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Catégorie : Aventure — contemporain — jeunesse
Etienne Guéreau est né à Vannes en 1977.
Il partage son temps entre l’écriture — il a écrit de nombreux textes, nouvelles, articles... —, la scène [discographie : Influences (2005), À l’Orient de Rio (2009)] et l’enseignement.
Il achève actuellement la rédaction d’une méthode d’harmonie et prépare un nouveau roman.
Un clan haut perché dans les bois. Un ennemi étrange. Seule une jeune fille osera désobéir afin d’échapper à son destin.
Ismène vit parmi les siens, dans un village accroché à dix mètres de hauteur. Tous pratiquent des rites immuables et répètent inlassablement Antigone, la tragédie qu’il leur faut connaître sur le bout des doigts.
Descendre leur est interdit, car en bas une créature sanguinaire massacre ceux qui s’aventurent sur son territoire…
Quand le jeune Hémon décide de contester l’ordre établi, tout bascule. Pour fuir cet univers oppressant et comprendre le sens profond de la tradition qui leur a été inculquée, Ismène va devoir percer le secret qui menace son clan.
Ismène, jeune fille vivant perchée dans un arbre, va comprendre que grandir n'est pas si facile, surtout lorsqu'il faut dépasser ses propres parents, rompre les ordres établis, et découvrir que les vérités acquises sont parfois trompeuses.
Le bandeau sur la couverture de ce livre le dit addictif. Par certains côtés, et grâce à l'écriture d'Etienne Guereau, je serais assez d'accord avec ce mot. Le livre se lit rapidement : les chapitres courts y aident beaucoup ; les mots d'une grande simplicité, avec peu de néologismes, donnent un ton très jeunesse qui ne m'a pas dérangé ; les phrases courtes et les nombreux dialogues créent un rythme intéressant. Il se détache de l'ensemble une grande musicalité et une étonnante fraîcheur.
Mon seul regret serait une ponctuation accentuée et, surtout, l'utilisation de certains mots qui m'ont bloqué. Pour l'exemple fillette.
Une fillette est, par définition, une petite fille. Certes, le CNRTL permet l'utilisation jusqu'à l'adolescence, mais j'avoue que je ne vois derrière ce mot que des gamines, des petites filles avec leurs couettes, et presque leur doudou. Donc, le mot, ici employé pour une demoiselle de 13 ans m'a turlupiné. D'autant que ses réflexions, son comportement très mature par moment (et très enfantin par d'autres, nous y reviendrons) ne collent pas avec l'image d'une enfant, d'une fillette. Ce point, toutefois, ne concerne que mon propre avis, il est donc bien sûr, très subjectif.
L'aventure peu ou prou rocambolesque se déroule dans la majeure partie du livre dans un bosquet d'arbres, où la première génération a établi des logements, avec des passerelles en bois. Personne ne descend. Sauf les chasseurs, mais je ne vous raconterai pas cette partie, elle est imbriquée dans l'intrigue. Le village, appelé le Suspend, se résume donc à quelques baraques sommaires, une plateforme centrale et deux ou trois emplacements communs. Ici, tout est partagé, l'eau — recueilli lors des pluies — les aliments, les repas. Quatre personnes sortent du lot : le Premier, sorte de maire ou régent, la Première (Louise, son épouse) qui enseigne aux plus jeunes, le Chasseur et surtout Claude, l'être le plus âgé de ce clan suspendu. Depuis le rite matinal jusqu'à celui du soir, les hommes et femmes de ce petit monde se croisent et se recroisent, échangent discours ou simples regards et les enfants suivent les cours un peu particuliers inculqués par Louise, ils apprennent par cœur Antigone de Sophocle.
Je vous rassure, il ne s'agit pas de connaître l'histoire de ce livre... il ne sert dans l'histoire que de support. L'auteur cite quelques passages, bien choisis, et je me suis amusée à les retrouver dans mon propre exemplaire du livre. J'ai, d'ailleurs, relu, grâce à Etienne Guereau, quelques pages de Sophocle. Un régal. (Ici ou là)
L'intrigue est un peu prévisible, ce n'est pas le but, à mon avis, de l'auteur qui a surtout axé son histoire sur la découverte de l'étrange « vérité », des raisons de ce clan, de son passé et de son devenir.
