» Elle découvrait que chaque livre l’entraînait vers d’autres livres, que les portes ne cessaient de s’ouvrir, quels que soient les chemins empruntés. »
L'auteur
Alan Bennett est né en 1934 à Leeds (Royaume-Uni).
Romancier, dramaturge, acteur, scénariste et réalisateur britannique, diplômé d'Oxford, le jeune homme se voue dans un premier temps à une carrière d'historien du Moyen Âge. Auteur d'œuvres autant humoristiques que controversées, Alan Bennett est un réel chroniqueur des mœurs de l'Angleterre d'aujourd'hui.
Résumé officiel
Que se passerait-il Outre-Manche si, par le plus grand des hasards, Sa Majesté la reine se découvrait une passion pour la lecture ? Si, tout d'un coup, plus rien n'arrêtait son insatiable soif de livres, au point qu'elle en vienne à négliger ses engagements royaux ?
L'histoire
Et si la Reine se prenait d'amour pour la lecture, au point d'oublier tout le reste, même ses adorables, euh, ses pestes de petits chiens ?
Mon avis
J'ai lu ce livre dans le cadre du challenge Un mot des titres de Calypso ! Cette fois, il fallait trouver, lire et chroniquer un livre contenant le mot Reine. J'en possédais cinq dans ma PAL, mais c'est vers celui-ci que j'ai décidé de me tourner.
Drôle, frais, sarcastique, un brin provocateur, ce livre est pourtant une mine de références littéraires ! J'ai noté, au fil des pages, des tas de noms : Proust, Austen, Dostoievski, Dickens, Virginia Woolf... et cette liste est loin d'être exhaustive.
Car si la Reine n'avait jamais réellement lu, trop occupée à son devoir, à paraître, sourire et saluer, elle va plonger dans l'univers des livres, et chaque ouvrage, va l'entraîner vers un autre. Après un début chaotique, où ses choix étaient dictés par l'étiquette, ou par le nom de l'auteur si possible déjà connu pour avoir été agrafé d'une rosace lors d'une de ses nombreuses journées marathon, elle va commencer à choisir les auteurs pour ce qu'ils ont écrit.
La passion va la rendre distante de ses obligations. Ce qui ne plaira pas, forcément ! Cette femme est totalement soumise à sa condition, enchaînant les visites en gardant le sourire, le dos droit et en prononçant quelques bons mots... Sauf que les livres vont lui prendre peu à peu du temps, de l'énergie, aussi. Et que la Reine qui jusqu'alors se pliait à toutes les demandes officielles, va devenir un peu plus égoïste. Un peu plus centrée sur son propre plaisir : lire.
C'est une évidence que la lecture prend du temps. Beaucoup de monde me le dit souvent :" comment fais-tu pour lire tout ça ?" Et bien, je ne regarde pas la Télévision, par exemple, et je ne m'ennuie jamais, dans les salles d'attente.
C'est exactement ce que démontre Alan Bennett, la Reine va utiliser tous les temps" morts" pour lire, que ce soit lors des déplacements, lors des longues soirées. Mais ce sont les débordements de cette nouvelle passion qui vont déranger. Des retards, elle qui était aussi ponctuelle que Big Ben. Des prises de position, aussi.
Au travers cette histoire, courte, mais suffisante, l'auteur amène aussi une certaine vision de la Reine et de ses actes. On sent un énorme respect pour cette personne, même s'il met quelques touches d'humour.
J'en terminerai par ce style fort agréable utilisé par l'auteur. Il narre simplement, en restant omniscient, ajoutant de savants dialogues, de nombreuses citations et cet humour anglais si typique ! J'avoue que j'ai préféré la première partie de l'histoire, avec la découverte de la passion. La seconde souffre de quelques longueurs (même sur 122 pages).
Bilan en quelques mots
Les mots pour : humour, références littéraires, longueur du texte.
Les mots contre : deuxième partie moins entraînante.
Au final
Un joli petit roman à lire en une journée, pour sourire et comprendre ce qu'est un lecteur, ses soucis de choix... mais toujours à prendre au second degré.
5 commentaires :
et bien voilà un livre que je n'aurait pas eu envie de découvrir (à cause de sa couv) mais je trouve l'idée vachement bien et puis 122 pages (même avec des longueurs) c'est vraiment vite fait, alors si en plus on a la chance d'y trouver humour anglais et l'amour des livres comme je le conçois et bien pourquoi pas.
Par contre je sais que la reine n'est plus toute jeune mais 122 âges...ça fait bcp :-)
ce sont aussi quelques remarques bien senties sur la lecture et les lecteurs ( activité oisive selon Sir kevin !) ;) Ce roman m'a fait rire même si j'ai trouvé que la fin perdait un peu de la truculence du début
C'est vrai que la couverture fait un peu kitch ^^ mais le texte vaut le détour.
Je me demandais ce que tu voulais dire avec ton 122 âges ! j'ai vu, et corrigé...
Biz
Oui, c'est vrai. L'analyse du comportement du lecteur est bien sentie.
Biz
Un itre qui a été beaucoup lu pour ce challenge apparemment, j'aime beaucoup la première phrase que tu as noté (je l'avais oubliée celle-ci et elle est tellement vraie)
Enregistrer un commentaire