Éditeur : Marabout — Nb de pages : 331
Série : /
Catégorie : Chick-lit/polar
Andrea H. Japp, pseudonyme de Lionelle Nugon-Baudon, née en 1957 à Paris.
Scientifique et auteure de nombreux romans policiers ou, pour les plus récents, de romans policiers historiques, elle est aussi la traductrice en français des romans de Patricia Cornwell.
Cinq copines partagent depuis toujours leurs déboires professionnels et sentimentaux : Emma la blonde pulpeuse en mal d'enfant, Nathalie la mère au foyer qui vient de se faire plaquer, Hélène la tête chercheuse qui a fait de son absence de diplomatie une arme redoutable, Charlotte la psy qui finit toujours par coucher avec le plus gratiné de ses patients, et enfin Juliette, l'esthéticienne qui dorlote une clientèle masculine triée sur le volet. Le jour où Charlotte découvre un cadavre enchaîné au volant de sa voiture, elle panique et appelle immédiatement ses amies à la rescousse. Très vite, elles échafaudent un plan, mais se retrouvent prises dans des histoires qui les dépassent largement, d'autant plus que d'autres cadavres s'en mêlent et que le premier a disparu... Quand la reine du crime s'attaque à la chick lit, autant dire qu'on s'amuse drôlement et qu'on tourne les pages aussi vite qu'on engloutit un macaron !
De prime abord, ce genre de livre n'est pas vraiment ce que j'ai l'habitude de lire, encore moins d'acheter. Mais la personne qui me l'a prêté a souligné que c'était « frais avec de bons passages ». Comme l'auteur a eu la bonne idée de prendre un pseudo en J... je l'ai intégré à mon challenge ABC.
Cinq femmes, cinq amies... leurs vies, leurs amours et leur réaction un peu atypique lorsque l'une d'elles trouve un homme, mort, dans sa voiture.
Le début du roman est un peu long. L'auteur présente ces cinq héroïnes, et brosse un portrait assez rapide de leurs relations, en plus de targuer les post-soixante-huitards sur le retour d'êtres bizarres et les pensifs écologiques de ringards. C'est destiné à nous faire sourire... et si l'ensemble ne m'a pas fait éclater de rire, loin de là, j'avoue que j'ai eu le coin des lèvres qui s'est soulevé, notamment lors de la scène des « toilettes sèches » ou de celle ci-dessous.
La suite s’accélère (ouf) et s'améliore, avec la découverte du second cadavre. Et là, on sent la scientifique derrière ce texte. L'auteure a su apporter des petites touches de polar dans une histoire de femme. Des apports plus qu'appréciables et qui donnent un souffle au livre. Rien de novateur, rien de transcendant, mais un réalisme, une précision qui font basculer le roman à l'eau de rose dans les polars amusants.
Alors, certes, l'intrigue est un peu tirée par les cheveux et les femmes s'en sortent trop facilement, surtout dans ce genre de situation... C'est d'ailleurs très féministe, comme dans la citation ci-dessus, et parfois un brin cavalier, ou grossier.
« — Eh ben... quand un homme... enfin, quand une fille lui plaît et que, enfin, ça lui fait de l'effet... enfin, voyez ce que je veux dire... c'est qu'est-ce qu'il faut faire ?Les présentations passées, on entre dans les déboires amoureux : oui, un Chick-lit, un vrai. Avec des filles en perdition amoureuse, des complexes sur leurs rondeurs, leur coupe de cheveux pas top top, et autres joyeusetés du genre. Ce qui me fatigue un peu, je l'avoue. Mais quelques bons passages m'ont permis de continuer, et puis le titre évoque trois cadavres, je cherchais donc les suivants. Oui, parce que la partie concernant le premier entre dans les longueurs sus-citées.
Hélène se redressa de toute sa haute taille et, le regard gris acier fixé sur l'entrejambe de Fabrice, un regard de géomètre qui évaluerait le boulot, proposa d'une voix paisible :
— La castration. Ça marche très bien chez les bovins. » (125)
La suite s’accélère (ouf) et s'améliore, avec la découverte du second cadavre. Et là, on sent la scientifique derrière ce texte. L'auteure a su apporter des petites touches de polar dans une histoire de femme. Des apports plus qu'appréciables et qui donnent un souffle au livre. Rien de novateur, rien de transcendant, mais un réalisme, une précision qui font basculer le roman à l'eau de rose dans les polars amusants.
