Peut-on être heureux malgré le divorce de ses parents, malgré une mère alcoolique ? Ce sont deux des sujets abordés par Harriet Evans dans ce roman chick-lit : Et Ellie vécut heureuse.
Éditeur: France Loisirs
Nb de pages : 648
Série : /
Catégorie : chick-lit
Traducteur : Sophie Pertus.
Nb de pages : 648
Série : /
Catégorie : chick-lit
Traducteur : Sophie Pertus.
Pourquoi ce livre ?
Ce livre entre dans mon challenge ABC 2016.
À vingt-deux ans, Eleanor Bee a trois buts dans la vie : déménager à Londres pour faire carrière dans l'édition, avoir les moyens de s'offrir un café et un croissant tous les matins, et ne jamais tomber amoureuse – elle a tiré les conclusions du divorce de ses parents. Quand enfin elle arrive dans la capitale, rien ne se passe comme prévu. Elle accumule les gaffes, trouve que sa carrière ne décolle pas et, pire que tout : elle a un coup de foudre ! Là-dessus, Ellie est promue dans une maison d'édition new-yorkaise. Dix ans après, Ellie vit toujours à New York et tout lui sourit, sa carrière, sa vie sentimentale... Mais le passé a toujours une étrange manière de vous rattraper !
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Biographie
Harriet Evans est née à Londres en 1974
Elle a travaillé dans la presse puis l'édition. En 2008, elle quitte l'édition pour se consacrer entièrement à l'écriture.
"Et Ellie vécut heureuse" (Happily Ever After, 2012), son premier livre publié en France, est un best-seller international.
Son site.
L'histoire
- Ellie, jeune Anglaise, voit sa vie perturbée par le décès de son grand-père. Cet événement va précipiter la séparation de ses parents et bien des soucis familiaux.
Mon avis
En quête de lettre E pour mes ABC, j'ai trouvé ce petit livre. Je ne suis pas très portée sur la Chick-lit, qui souvent me laisse un sentiment de manque de profondeur, mais les avis sur ce roman étaient assez bons.
Néanmoins, ce roman sort un peu des clichés accordés à la chick-lit, avec, certes une héroïne qui fait une carrière et tombe dans les bras d'un bellâtre. Mais, l'auteur, qui se moque du genre et des romances type Harlequin, au passage, avoue elle-même les écueils de ces livres et tente de les éviter.
Cela donne un roman amusant, un brin pince-sans-rire, très british.
Bref, j'ai trouvé cette parodie amusante et bien faite. Car, au-delà des scènes attendues, de la carrière réussie d'Ellie, des amours avec un prince des temps modernes, l'auteur a su éviter les gaffes à répétition et actions comiques, les scènes de filles dans des boutiques... Elle écorche même au passage les horribles robes des filles d'honneur lors des mariages (j'ai adoré la robe aubergine !)
Ellie manque cruellement de confiance en elle, boit plus que de raison et renverse même un café sur sa patronne, sans avoir bu...avant. Ce personnage est charmant, plein de défauts et de sentiments. Elle en devient très crédible, tout comme son parcours.
C'est un des points agréables du livre, puisque cette demoiselle travaille dans l'édition. Elle entre comme secrétaire dans une petite boîte et monte les échelons, persuadée d'avoir volé sa place, ce qui lui trotte dans la tête et donne un peu de profondeur au personnage. Sans ces questionnements sur sa valeur et sur sa vie, ce livre ne serait qu'une énième resucée de Bridgett Jones.
Quelques différences sont à noter par rapport à notre fonctionnement, en France, notamment les agents littéraires, très répandus outre-Manche (et outre Atlantique). Harriett Evans n'approfondit pas le sujet, mais aborde certains points de fonctionnement, comme les rachats de droits, et donne une vision cartésienne et froide du monde de l'édition, où ce ne sont pas les meilleurs livres qui percent, mais ceux qui sont le plus mis en avant, soit par une campagne de pub réussie, soit par un nom accrocheur...
Ce phénomène est malheureusement vrai chez nous aussi, et nous voyons régulièrement des starlettes vendre leur roman autobiographique (sûrement écrit par un nègre) à grand coup d'articles dans des magasines qui parlent habituellement de crème solaire, alors que des auteurs talentueux triment et ne décrochent pas de contrat, malgré des textes construits, de belles histoires.
L'analyse de cet univers par l'auteure a trouvé un écho dans mon vécu, et apporte à ce roman de bons paragraphes sur un univers littéraire parfois mystifié.
Sans oublier les nombreuses références à des romances (puisque notre héroïne est fan du genre). Certains livres ne sont pas publiés, la traductrice a pris le temps de le spécifier en marge du roman.
Le style simple et sans artifices d'Harriet Evans, allié à un personnage bien construit, mène à une lecture rapide et sans prise de tête. La narration à la troisième personne et au passé m'a aidé à apprécier ce livre, après quelques lectures à la première personne.
Quelques citations ornent le texte, entre chaque partie. Ces dernières font sauter le lecteur dans le temps, environ deux ou trois ans à chaque fois, avec une histoire qui colle à l'Histoire puisque sont évoqués de grands points d'ancrage comme la mort de Lady Diana (pour une jeune femme anglaise, un tourment véritable), l'attentat des tours jumelles (tout aussi triste pour Ellie, à chacun ses comparaisons)...
Je voudrais terminer par un mot sur les addictions. Harriet Evans aborde dans ce roman l'alcoolisme par différent biais et tout ce qu'il amène comme troubles, à la fois physiques, mais aussi sociaux.
