Peut-on comprendre un crime ? C'est ce que tente Emmanuel Carrère dans ce roman biographique : L'adversaire.
Pourquoi ce livre ?
Ce livre entre dans mon challenge ABC 2016
Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-même. L'enquête a révélé qu'il n'était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore à croire, qu'il n'était rien d'autre. Il mentait depuis 18 ans, et ce mensonge ne recouvrait rien. Près d'être découvert, il a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard. Il a été condamné à la réclusion perpétuelle à perpétuité.
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Biographie
Emmanuel Carrère est né en France en 1957.
Journaliste, scénariste, réalisateur (La moustache dont il a aussi écrit le texte) mais aussi auteur de plusieurs livres, ce touche à tout a obtenu quelques prix littéraires, notamment pour le livre D'autres vies que la mienne.
Journaliste, scénariste, réalisateur (La moustache dont il a aussi écrit le texte) mais aussi auteur de plusieurs livres, ce touche à tout a obtenu quelques prix littéraires, notamment pour le livre D'autres vies que la mienne.
L'histoire
- Ce roman raconte l'histoire vrais de M Romand, faux docteur, qui a assassiné ses proches en 1993. L'auteur a pu suivre le procés et a échangé quelques lettres avec cette personne.
Adaptation
Le livre a été adapté par Nicole Garcia avec Daniel Auteuil.
Mon avis
C'est le deuxième roman d'Emmanuel Carrère que je lis et le deuxième que j'apprécie, même si j'ai moins aimé celui-ci, car le sujet du précédent était plus à mon goût.
La narration varie, entre les propos de l'auteur, ceux descriptifs de la situation, puis une tentative de raconter à travers des mots de M Romand.
Chose troublante, l'emploie du je, qui me chagrine souvent, m'a ici apporté une vision claire de l'ensemble du texte et, si je ne me suis pas sentie envahie par le devenir du principal protagoniste, j'ai pu entrevoir sa peine, sa souffrance morale, ses doutes.
La force de ce livre tient en ces trois mots et jamais l'auteur ne se permet de juger les actes de Jean-Claude Romand, pourtant assassin de ses proches. Le but du livre était de comprendre ces gestes horribles. Et la prise de contact, délicate et respectueuse de l'homme, donne le ton de l'ensemble.
Les sentiments ressortent avec une grande clarté et l'on ne peut qu'être chamboulé par ce récit, par la vie troublée de cet homme, ces mensonges accumulés et cette fin accablante.
Il n'est ici nullement question de pardon ou d'excuse pour ces actes. Emmanuel Carrère a présenté ce roman avec un respect notable et avoue, au fil des pages, ses difficultés à rester neutre. C'est une réussite dont il peut se réjouir.
Je n'ai pas pu me détacher du livre et du vécu. Les pages se sont tournées avec l'envie d'en savoir plus sur cette histoire réelle dont je ne gardait aucun souvenir.
Le jugement a été rendu, aussi et comme l'auteur de ce roman, je ne me permettrai pas de donner un avis.
Avouer, au bout de 18 ans, la cruelle vérité lui parut impossible, comme rendre l'argent depuis longtemps dilapidé. La mort fut sa réponde à cet épineux problème.
Tout est explicité avec tact et les éléments amènent un début de compréhension.
Une écriture fine.
Je m'attache aux écritures fines et à la fluidité d'un texte, la facilité avec la quelle les mots emportent le lecteur et mènent à tourner les pages pour découvrir les aléas de l'intrigue. Emmanuel Carrère détient cette plume à la fois riche par le vocabulaire et les tournures de phrases et délicat par un style d'une grande simplicité. Pas de grand jeu, de circonvolutions et d'effets de métaphores avec des envolées artificielles. Les mots sont épurés, les phrases courtes et adaptées.La narration varie, entre les propos de l'auteur, ceux descriptifs de la situation, puis une tentative de raconter à travers des mots de M Romand.
Chose troublante, l'emploie du je, qui me chagrine souvent, m'a ici apporté une vision claire de l'ensemble du texte et, si je ne me suis pas sentie envahie par le devenir du principal protagoniste, j'ai pu entrevoir sa peine, sa souffrance morale, ses doutes.
Respect et valeurs humaines.
La force de ce livre tient en ces trois mots et jamais l'auteur ne se permet de juger les actes de Jean-Claude Romand, pourtant assassin de ses proches. Le but du livre était de comprendre ces gestes horribles. Et la prise de contact, délicate et respectueuse de l'homme, donne le ton de l'ensemble.
Les sentiments ressortent avec une grande clarté et l'on ne peut qu'être chamboulé par ce récit, par la vie troublée de cet homme, ces mensonges accumulés et cette fin accablante.
Il n'est ici nullement question de pardon ou d'excuse pour ces actes. Emmanuel Carrère a présenté ce roman avec un respect notable et avoue, au fil des pages, ses difficultés à rester neutre. C'est une réussite dont il peut se réjouir.
Histoire vraie.
Je n'ai pas pu me détacher du livre et du vécu. Les pages se sont tournées avec l'envie d'en savoir plus sur cette histoire réelle dont je ne gardait aucun souvenir.
Jean-Claude Romand, né en 1954 à Lons-le-Saunier, a menti à ses proches pendant 18 ans sur sa vie réelle en s'inventant une profession de médecin et de chercheur à l'OMS. Il a assassiné sa femme, ses enfants et ses parents en janvier 1993, car ils étaient sur le point de découvrir la vérité. Il est condamné le 2 juillet 19962 à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de 22 ans. [source]Emmanuel Carrère dresse une biographie sincère, occultant les scènes mièvres ou celles d'une enfance malheureuse qui expliquerait le devenir de l'homme Il relate des faits, et ces derniers sont déjà suffisamment morbides.
Le jugement a été rendu, aussi et comme l'auteur de ce roman, je ne me permettrai pas de donner un avis.
Autopsie d'un crime.
Car, dans cette vie de mensonge, on saisit peu à peu la destiné de Jean Claude Romand et l'on constate que l'étau s'est resserré sur lui bien trop tardivement, ne lui laissant que peu d'échappatoires.Avouer, au bout de 18 ans, la cruelle vérité lui parut impossible, comme rendre l'argent depuis longtemps dilapidé. La mort fut sa réponde à cet épineux problème.
Tout est explicité avec tact et les éléments amènent un début de compréhension.
Au final
Les mots pour : Style, pudeur, respect
Les mots contre : un petit passage à vide vers les deux tiers du livre.
Les mots contre : un petit passage à vide vers les deux tiers du livre.
Style : 4/5 |
Intrigue : 3.5/4
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Personnages : 3.5/4
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Écriture :2 | Crédibilité : 1.5 |
P principal(aux) : 2.5/3
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Narration :1 | Action : 1 |
P secondaires : 1/1
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Description :1 | Violence/Tendresse :1 |
Temps et espaces : 1.5/2
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Sensation générale : 2.5/3
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Rythme général : 1.5/2
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Total : 16.5/20
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En bref : un roman très respectueux qui amène quelques éléments de compréhension pour cet acte ignoble : le meurtre de 5 personnes dont deux enfants. le respect et la pudeur de l'auteur sont à souligner, tout autant que la fluidité de son style.
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