Réécrire l’âme d’une personne, la modeler pour qu’elle colle à ce qu’il était. Voilà la troublante mission confiée à Shai, faussaire talentueuse, par Brandon Sanderson dans ce court roman fantasy : L’âme de l’empereur.
Éditeur : Le livre de poche
Nb de pages : 195
Série : /
Catégorie : Fantasy
Traducteur : Mélanie Fazi.
Nb de pages : 195
Série : /
Catégorie : Fantasy
Traducteur : Mélanie Fazi.
Challenge : ABC imaginaire 2016
Partenariat : /
La jeune Shai a été arrêtée alors qu’elle tentait de voler le Sceptre de Lune de l’Empereur. Mais au lieu d’être exécutée, ses geôliers concluent avec elle un marché : l’Empereur, resté inconscient après une tentative d’assassinat ratée, a besoin d’une nouvelle âme. Or, Shai est une jeune Forgeuse, une étrangère qui possède la capacité magique de modifier le passé d’un objet, et donc d’altérer le présent. Le destin de l’Empire repose sur une tâche impossible : comment forger le simulacre d’une âme qui serait meilleur que l’âme elle-même ? Shai doit agir vite si elle veut échapper au complot néfaste de ceux qui l’ont capturée.
|
Premier chapitre sur le site officiel du livre de poche.
Biographie
Brandon Sanderson est né en 1975 dans le Nebraska.
Diplômé de l'université de Brigham Young en « Creative Writing », il a pourtant choisi un travail de nuit dans un hôtel qui lui laisse du temps pour écrire. Après de nombreux refus, Elantris sera publié en 2005.
Il enchaîne rapidement avec la trilogie Fils-des-Brumes (Mistborn), mais la notoriété viendra en 2007 lorsqu'il est choisi pour reprendre la fin de la série La Roue du Temps (Wheel of Time) de Robert Jordan après le décès de ce dernier. Il a publié les trois derniers livres de cette série.
Son site.
L'histoire
- Une jeune femme se voit confier une mission des plus périlleuses : rendre son âme à un empereur, plongé dans le coma depuis une tentative de meurtre.
Mon avis
Ce livre était dans ma bibliothèque depuis sa sortie et je pensais le lire bien plus tôt. Mais, j'accumule des perles, des histoires... J'avais donc totalement oublié le sujet du roman, ce qui est fabuleux, car j'ai pris un plaisir fou à découvrir cette histoire.
La magie est, avec Brandon Sanderson, toujours une découverte, car cet auteur sait réinventer et sortir des sentiers battus. Ici, il a concocté une magie basée sur les faussaires, ces êtres capables de falsifier tout et n'importe quoi pour grimer la vérité et la maquiller de leur propre art. si ceux de notre réalité se jouent des pièces d'identité, Shai, l'héroïne possède un supplément de magie qui lui permet de modifier aussi l'âme des éléments, leur mémoire. Et cela même avec les êtres vivants.
Cette abomination, d'après les pontes du royaume, va lui être demandée — j'aime bien quand les auteurs font cela : démontrer l'horreur d'une capacité puis l'utiliser pour sauver situation ... – et Shai va, en cent jours, créer une nouvelle âme. Je ne dévoile rien, c'est précisé dans la quatrième de couverture.
Saura-t-elle forger cette âme ? en aura-t-elle le temps ? L’envie ?
L'auteur a su donner de nouvelles définitions à des mots usuels pour le bien de son ouvrage. Pas de nombreux néologismes, donc, mais une réécriture. C'est donc d'une lecture très aisée, facilitée par un langage commun.
Les seuls mots inventés sont spiritampe (tampons magiques qui permettent de falsifier les éléments) et spirilithe (une pierre très tendre, facilement gravée et qui durcit au contact d'une flamme). On reconnaît la souche spirit (âme) dans les deux mots ce qui conforte la nature des objets dans les fonctions octroyées.
Le style de l'auteur, les phrases courtes, les descriptions riches tant dans les décors que les sentiments, restent des points forts. Brandon Sanderson écrit simplement, sans artifices particuliers, et ce « classicisme » en fait un de mes auteurs préférés en fantasy.
Alors que ses autres œuvres sont de beaux et longs romans, celui-ci s"apparente aux novellas, en vogue il y a deux ou trois ans. Du coup, certains lecteurs, férus d'histoires longues et chargées de maints souvenirs, de détails et autres saynètes parfois inutiles, seront un brin déçus par ce format.
J'avoue que j'ai adoré !
Car, dans ce peu de pages, Brandon Sandeson a su donner l’essentiel de son intrigue, développer les sentiments de l'héroïne et d'un autre personnage — Gaotona — et raconter une aventure de cent jours. Tout y est, depuis l'arrestation, sa cause, jusqu'au dénouement en passant par les doutes, les réactions des uns et des autres, le chantage, l'envie...
Et le temps qui court. Cent jours qui défilent et que l'on suit par des marqueurs temporels précis : les titres des chapitres.
L'auteur s'est arrêté sur quelques dates, au fil des cent jours (il explique aussi pourquoi cent), et pointe des scènes précises, laissant sous silence les autres journées, parfois redondantes.
Cette forme de narration, axée sur des actes alors que peu d'actions vives sont relatées, donne du souffle au texte et laisse au lecteur le soin de combler les vides, d'imaginer les autres instants de cette vie, de cette monotonie, aussi, puisque Shai reste enfermée entre quatre murs délabrés, au départ.
Je terminerai par ce point et l'excellence de l'art de Brandon Sandeson, qui, au travers des modifications de l'habitât de Shai (elle « décore » son intérieur) explique les possibilités de la falsification et s'amuse à créer des décors majestueux, en plus d'être utiles à l'intrigue.
