Éditeur : Pocket - Nb de pages : 507
Série : /
Catégorie : Humour, Histoire, Aventure
Jonas Jonasson est né en 1961 à Växjö (Suède)
Avant de devenir écrivain, il a longtemps travaillé comme journaliste, consultant dans les médias puis producteur de télévision.
Le jour de ses cent ans, alors que tous les notables de la ville l'attendent pour célébrer l'événement, Allan Karlsson s'échappe par la fenêtre de sa maison de retraite quelques minutes avant le début de la fête organisée en son honneur. Ses plus belles charentaises aux pieds, le vieillard se rend à la gare routière, où il dérobe une valise dans l'espoir qu'elle contienne une paire de chaussures. Mais le bagage recèle un bien plus précieux chargement, et voilà comment Allan se retrouve poursuivi par la police et par une bande de malfrats… Commence alors son incroyable cavale à travers la Suède, mais aussi, pour le lecteur, un étonnant voyage au coeur du XXe siècle, au fil des événements majeurs auxquels le centenaire Allan Karlsson, génie des explosifs, a été mêlé par une succession de hasards souvent indépendants de sa volonté.
Le film éponyme est sorti en mai 2014, réalisé par Felix Herngren, avec Robert Gustafsson, Iwar Wiklander, David Wiberg...
Ce livre a obtenu de nombreux avis très positif, et, à l'occasion de la sortie du film, j'ai décidé de le lire, afin de me faire ma propre idée.
Allan Karlson décide, le jour de ces cent ans, de partir en promenade, afin de fausser compagnie à Sœur Alice, et au petit monde convié pour son centenaire... s'en suit une épique course poursuite, rocambolesque à souhait, comme la vie de cet épatant artificier.
J'ai les livres qui le font sourire, surtout si l'humour est au second degré. Du coup, j'ai été conquise par ce roman, comme je l'avais été par celui d'un autre suédois, Arto Paasilinna : Le lièvre de Vatanen. Ne cherchez pas de rapport entre les deux livres, ils ne racontent absolument pas la même chose, même si l'on retrouve une relation particulière avec un animal et quelques scènes en Russie...
Ici, le héros a cent ans. Une longue vie, qui nous est racontée au travers de la Grande Histoire. Allan, pour les besoins du livre, devient un des personnages les plus importants de cette Histoire, amenant, parfois de façon totalement irréfléchie, un savoir sur les différents explosifs et provoquant mille situations épiques et pétaradantes. Cette réécriture des avancées explosives et des conflits internationaux m'a amusé, même si quelques passages m'ont paru un peu longuets.
Allan surfe sur ces événements avec un flegme — assez Britannique pour un Suédois — et refuse, tout au long de sa vie, de parler de politique, offrant donc son aide pour un repas et surtout quelques verres. Intelligent, astucieux et se contentant de peu, il franchit les années en rencontrant tous les influents, tous les dirigeants et se joue des situations avec quelques pétards.
« Quand la vie joue les prolongations, il faut bien s'autoriser quelques caprices. »Et, en matière de caprices, j'ai adoré le coup du café en Iran, et celui de la fusée dans le train de Vladivostok...
Pourtant, ces événements, aussi fabuleux qu'ils soient, ne constituent qu'une partie du roman. L'autre est plus contemporaine. Elle concerne la fuite d'Allan, le jour de ses cent ans et les suivants. Ironiques à souhait, épiques et à nouveau rocambolesques, ces parties m'ont fait sourire.
« Allan n'était pas du genre à s'inquiéter inutilement des surprises, bonnes ou mauvaises, que lui réservait l'existence. Les choses qui devaient arriver arriveraient de toute façon et il ne servait à rien de se poser trop de questions avant. »
Le détachement dont fait preuve Allan, ses réparties, le cocasse de situation et des dialogues m'ont emporté. D'autant que l'ensemble reste crédible. Un peu fou, c'est vrai, mais, à bien y regarder, tout est pensé, et les événements s’enchaînent parfaitement.
