Dans l'ombre des miroirs de Marge Nantel

Entre civet de lièvre au coin du feu, combat d’épée et tenues à la mode, le baron Malakine ne saurait choisir ! Et vous, quel sera votre personnage préféré dans cette aventure fantasy de Marge Nantel : Dans l’ombre des miroirs ?


Éditions 1115

Nb de pages : 480.

Série : / 

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Traducteur : /.
Illustration : photo Victor Yale

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Catégorie : Aventure Fantasy


Partenariat :.
Challenge : ABC 2018.


Il sauta sur le dernier mètre et se reçut accroupi, l’arme au poing, puis se décala d’un bond.
Un battement de cœur plus tard, Jon Malakine atterrit à ses côtés.
Le noble s’épousseta.
— Vous finissez souvent vos soirées comme ça ? demanda Sabhe avec aigreur.
Malakine ne répondit pas, mais une étincelle amusée dansait dans ses yeux noirs.
Un sifflement leur fit tourner la tête. C’était Cyal qui venait à leur rencontre. Le grand blond s’arrêta à deux pas de la poterne par laquelle il était entré, son arbalète à la main.
— Ravi de vous voir, commenta le baron.
— Vous m’en direz tant ! grinça Cyal. Vous avez tout le palais aux trousses cette fois, ou seulement la moitié ?

Sortit 8 février 2018  - Présentation éditeur


Biographie

Costumière de métier, cette jeune auteure en est à son deuxième roman, toujours en fantasy. 

Une interview.

L’histoire

  •  Quand des assassins se mêlent de politique, ça part toujours en sucette... 

Mon avis

J’ai rencontré Marge avant la sortie du livre, lors d’une convention de grenouilles (oui, du site Cocyclics, je vous en ai déjà parlé...) et elle m’a raconté un peu ce roman et ces personnages, notamment de Néve.

Aussi, lorsque la sortie a été annoncée, aux éditions 1115, en février dernier, j’ai précommandé le livre. Je savais que je verrais Marge aux imaginales, je pensais le lire avant... sauf que je suis très très en retard sur mes lectures et articles. (Si ma muse m'entends, tu pourrais patienter un peu avant de m'envoyer d'autres idées ?)

Épée, cape, sans mousquetaires. 


Cette aventure fantasy surfe avec les codes des romans de cape et d’épée de notre cher A Dumas, ou encore de P Pevel, mais ajoute des êtres typiques de la fantasy, comme des orcs et autres monstres aux dents ou oreilles pointues.

Le résumé ne le laisse pas présager, les premiers chapitres non plus. Mais c’est amené avec un talent de conteuse, touche par touche. Ces bestioles prennent leur place sans perturber la narration, sans choquer le lecteur, contrairement à certains personnages qui les rencontrent de façon plutôt... percutante.

Leur présence est moindre, le livre se concentrant sur d’autres protagonistes. Les premiers rôles sont tenus par un assassin beau et talentueux, son ami mercenaire (ancien assassin) au cœur gros, un baron aussi à l’aise dans la haute société que dans les ruelles enténébrées, un roi manchot, et Néve, l'une des rares femmes de l'histoire.

Je ne cite pas les deuxièmes rôles, volontairement, mais vous avez déjà un aperçu de la richesse du livre, en termes de caractère.

Des robes et des épices.


On retrouve tout un panel de métiers : assassins travaillant en ligue, mercenaires, espions, riches rentiers aux mœurs plus ou moins débridées, et cuisiniers hors pair.

Parce que les héros, ça mange (en plus d’autres choses tout à fait humaines et pas assez présentes dans les romans) du coup, plusieurs scènes de repas allègent un peu l’ensemble, avec des recettes alléchantes.

Mais les descriptions les plus sympathiques concernent les tenues. Le métier de costumière a clairement aidé, et les mots sont posés avec tact, sans effet de manche. J’ai d’ailleurs découvert et appris un mot : un vertugadin.

Bourrelet que les femmes portaient autour des hanches pour faire bouffer la jupe. (Fin XVIe et début XVIIe s.) [source : Larousse]

Puzzle.


Je qualifierai l’intrigue de complexe sans être lourde. Les événements s’enchaînent, telles les pièces d’un puzzle, pour parvenir à une vision complète et globale, dans les dernières pages.

L’humour, présent dans les situations et dialogues, donne un ton guilleret. Ceci dit, le livre n’est pas basé sur cette unique émotion. Marge Nantel a su doser, entre combats épiques, réflexions, un brin de magie, quiproquos, fausses pistes. Bref, l’apanage des bons livres de fantasy.

Et côté émotion, elle ne nous épargne rien.

Bon, j’avais trouvé qui était le méchant pas gentil pas beau. Mais ce n’est pas vraiment le propos de l’histoire.

Les miroirs et autres bémols.


J’aurais toutefois un petit bémol concernant les miroirs. Enjeux du roman, j’aurais aimé en connaître un peu plus sur leur fonctionnement.

Ceci dit, le roman fait déjà 480 pages, et ces informations n’apporteraient rien à l’aventure racontée.

Enfin, 480 pages ! J’ai peiné à lire de livre, non pour la qualité du texte (vous aurez compris, il est bon !), mais à cause de la taille des lettres. Pour rester dans un tarif compétitif (merci) et un nombre de pages assez réduit (et éviter un pavé), l’éditeur a choisi une mise en page serrée (et un format poche).

On est bien d’accord, si le livre n’avait pas été intéressant, je n’aurais pas usé mes yeux à déchiffrer les lignes.  Mais j’ai eu quelques maux de tête qui m’ont fait poser l’ouvrage et hésiter à l’acheter en numérique.

Suite ? 


Le roman n’appelle pas de suite, même si les personnages sont attachants. Néanmoins, je lirai autre chose de cette auteure. Peut-être son premier roman Mille portes ?


Au final

Les mots pour : aventure, intrigue, combat, style, humour.

Les mots contre : /


En bref : une aventure de cape et d’épée, mais pas que ! un texte fluide, rythmé, avec des personnages charismatiques. Un très bon moment de lecture. 

 

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