Conte d'hiver de Mark Helprin


Déroutée par les premiers mots de Conte d’Hiver de Mark Helprin, j’ai voulu croire en une histoire fantastique racontée par un auteur cherchant à magnifier son style, le rendre un peu désuet.


Éditeur : Livre de Poche

 Nb de pages : 1008


Série : /  Catégorie : Fantastique 

Traducteur : Michel Courtois-Fourcy

Pourquoi ce livre ? 

Ce livre entre dans la sélection 2015
du prix des lecteurs du Livre de Poche.



Conte d’hiver commence sous la neige, un matin tranquille, dans les rues de New York. Un cheval blanc échappé de son écurie de Brooklyn trotte vers Manhattan. Son chemin va croiser celui d’un homme en fuite… Conte d'hiver est une ode à la ville que l'on traverse comme le temps, où l'on se promène à la fin du XIXe siècle et autour de l'an 2000. C'est un New York fantasmé, peuplé de personnages étranges et fascinants : un cheval qui vole, un tatoueur orphelin, une femme amoureuse des mots, un gang féroce et des hommes qui rêvent d'« une ville parfaitement juste ». C'est aussi l'histoire d'un amour fou entre un voleur magnifique et une jeune fille fortunée qui, pour s'aimer, devront braver les conventions sociales et les limites de la mort. Il y a tout cela dans Conte d'hiver : la folie, le rêve, le fantastique, le comique, l'invention poétique.

Un roman inclassable sous l'influence de Philip K. Dick et Charles Dickens.


Un amour d'hiver ou Conte d'hiver au Québec est un film fantastique américain coproduit, scénarisé et réalisé par Akiva Goldsman (2014) avec Russell Crowe et Colin Farrell. 



Mark Helprin est né en 1947 (New York)

Romancier, journaliste, il a enseigné la philosophie politique. Il est aussi membre du Conseil des relations étrangères, ayant pris la nationalité Israélienne en 1970 .

Son site



Résumer cette longue histoire est pratiquement impossible sans en dévoiler quelques passages, ce qui ôterait le charme de la découverte. Je peux juste dire quel'on y rencontre :

  • Peter Lake, le héros, un cambrioleur amoureux 
  • Un magnifique étalon blanc aux capacités extraordinaires 
  • Des bateaux venant des nuages 
  • Une histoire d'amour digne des meilleurs contes...


Lorsque j’ai ouvert ce roman, les premiers mots m’ont surpris. Le style très ampoulé de l’auteur collait parfaitement au premier mot du titre : conte. Mais, rapidement, cette écriture travaillée à outrance et les répétitions volontaires de certains mots m’ont fait poser ce pavé de 1000 pages pour souffler un peu.

J’ai alors ouvert mon moteur de recherche et force est de constater que le livre n’apparaît que très peu. Écrit en 1983 (traduit en français en 1987) le roman doit sa republication (?) qu’à la sortie du film.

Du coup, je n’ai pu trouver que peu d’informations sur le contenu, alors que j’espérai être rassurée sur les pages à parcourir encore. Des quelques articles lus, il ressort deux tendances : les uns adorent, les autres détestent. Bien, le livre a donc du potentiel.

De longueurs en langueurs 

D’autant que le rythme, après un premier chapitre détonant racontant la fuite éperdue du cheval blanc, ralentit pour s’amenuiser. La cause en est les nombreuses digressions de l’auteur qui raconte pour chaque personne rencontrée de nombreux détails.

Si vous aimez les livres plus que fournis, vous serez conquis. Car Mark Helrin donne à son texte une grande quantité de détails, de petites histoires parallèles. 

Mais, pour le rythme, c’est raté ! 

Sans oublier que chaque nouveau chapitre présentant un nouveau personnage, les détails recommencent à s’accumuler, et le rythme à se ralentir. Surtout que les liens tardent entre tous ces personnages et que les chapitres sont assez conséquents.

Un style désuet

Le style ne porte pas vers l’action, avec des phrases longues, des métaphores nombreuses. Cela devient par moment même un peu lourd.

L’auteur reprend même un petit truc qui m’a fait sourire, le fameux maintenant du grand JRR Tolkien. Au début, je n’y ai pas prêté attention. Mais la redondance de ce mot m’a alerté.

Ne vous y trompez pas, à d’autres moments, l’écriture est douce, assez joyeuse, avec quelques touches d’humour. Le style est bon, travaillé, recherché et tout à fait raccord avec un conte.

De la lecture en diagonale… 

Mais toutes ces longueurs, ces enchâssements ont eu vite raison de ma patience, d’autant plus qu’au bout de 150 pages, il ne s’est rien passé de transcendant. Or, comme il restait tout de même 850 pages, j’ai opté pour une lecture rapide, dite en diagonale.

J’aurais pu abandonner. Mais voilà, il y a dans ce livre un petit quelque chose qui me poussait vers les pages suivantes. Et, j’ai bien fait, car j’ai découvert des passages fort sympathiques, ne serait-ce que la rencontre entre les deux amoureux.

Des passages succulents ?

Des passages ont retenu mon attention, me faisant à nouveau basculer en un mode de lecture traditionnel. Je ne dévoilerai rien de l’histoire, ce serait vraiment dommage. Sachez juste qu’une belle romance lie deux des personnages, que l’auteur jongle allègrement avec le temps. Le fantastique est plus que probant, ne serait-ce que par la présence du cheval aux aptitudes rocambolesques.

Il aborde différents sujets sous couvert des métaphores : politique, technologie, capitalisme… et étude de la société.


Si l’on peut estimer que les deux personnages de la romance sont peu ou prou les héros de l’histoire, tous les autres pourraient quémander cette place. Et c’est cette quantité qui m’a un peu blasé, l’auteur ne parvenant pas à se décider vraiment.

La famille Penn, Peter Lake, les Baymens, les Shorts Tails et Pearly… Beverly. Tous deviennent tour à tour les héros d’un chapitre, d’une part de l’intrigue.


Comme le temps fait intégralement partie de l'intrigue, je n'en parlerai pas. Pour les lieux, les descriptions sont, comme pour le reste, riche et un peu surabondantes. L'ensemble se déroule en hiver, et l'auteur nous abreuve de blanc, de froid, de blanc...


Les mots pour : Idée, quelques passages fort sympathiques

Les mots contre :Longueur langueurs, rythme plat, trop nombreux enchâssements.

Notation :

Style (sur 5) 2,5 Intrigue (/4) 2,5 Personnages principaux (/3) 1
Style 1,5 Crédibilité 1 Personnages secondaires (/1) 1
Narration 1 Action 0,5
Description 1 Violence/tendresse 1 Temps et espace (/2) 1
Sensation générale (/3) 1,5 Rythme général (/2) 1 Total (/20) 10,5



Un livre qui aurait mérité de nombreuses coupes et d'être recentré sur un ou deux personnages. Un style un peu trop ampoulé, qui nuit finalement à l'intrigue en l'alourdissant. 

1 commentaires :

Victoria Ruthven a dit…

Déjà, sur l'article lui-même, j'aime beaucoup ton style d'écriture soigné, ça renforce la crédibilité de ton blog. Pour ce qui est de la mise en forme, je ne suis absolument pas une experte, mais j'ai trouvé la lecture de ton article plutôt fluide, avec les sous-titres et les sauts de ligne nombreux. Vraiment, on sent que tu peux écrire des lignes sans que tes lecteurs ne soient découragés!

 

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