Un très bon moment de lecture donc, avec cette savoureuse histoire, à prendre au second degré. L'écriture fort simple de l’auteur, sans fioriture m'a bien plu.
Allan, notre héros, est un bonhomme chaleureux. Un peu fou, peu éduqué au départ, autodidacte, il mène une vie riche, dans tous les sens du terme, et demande peu : à boire, à manger et un lit. Porté par l'Histoire de la bombe atomique, il parcours le monde, semant des explosions au gré de ses envies. enfermé dans a peu près toutes les prisons célèbres, confronté aux hystériques ayant gouverné les pays en guerre, il se sort avec brio et quelques étincelles de la plupart des situations, rarement par esprit d'évasion, mais souvent pour aller voir si les verres sont mieux remplis ailleurs, même le jour de ses cent ans.
C'est un personnage fort attachant et les nombreux crimes commis passent finalement assez bien, grâce à l'humour de l'auteur.
"Sa tête avait atterri en douceur sur un carré de pelouse près de la maison. Elle reposait là, toute seule, fixant le désastre d'un regard vide.
- Mais qu'est-ce que tu fichais dans ma carrière ? Lui demanda Allan.
L'épicier ne répondit pas."
Une double chronologie, chapitre ce livre : l'histoire des jours suivant l'évasion d'Allan, en mai 2005, entrecoupée des périodes de sa vie, sur cent ans. Les chapitres sont variables, mais d'une longueur acceptable.
Les lieux sont nombreux, et décrits sommairement, avec toujours une pointe d'humour, sur les décorations, par exemple des prisons visitées... Les noms Suédois et les lieux de ce pays ont, toutefois, été un peu plus difficiles à cerner et situer.
Enfin, un détail m'a turlupiné, et j'ai donc ouvert une carte du monde, je ne pensais pas que Vladivostok se situait si bas, et surtout qu'une partie de la Russie (ou URSS à ce moment de l'histoire) se trouvait enclavée entre la Chine et la Corée. Comme quoi, c'est toujours agréable d'apprendre en s'amusant.
Les mots pour : humour, Histoire, intrigue, cocasse, rocambolesque.
Les mots contre : quelques longueurs dans les parties historiques.
Notation : 16 /20
Rocambolesque et ironique, sont les deux mots qui me viennent à l'esprit. Quelques longueurs, surtout dans le récit de la vie amusante et pétillante d'Allan, mais une belle réécriture de l'Histoire à travers cette histoire.
9 commentaires :
j'en garde un très bon souvenir de ce roman :) c'est completement loufoque et pourtant ça marche!
je suis en train de le lire et j'aime ce livre qui m'a tout d'abord attiré grâce à sa couverture
Comme tu le sais, j'ai adoré ce livre loufoque et amusant. Si on pense à Paasilinna, c'est parce qu'il y a ce même esprit rocambolesque et humoristique. En tout cas, je suis ravie qu'il t'ait plu même si tu y as trouvé quelques longueurs.
Il traîne dans ma PAL depuis pas mal de temps... il faudrait que je l'en sorte.
Oui, ça marche ! C'est justement le fait que ce soit totalement décalé qui en fait une des base de son succès. Cela peut en bloquer certains, par contre.
Biz
Très belle couverture, qui, si on y regarde de plus près, reprend un des points importants du personnage : la dynamite.
Biz
C'est vrai que leur esprit loufoque est ce qui m'a le plus plu alors que je ne suis pas très portée sur les livres humoristiques franchouillard... qui en fond des tonnes. Là, on reste dans du second degré, voire de l'humour noir.
Biz
L'été est un bon moment pour cette lecture...
Biz
Une lecture très agréable par son côté atypique et loufoque. Tu cites Paasilinna avec le lièvre de Vatanen et pour ma part j'ai préféré le Vieux qui ne voulait pas... qui m'a paru plus digeste et drôle.
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