La mère d'Ellie est alcoolique et ment à toute sa famille. Son propre père l'était aussi et battait son épouse et sa fille. Ellie boit beaucoup à une époque de sa vie et ne sortira de cette voie que grâce à un coup de semonce d'un ami.
Ce sujet donne du poids au roman et le fait sortir des chicks-lit joyeuses et sans profondeur.
Chick-lit et parodie.
Néanmoins, ce roman sort un peu des clichés accordés à la chick-lit, avec, certes une héroïne qui fait une carrière et tombe dans les bras d'un bellâtre. Mais, l'auteur, qui se moque du genre et des romances type Harlequin, au passage, avoue elle-même les écueils de ces livres et tente de les éviter.
Cela donne un roman amusant, un brin pince-sans-rire, très british.
Bref, j'ai trouvé cette parodie amusante et bien faite. Car, au-delà des scènes attendues, de la carrière réussie d'Ellie, des amours avec un prince des temps modernes, l'auteur a su éviter les gaffes à répétition et actions comiques, les scènes de filles dans des boutiques... Elle écorche même au passage les horribles robes des filles d'honneur lors des mariages (j'ai adoré la robe aubergine !)
Ellie, héroïne avec défauts.
Ellie manque cruellement de confiance en elle, boit plus que de raison et renverse même un café sur sa patronne, sans avoir bu...avant. Ce personnage est charmant, plein de défauts et de sentiments. Elle en devient très crédible, tout comme son parcours.
C'est un des points agréables du livre, puisque cette demoiselle travaille dans l'édition. Elle entre comme secrétaire dans une petite boîte et monte les échelons, persuadée d'avoir volé sa place, ce qui lui trotte dans la tête et donne un peu de profondeur au personnage. Sans ces questionnements sur sa valeur et sur sa vie, ce livre ne serait qu'une énième resucée de Bridgett Jones.
Le monde de l'édition.
Quelques différences sont à noter par rapport à notre fonctionnement, en France, notamment les agents littéraires, très répandus outre-Manche (et outre Atlantique). Harriett Evans n'approfondit pas le sujet, mais aborde certains points de fonctionnement, comme les rachats de droits, et donne une vision cartésienne et froide du monde de l'édition, où ce ne sont pas les meilleurs livres qui percent, mais ceux qui sont le plus mis en avant, soit par une campagne de pub réussie, soit par un nom accrocheur...
Ce phénomène est malheureusement vrai chez nous aussi, et nous voyons régulièrement des starlettes vendre leur roman autobiographique (sûrement écrit par un nègre) à grand coup d'articles dans des magasines qui parlent habituellement de crème solaire, alors que des auteurs talentueux triment et ne décrochent pas de contrat, malgré des textes construits, de belles histoires.
L'analyse de cet univers par l'auteure a trouvé un écho dans mon vécu, et apporte à ce roman de bons paragraphes sur un univers littéraire parfois mystifié.
Style et références.
Sans oublier les nombreuses références à des romances (puisque notre héroïne est fan du genre). Certains livres ne sont pas publiés, la traductrice a pris le temps de le spécifier en marge du roman.
Le style simple et sans artifices d'Harriet Evans, allié à un personnage bien construit, mène à une lecture rapide et sans prise de tête. La narration à la troisième personne et au passé m'a aidé à apprécier ce livre, après quelques lectures à la première personne.
Quelques citations ornent le texte, entre chaque partie. Ces dernières font sauter le lecteur dans le temps, environ deux ou trois ans à chaque fois, avec une histoire qui colle à l'Histoire puisque sont évoqués de grands points d'ancrage comme la mort de Lady Diana (pour une jeune femme anglaise, un tourment véritable), l'attentat des tours jumelles (tout aussi triste pour Ellie, à chacun ses comparaisons)...
Addictions.
Je voudrais terminer par un mot sur les addictions. Harriet Evans aborde dans ce roman l'alcoolisme par différent biais et tout ce qu'il amène comme troubles, à la fois physiques, mais aussi sociaux.
La mère d'Ellie est alcoolique et ment à toute sa famille. Son propre père l'était aussi et battait son épouse et sa fille. Ellie boit beaucoup à une époque de sa vie et ne sortira de cette voie que grâce à un coup de semonce d'un ami.
Ce sujet donne du poids au roman et le fait sortir des chicks-lit joyeuses et sans profondeur.
Au final
Les mots pour : sujet, personnage.
Les mots contre : ...
Les mots contre : ...
Style : 3/5 |
Intrigue : 2.5/4
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Personnages : 3/4
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Écriture : 1.25 | Crédibilité : 1.5 |
P principal(aux) : 2/3
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Narration : 1 | Action : 0.5 |
P secondaires : 1/1
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Description : 0.75 | Violence/Tendresse : 1 |
Temps et espaces : 2/2
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Sensation générale : 2.5/3
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Rythme général : 1.5/2
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Total : 14.5/20
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En bref : un roman bien sympathique, agréable à lire et qui aborde des sujets comme le monde de l'édition anglais et l'alcoolisme. Le personnage principal est attachant par ses défauts.
1 commentaires :
Je ne suis pas non plus très portée sur la chick-lit (rien que le mot me fait hérisser les poils) mais si tu as apprécié alors je note ce roman. Une fois de temps en temps c'est toujours sympathique :)
Merci pour cet avis toujours avisé.
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