Comment, alors qu'ils prévoient de voler une tour réputée inviolable, deux hommes peuvent-ils se retrouver embarqués sur un bateau pirate ? C'est l'une des nombreuses mésaventures de Locke et Jean Tannen dans ce deuxième tome de la série Les Salauds Gentilshommes de Scott Lynch : Des horizons rouge sang.
Éditeur : Bragelonne
Nb de pages : 641
Série : Les Salauds Gentilshommes
Traducteur : Olivier Debenard.
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Catégorie : Fantasy
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Partenariat : /
Challenges : ABC 2016 — Abc imaginaire 2016
Locke Lamora, l'ancienne Ronce de Camorr, et son comparse Jean Tannen ont fui leur cité natale. Ils ont embarqué à bord d'un navire et gagné la cité-État de Tal Verrar, où ils prévoient bientôt de réaliser leur forfait le plus spectaculaire : s'attaquer à L'Aiguille du péché, une maison de jeu réservée à l'élite et voler son incommensurable trésor. Il n'existe qu'une façon de s'approprier l'argent de cet établissement: le gagner aux divers jeux qu'il propose à ses clients. Un domaine que Locke et Jean croient connaître sur le bout des doigts. Mais, une fois encore, les deux compères se retrouvent embringués dans des aventures imprévues... et devront se frotter à la flotte pirate de la redoutable capitaine Zamira Drakasha. Une véritable sinécure pour des voleurs qui ne distinguent pas bâbord de tribord ! Et pendant ce temps, les Mages Esclaves fomentent leur revanche contre celui qui les a humiliés et croit avoir échappé à leur châtiment: un certain Locke Lamora.
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L'histoire
- Locke et Jean sont partis de Camorr, après de rudes combats et ont décidé de s'attaquer à une tour inviolable, sur l'île de Tal-Verrar... mais leur destin sera légèrement différent.
Mon avis
Alors que ce tome a été acheté à sa sortie, j'ai tardé à le lire et j'avoue que je le regrette actuellement, tant j'ai pis de plaisir à découvrir les aventures de Locke et Jean...
Dans les premières pages du livre, les deux personnages sont trempés dans un jeu particulièrement vicieux et censé être inviolable. Mais c'est mal connaître nos deux héros, Locke, rebaptisé Léoncato Kosta dans cette ville, et Jérôme (Jean) De Ferra. Alors que les parties de cartes s’enchaînent, nos deux compères résistent à la sanction immédiate dès l'une d'elles perdue : boire une petite flasque d'alcool plus ou moins fort. Celui qui s'effondre est éliminé ! Et les deux adversaires sont de redoutables concurrentes, indétrônables et au gosier particulièrement résistant...
D'autant que tout est lié ! Et une petite anecdote narrée en page 50 (sur 641) se retrouvera primordiale dans l'intrigue à la page 582 (c'est un exemple). Ainsi, la rencontre avec un personnage sur une île isolée, que l'on pourrait croire fortuite ou incongrue, prendra toute sa saveur un peu plus loin, voire à la fin du livre.
L'ensemble est cohérent. Le style très fluide de Scott Lynch permet une immersion dans le livre et la richesse des descriptions, que ce soit pour les sentiments ou pour les lieux, les tenues, les bateaux... donnent un livre prolixe.
Enfin, l'humour et les dialogues créent une ambiance faussement facile. L'auteur a su garder une grande fraîcheur malgré la somme d'informations apportées.
Au début du roman, nous découvrons un personnage principal touché par la mort de ses amis. Cet aspect sentimental de Locke le rend encore plus sympathique et le duo Locke Jean gagne en force, en puissance. J'avoue que j'aime autant l'un que l'autre.
Le seul bémol que je soulèverai dans ce roman est la petite redondance de « devenir » de certains personnages féminins.
Certes, on ne peut pas reprocher ici un traitement machiste, puisque de nombreuses femmes ont des rôles clés. Si l'on se réfère au test de Bechdel-Wallace [source] (à l'origine destiné aux films), ce livre obtient largement les trois points nécessaires pour ne pas être considéré comme purement masculin :
Je terminerai par un mot sur l'édition et sur le tarif des livres. Ce roman coûte 25€ (en broché). C'est une somme rondelette, et du coup, j'avoue que voir le livre s'ouvrir en deux, avec des pages à la limite de se détacher m'a un peu frustrée.
L'autre point négatif c’est des coquilles trouvées dans le texte. Alors, oui, le texte parfait, sans aucune faute, n'existe pas, mais comme beaucoup reproche ce fait aux petites ME, eh bien je trouve normal de le signaler pour les grandes...
Bien sûr, ces deux réflexions n'entrent pas dans la notation.
Début prometteur.
Dans les premières pages du livre, les deux personnages sont trempés dans un jeu particulièrement vicieux et censé être inviolable. Mais c'est mal connaître nos deux héros, Locke, rebaptisé Léoncato Kosta dans cette ville, et Jérôme (Jean) De Ferra. Alors que les parties de cartes s’enchaînent, nos deux compères résistent à la sanction immédiate dès l'une d'elles perdue : boire une petite flasque d'alcool plus ou moins fort. Celui qui s'effondre est éliminé ! Et les deux adversaires sont de redoutables concurrentes, indétrônables et au gosier particulièrement résistant...
La somme importante d'informations.
Au décours de cette partie de carte, l’auteur dévoile, un paragraphe sur deux, l'environnement riche et complexe, présente la cité de Tal-Verrar et les us en cours. Cette construction, alternant action et explication, permet une lisibilité claire malgré la somme importante d'informations. Car ce roman, comme le premier tome, est très dense.D'autant que tout est lié ! