Les Terres du Ponant, tome 1 : La Légende de l'élu de Olivier Lagneau




Éditeur : Atria — Nb de pages : 298
Série : Les Terres du Ponant
Catégorie : Fantasy, Jeunesse



Olivier Lagneau est né en 1958-59 (?)

Éducateur dans un collège, animateur, coordinateur, responsable de centre de vacances, il a consacré sa vie aux jeunes. 



« Faites-moi confiance, mon garçon. Nos oracles, nos savants et nos mages ne peuvent pas se tromper, tous les calculs mathématiques vous ont désigné. Le guide, c'est vous ! » 


Bertrand hallucine ! Comment pourrait-il, même secondé par sept compagnons, une sybelle et un vieux magicien, emmener une centaine d'enfants à travers un monde qui lui est parfaitement inconnu, peuplé d'elfes, d'hommes, de nains, de gobelins et de sorciers en tout genre ? Comment les conduire tous sains et saufs, sous peine de rupture de l'Alliance des peuples, au refuge qui les attend, à l'abri des dangers multiples et des guerres ? Pourtant, il va accepter la mission. Après tout, dans cet univers parallèle, il a peut-être sa place, celle qu'il ne trouve pas sur terre où plus rien ne le retient... Mais la route sera longue, dangereuse, incertaine. Les orcs, les warks, les elfes noirs, déterminés à reconquérir les Terres du Ponant, les pourchassent sans relâche quand renaît la Légende de l'Élu, celui que le destin a désigné pour mener l'ennemi à sa perte... Mais Bertrand est-il réellement l'Élu ?...



Ce livre est le premier tome d'une série de deux tomes. 7 sont prévus à terme.

Les terres du Ponant, tome 1 : La légende de l'élu [lu]
Les terres du Ponant, tome 2 : La cité interdite




J'ai reçu ce livre en partenariat avec les Éditions Atria et le site Livraddict, que je remercie vivement pour cette découverte. 


Bertrand, jeune homme de notre univers, se retrouve embringué dans un book-movie à travers les plaines du Ponant — un autre monde —, avec l'affreuse mission de sauver une troupe de gamins. Antihéros légèrement défaitiste, sujet d'une prophétie le nommant Élu, il doit affronter aussi ses propres peurs...


Choisir un livre ne partenariat est toujours délicat, on se base sur le résumé, sur la couverture, on se laisse guider par ses sens en ayant peu d'informations, peu de retour. Ici, je trouvais le résumé sympathique, et le livre étant classé jeunesse et fantasy, je ne pensais pas prendre de trop grands risques.

C'est le cas. Ce livre m'a permis de passer quelques bons moments, car il comporte de bons éléments. Mais rapidement, l'écriture très simple m'a ennuyée, d'autant que l'auteur réutilise sans complexes les races de la fantasy, avec les oreilles pointues des elfes qui bien sûr vivent dans les forêts, des nains creusant des mines, dont une qui sera la bienvenue au moment opportun...

N'y voyez là qu'un peu d'ironie, car, malgré les emprunts évidents — langage elfique y compris* —, l'histoire tient la route.
« Tarannon Aran Einor Eldarion », le Don du Vieux Roi Eldarion. Au commencement de l'histoire des elfes, le Roi Eldarion régnait avec bonté sur son peuple, il était un mage et un guérisseur, c'est de lui que nous avons reçu cette potion. » (87) 
(* Aran = Roi en Sindarin, et Eldarion est le fils d'Arwen...)

De surcroît, l'auteur a ajouté quelques nouveautés, comme les chats-huants (rien à voir avec la chouette éponyme) et les Globoldes, qui m'ont intrigué avant de me laisser sur ma faim.

Après, je ne peux passer à côté de la facilité déconcertante de l'ensemble, des rouages cousus au fil blanc comme les dons d'un des membres de l'équipé qui arrivent juste au bon moment, même si c'est l'épreuve vécue qui les fait s'épanouir. C'est un roman qui manque un peu de subtilité, de profondeur. Et pourtant, l'auteur s'est attaché aux sentiments de ses personnages, notamment le héros, qui tout au long de l'histoire doute de lui-même, et ne voit pas les évidences.

Et, si l'écriture est peu travaillée, classique, elle est destinée à un jeune public qui, j'en suis sûre saura l'apprécier. Toutefois, un point m'a dérangé à plusieurs reprises, l'auteur change d'orientation brutalement dans ses discours et dialogues. Il n'approfondit pas les sujets traités. Est-ce pour conserver le dynamisme de l'échange ? En tous les cas, à plusieurs reprises, il aborde un sujet puis, tout d'un coup, bascule sur un autre. Je sais que, lors de conversation, c'est ce que font les gens, dans la vraie vie. Mais là, c'est un roman, avec des questions qui restent en suspens, et ne sont plus abordées par la suite. Alors, oui, c'est un premier tome, peut-être que tout cela sera affiné par la suite.