Alors, certes, l'intrigue est un peu tirée par les cheveux et les femmes s'en sortent trop facilement, surtout dans ce genre de situation... C'est d'ailleurs très féministe, comme dans la citation ci-dessus, et parfois un brin cavalier, ou grossier.
« — Dent pour dent ! tu me l'arraches avec une clef à molette, je te l'extirpe a pied-de-biche !Côté stylistique, pas de quoi révolutionner la littérature. Des phrases simples, des mots simples, et quelques petites inventions, donnant aux dialogues un air vivant, véritable. Frais. C'est donc un texte qui se lit rapidement, sans prise de tête, avec quelques jolies blagounettes (les néologismes du livre sont de ce type) et une petite intrigue qui, si elle est un peu manichéenne, tient la route.
— Oh, c'est dégueu ! protesta Charlotte avec une grimace d’écœurement.
Emma haussa les épaules :
— C'est une image.
— Bonjour le graphisme ! Attends... on est pas dans Réglement de comptes à la débroussailleuse.
— Règlement de compte à OK Corral ou Meurtres à la tronçonneuse, rectifia Juliette qui avait trouvé ce dernier film un tantinet hémoglobineux. » (236)
Cinq filles — six en comptant Bénédicte, la fille de Juliette, mais elle est une sorte de second rôle —, trois cadavres, et un volant de voiture qui joue les grands absents avant de revenir. Il a dû être un peu déçu de se voir déjà remplacé !
Cinq caractères différenciés, pour ces cinq amies qui vont tenter de soutenir Charlotte, celle à qui on a volé le volant de voiture, volant accroché aux mains du premier cadavre...
Cinq métiers, aussi, de la scientifique hyper pro à l’esthéticienne amusante en passant par la psy aussi folle et « addict » que ses patients, la femme de maison reconvertie auteure de livre pour femme et enfin, l'autoentrepreneuse — oui, c'était facile, puisque Emma a monté une société de location de véhicule de luxe.
Cinq corps, cinq styles vestimentaires. Bref, une gamme censée représenter peu ou prou, les femmes de notre société.
Les personnages sont donc assez caricaturaux, bien que les héroïnes soient un peu plus travaillées que les hommes. Bien sûr on retrouve le copain homosexuel, le mari encore amoureux, le flic obtus et j'en passe.
Paris, what else ? Pas de description, donc... tout le monde vit à Paris. Ah, pas vous ? J’allais oublier la campagne, au début, lieu de perdition puant et boueux.
Le temps est assez réduit, et ce sont les titres des chapitres qui précisent l'avancée :
« Charlotte, la même nuit, quatre jours après le deuxième cadavre, donc. » (207)
Les mots pour : quelques scènes amusantes, des dialogues bien pensés, fraîcheur de l'ensemble
Les mots contre : facilité, manque de profondeur (mais bon, en chick-lit...)
Notation : 13/20
Léger, un peu long au départ, mais frais et amusant sur certaines scènes. Cela reste de la chick-lit, avec une petite intrigue policière... après tout, c'est reposant, ce genre de bouquin. .
5 commentaires :
Hmpf, je ne suis pas très chick-lit non plus, mais le titre m'a interpelée, ce qui est un bon début ! ;)
Si jamais je recherche un peu de fraicheur sans prise de tête, why not... mais pas maintenant !
Oui bon tu lui as trouvé quand même pas mal de qualités...mais je retiens l'essentiel : c'est super moyen !
Un livre pour ceux (ou celles plutôt)qui n'attendent rien du tout !
C'est vrai que le titre et la couverture sont intriguant, mais... c'est comme un joli gâteau qui se révèle insipide lorsque tu croques dedans ! J'avoue que si ma Belle-mère ne me l'avait pas prêté, je n'aurais jamais eu connaissance de son existence ^^
Biz
Exact, il ne faut rien attendre... et, oui, je tente toujours de ressortir les points positifs. C'est mon côté "gentille fifille".
Biz
Il sommeille dans ma PAL depuis quelques années... Mais ton avis m'insite à le sortir durant l'année je l'espère :-)
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