Mon seul regret serait une ponctuation accentuée et, surtout, l'utilisation de certains mots qui m'ont bloqué. Pour l'exemple fillette.
Une fillette est, par définition, une petite fille. Certes, le CNRTL permet l'utilisation jusqu'à l'adolescence, mais j'avoue que je ne vois derrière ce mot que des gamines, des petites filles avec leurs couettes, et presque leur doudou. Donc, le mot, ici employé pour une demoiselle de 13 ans m'a turlupiné. D'autant que ses réflexions, son comportement très mature par moment (et très enfantin par d'autres, nous y reviendrons) ne collent pas avec l'image d'une enfant, d'une fillette. Ce point, toutefois, ne concerne que mon propre avis, il est donc bien sûr, très subjectif.
L'aventure peu ou prou rocambolesque se déroule dans la majeure partie du livre dans un bosquet d'arbres, où la première génération a établi des logements, avec des passerelles en bois. Personne ne descend. Sauf les chasseurs, mais je ne vous raconterai pas cette partie, elle est imbriquée dans l'intrigue. Le village, appelé le Suspend, se résume donc à quelques baraques sommaires, une plateforme centrale et deux ou trois emplacements communs. Ici, tout est partagé, l'eau — recueilli lors des pluies — les aliments, les repas. Quatre personnes sortent du lot : le Premier, sorte de maire ou régent, la Première (Louise, son épouse) qui enseigne aux plus jeunes, le Chasseur et surtout Claude, l'être le plus âgé de ce clan suspendu. Depuis le rite matinal jusqu'à celui du soir, les hommes et femmes de ce petit monde se croisent et se recroisent, échangent discours ou simples regards et les enfants suivent les cours un peu particuliers inculqués par Louise, ils apprennent par cœur Antigone de Sophocle.
Je vous rassure, il ne s'agit pas de connaître l'histoire de ce livre... il ne sert dans l'histoire que de support. L'auteur cite quelques passages, bien choisis, et je me suis amusée à les retrouver dans mon propre exemplaire du livre. J'ai, d'ailleurs, relu, grâce à Etienne Guereau, quelques pages de Sophocle. Un régal. (Ici ou là)
L'intrigue est un peu prévisible, ce n'est pas le but, à mon avis, de l'auteur qui a surtout axé son histoire sur la découverte de l'étrange « vérité », des raisons de ce clan, de son passé et de son devenir.
Isméne est à la fois une gamine qui ne connaît pas grand-chose de la vie — mais en apprenant uniquement Antigone, peut-on connaître la vie ? — et d'un autre côté, par moment, se montre incroyablement mature. C'est cette ambiguïté qui m'a le plus dérangé. Et c'est vraiment ce qui tient ce livre écarté du coup de cœur. Je n'ai pas réussi à trancher sur ce personnage, et la qualifier de gourde ou au contraire de génie.
Les autres personnages sont très secondaires et n'apparaissent qu'au travers d'elle, de sa vision, puisque l'auteur a choisi de narrer toute son histoire depuis le point de vue de cette « fillette ».
Le temps est évoqué rapidement, sans véritable décompte. Ce n'est pas gênant. Les lieux sont divins ! Les descriptions sobres donnent pourtant une grande facilité à imaginer le clan, les arbres, les cabanes. L'art de la simplicité.
Les mots pour : Intrigue, Utilisation d'Antigone de Sophocle, musicalité, le Clan.
Les mots contre : Ambiguïté du personnage d'Isméne, prévisibilité.
Notation : 16/20
Joli texte, bien construit, avec un brin de suspens, des chapitres courts. Aventure menée avec talent, mais très prévisible.
2 commentaires :
j'ai longtemps hésité à choisir ce titre... je regrette un peu quand même. Mais bon, je pense me le procurer en poche.
personnellement j'ai vraiment accroché ;)
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