Je terminerai par un sentiment plus général, ce livre est agréable, plein de vie, plein d'action, avec de nombreuses scènes de combats, avec des courses épiques, des promesses courageuses, un bestiaire féerique et j'en passe. Des thèmes récurrents en fantasy sont abordés : la nature (avec les elfes), le courage, la force, la dévotion, le respect de la parole donnée. Le tout est pourtant touché sans jamais être fouillé.

Un travail sur l'écriture le rendrait un peu moins enfantin. Mais est-ce en soi une obligation ? Je le conseillerai donc à un jeune public, d'environ 8 à 11 ans.


Les personnages sont nombreux. La plupart d'entre eux sont décrits dès leurs arrivées dans l'histoire, de façon simple et sans détails éloquents, ce qui permet de se faire sa propre idée.

Je n'ai pas pu m'approprier ces personnages, qui, comme tout le reste, sont ébauchés. Le seul qui soit assez complet est le héros, mais pour lui un point m'a troublé, je pense que l'auteur a voulu, au fil de son écriture, changer l'âge de son personnage principal. Je ne m'explique pas autrement les réactions qu'il lui prête, et, surtout, à de nombreuses reprises il le nomme : « le jeune garçon ». Or, Bertrand à 21 ans !

Enfin, le mage est typique, avec sa grande barbe...


Le temps coule rapidement, on apprend au décours d'un paragraphe que l'expédition à durée treize mois.

Les lieux sont classiques, avec des plaines vertes, des montagnes gigantesques, des mines — creusées par les nains — des marécages, des forêts ancestrales, et des bâtiments plus rutilent les uns que les autres — les hommes et leur volonté de paraître —, mais avec beaucoup de bois — les elfes ! Bref, rien de nouveau sur la planète fantasy. Une petite trouvaille, tout de même, des plantes extraordinaires qui se développent en tente amovible presque à volonté.  


Les mots pour : des idées, une intrigue sympathique, quelques trouvailles.

Les mots contre : de nombreux emprunts trop évidents, écriture un peu fade, manichéisme.

Notation : 12/20


De bonnes idées, mais une trop grande facilité de l'ensemble et un style un peu pauvre rendent la lecture sans réelle saveur. Trop d'emprunts aux mondes de Tolkien, même si l'auteur a tenté quelques nouveautés. Dommage, il y avait de bonnes bases.

5 commentaires :

Mypianocanta a dit…

Il arrive qu'une chronique négative ou mitigée me tente … mais là, je passe mon tour allègrement.
C'est ma PAL qui te dit merci ;)

olivier Lagneau a dit…

Je vous remercie pour votre critique constructive. Désolé de vous avoir fait perdre votre temps

nanet a dit…

Lire n'est jamais une perte de temps. Le livre est bon, mais à orienter vers de jeunes lecteurs, enfin, selon mon avis. Et, sincèrement, vous gagneriez à citer vos sources et références.

nanet a dit…

Franchement, comme je l'ai dit dans l'article, c'est un bon livre pour de jeunes lecteurs.

Biz

olivier Lagneau a dit…

Je vous remercie de m'avoir répondu surtout que mon message était des plus lacunaires. Je me rends compte que je ne vous ai pas rendu justice. Votre critique m'a permis de mettre en exergue quelques grosses lacunes et erreurs de débutants. Je me rends compte aussi quand je vois les auteurs que vous avez lu, je me sens un peu ridicule. Mais à ma défense, le fait d'être édité m'avait donné une assurance toute relative certes. Votre critique a eu le don sans aucun doute de remettre mes ambitions (pour peu que j'en ai) à leur juste place Et puis, bon sang, il ne peut y avoir de leçons sans grincements de dents! Je voudrais préciser une petite chose qui me tarabuste. J'ai lu Tolkien quand j'étais très jeune au siècle passé et je dois vous avouer que je n'ai plus lu de fantaisie depuis. J'ai choisi ce monde extraordinaire par parce qu'il est plus aisé d'éviter les pièges de notre société en termes de xénophobies et autres horreurs de ce genre. C'est vrai que j'ai emprunté ce monde comme tout auteur de bd , de romans,... il n'y avait pour aucune malice et c'est en toute bonne conscience que je l'ai fait. Là aussi votre remarque est judicieuse et j'en tiendrais compte. Voilà je voulais vous apporter ces maigres précisions, ne voulant pas de malentendu. Je puis vous assurer que j'étais sincère quand je vous ai dit que j'étais désolé de vous avoir fait votre temps. Je ne me considère pas comme un auteur, peut-être parce que j'estime de ne pas en avoir l'étoffe, je suis juste un petit raconteur d’historiettes sans prétention. Très cordialement Olivier Lagneau

 

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