantastique, avec, déjà, une sorte de « zombie » ou encore de fantôme se baladant sans sa tête. Peter Lerangis, lui, n'a fait que raconter, de fort jolie façon, le film... et je ne vais donc pas m'attarder sur sa nouvelle, mais bel et bien sur celle de Washington Irving.
En cherchant un livre avec un auteur en I, j'ai choisi de lire ce petit recueil de nouvelles, et de plonger dans le fantastique. Je n'ai pas vu le film, mais je connaissais l'histoire, la légende...
Ichabod Crane, un jeune homme venant du Connecticut, s'est installé dans le « val dormant » en tant que professeur. Logé et nourri par les fermiers, il passe sa vie à rêver, traîner, flâner... entre deux cours et le reste à conter fleurette à la belle Katrina Van Tassel, fille d'un riche fermier, bien que cette dernière ait un autre prétendant : Brom Van Brunt surnommé « Brom Bones ». Il est attiré par les récits fantastiques de fantômes, de sorcières et de revenants, récits qui abondent dans le val.
Or, l'auteur, qui est aussi le narrateur, nous raconte qu'un homme aurait jeté un sort sur Sleepy Hollow conduisant ses habitants à avoir toutes sortes d'hallucinations. C'est là une des premières entrées du fantastique dans cette histoire. L'auteur aborde le sujet en se retranchant derrière des rumeurs, des on-dit... afin de nous entraîner dans son sillage, dans ses mots. C'est une nouvelle : il n'approfondit pas ses propos et, du coup, va à l'essentiel dans cette approche. On sait qu'une légende existe... Il nous la décrit sommairement, créant l'ambiance, avant de revenir à sa narration. Le lecteur a donc connaissance de fait, du passé, et son inquiétude sa crainte font tout le reste.
Après une soirée chez les Van Tassel, où il a été éconduit par la belle Katrina, il croise sur le chemin du retour, le Cavalier sans tête, supposé être le fantôme d'un mercenaire hessois décapité par un boulet de canon pendant la guerre d'indépendance des États-Unis ! Ichabod est poursuivi par le cavalier sans tête, qui finit par l’assommer en lui lançant sa propre tête ! Le lendemain, les habitants ne retrouveront que sa selle, son chapeau, et, plus loin, une citrouille...
Et là encore l'auteur use des ressorts fantastiques, avec la citrouille symbole de la fête des Morts... et jongle avec l'horreur : le cavalier se sert de sa propre tête pour anéantir sa victime. Washington Irving nous raconte le tout avec beaucoup d’humour, tout en surfant sur l’épouvante. C'est cette balance entre humour, à la limite du sarcasme et les scènes narrées qui sont les plus efficaces, et les plus effrayants. Pas étonnant que Tim Burton, adepte de ce genre de paradoxe, se soit servit de cette nouvelle.
Les descriptions des différents personnages, des lieux, de l'ambiance sont particulièrement réussis, avec une préférence quant à la description d'Ichabod... qui m'a fait sourire. Je n'ai pas vraiment eu a m'approprier les personnages, j'ai fait l’erreur de lire le livre dans le sens donné, j'aurais dû, et je vous conseille de lire en premier la nouvelle de Irving ! Sinon, elle perd de sa saveur. Les personnages vous sont alors dévoilés, et il faut faire abstraction de leur rôle, de leur devenir.
Le mystère demeure quant au sort d'Ichabod ! Est-il mort ? Est-il vivant ? L'histoire laisse néanmoins entendre que le cavalier sans tête n'est autre que « Brom Bones » qui se serait déguisé pour effrayer le jeune enseignant, et lui aurait jeté une citrouille, le poussant ainsi à quitter le village.
Reste que cette nouvelle pose quelques questions intéressantes sur le pouvoir des croyances, et des histoires d'antan. Est-ce que Ichabod aurait disparu s'il n'avait été enclin à croire aux récits fantastiques ?
Dans la version de Tim Burton et donc de Peter Lerangis, cette nouvelle est intégrée, et remaniée. On retrouve par exemple l'épisode de la citrouille, lancée par Burn... mais le réalisateur s'est servi de la nouvelle comme d'un point de départ. Il l'a transformée, l'a complétée de sa propre inventivité (et quelle inventivité !) et en donne une version plus effrayante, accentuant le côté noir, sombre, et morbide, mais aussi de ce brin de folie que l'on aime chez Burton.
Trois mots
Deux mots pour : Fantastique (1820 !), personnages.
Un mot contre : Ordre des nouvelles.
Au final
La légende du Val dormant, qui justifie cette lecture, est prenante, et entraîne une réflexion sur les croyances et le pouvoir de l'oralité. La légende du cavalier sans tâte, inspiré par la première, est effrayante et limite gore. Brrrr... une très jolie réécriture pour Tim Burton !
Ce livre a été lu dans le cadre des challenges ABC et ABC de l'imaginaire 2013
6 commentaires :
J'aime particulièrement le film de Tim Burton, mais je n'ai encore jamais le livre, que j'ai pourtant depuis un certains moment dans ma PAL... Il faudrait que je me motive à le lire cette année ! =)
j'adore ce livre et le film est bien fait!!!! tres joli bog !!!!!!
Comme Lau, j'adore ce film avec son côté gothique, sombre et effrayant et là je suis évidemment surprise de comment est le roman (enfin plutôt les deux nouvelles si j'ai bien compris). Tim Burton a, en effet, fait un beau travail de réécriture.
Je me laisserais bien tenter par ce livre pour découvrir la genèse du film.
Ah, oui, Tim Burton a une touche très personnelle, que j'apprécie énormément. Je pense que c'était sa première association avec J Deep ?
Le livre se lit en une bonne journée, tant il est prenant, par contre, je te conseille de lire la nouvelle (située à la fin) avant !
Biz
Merci ^^
Le film est très sympa. Il parait u'il est repassé dans la semaine ! je l'ai raté... (vive les redif ^^)
Biz
Alors, tu n'as que la deuxième nouvelle à lire, la première partie, de Lerangis est la réécriture du film... mais se lit fort bien.
Biz
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