Magie et inventivité.
La magie est, avec Brandon Sanderson, toujours une découverte, car cet auteur sait réinventer et sortir des sentiers battus. Ici, il a concocté une magie basée sur les faussaires, ces êtres capables de falsifier tout et n'importe quoi pour grimer la vérité et la maquiller de leur propre art. si ceux de notre réalité se jouent des pièces d'identité, Shai, l'héroïne possède un supplément de magie qui lui permet de modifier aussi l'âme des éléments, leur mémoire. Et cela même avec les êtres vivants.
Cette abomination, d'après les pontes du royaume, va lui être demandée — j'aime bien quand les auteurs font cela : démontrer l'horreur d'une capacité puis l'utiliser pour sauver situation ... – et Shai va, en cent jours, créer une nouvelle âme. Je ne dévoile rien, c'est précisé dans la quatrième de couverture.
Saura-t-elle forger cette âme ? en aura-t-elle le temps ? L’envie ?
Néologismes et style.
L'auteur a su donner de nouvelles définitions à des mots usuels pour le bien de son ouvrage. Pas de nombreux néologismes, donc, mais une réécriture. C'est donc d'une lecture très aisée, facilitée par un langage commun.
Les seuls mots inventés sont spiritampe (tampons magiques qui permettent de falsifier les éléments) et spirilithe (une pierre très tendre, facilement gravée et qui durcit au contact d'une flamme). On reconnaît la souche spirit (âme) dans les deux mots ce qui conforte la nature des objets dans les fonctions octroyées.
Le style de l'auteur, les phrases courtes, les descriptions riches tant dans les décors que les sentiments, restent des points forts. Brandon Sanderson écrit simplement, sans artifices particuliers, et ce « classicisme » en fait un de mes auteurs préférés en fantasy.
Novella, ou l'art de faire bref.
Alors que ses autres œuvres sont de beaux et longs romans, celui-ci s"apparente aux novellas, en vogue il y a deux ou trois ans. Du coup, certains lecteurs, férus d'histoires longues et chargées de maints souvenirs, de détails et autres saynètes parfois inutiles, seront un brin déçus par ce format.
J'avoue que j'ai adoré !
Car, dans ce peu de pages, Brandon Sandeson a su donner l’essentiel de son intrigue, développer les sentiments de l'héroïne et d'un autre personnage — Gaotona — et raconter une aventure de cent jours. Tout y est, depuis l'arrestation, sa cause, jusqu'au dénouement en passant par les doutes, les réactions des uns et des autres, le chantage, l'envie...
Espace-temps.
Et le temps qui court. Cent jours qui défilent et que l'on suit par des marqueurs temporels précis : les titres des chapitres.
L'auteur s'est arrêté sur quelques dates, au fil des cent jours (il explique aussi pourquoi cent), et pointe des scènes précises, laissant sous silence les autres journées, parfois redondantes.
Cette forme de narration, axée sur des actes alors que peu d'actions vives sont relatées, donne du souffle au texte et laisse au lecteur le soin de combler les vides, d'imaginer les autres instants de cette vie, de cette monotonie, aussi, puisque Shai reste enfermée entre quatre murs délabrés, au départ.
Je terminerai par ce point et l'excellence de l'art de Brandon Sandeson, qui, au travers des modifications de l'habitât de Shai (elle « décore » son intérieur) explique les possibilités de la falsification et s'amuse à créer des décors majestueux, en plus d'être utiles à l'intrigue.
Au final
Les mots pour : Style, magie, aventure, sentiments, personnages
Les mots contre : /
Les mots contre : /
Style : 4.5/5 |
Intrigue : 4/4
|
Personnages : 3.5/4
|
Écriture : 2.5 | Crédibilité : 2 |
P principal(aux) : 2.5/3
|
Narration : 1 | Action : 1 |
P secondaires : 1/1
|
Description : 1 | Violence/Tendresse : 1 |
Temps et espaces : 2/2
|
Sensation générale : 3/3
|
Rythme général : 2/2
|
Total : 19/20
|
En bref : un coup de cœur pour ce très court roman qui allie tout ce que j'aime en fantasy : un style impeccable, une magie envoûtante et novatrice, une intrigue savamment menée et faussement prévisible, quelques scènes d'actions brillantes.
6 commentaires :
Rholala tu me donnes encore plus envie de le lire … il est dans ma wish depuis je ne sais combien de temps et je craignais un peu le format court. Ce que tu en dis m'a totalement convaincue, je sens que je vais rapidement me le procurer :)
voilà qui est convaincant, cela me donne envie de découvrir cet auteur et de commencer par cette oeuvre -ci tiens, puisqu'elle est courte ;)
Je ne connaissais pas ce livre qui a pourtant l'air vraiment très sympa. Merci de me l'avoir fait découvrir.
C'est un format que j'aime, donc je ne suis pas du tout dérangée, mais tu risques de le trouver un peu court. C'est vraiment suffisant pour l'histoire traitée. Après, je pense qu'avec son talent, même s'il avait ajouté des pages, j'aurais aimé ^^
Ah, oui, pour débuter avec cet auteur, c'est un format idéal ! Mais attention, c'est de la très bonne fantasy ^^ tu vas devenir fan et dévorer les autres...
Avec plaisir. J'aime beaucoup cet auteur, découvert un peu par hasard... depuis, je tente de lire tous ces écrits. Heureusement pour moi, j'ai encore plusieurs séries à lire ^^ ne serait-ce que la roue du temps (mais là, va falloir me motiver : 14 tomes...)
Bises
Enregistrer un commentaire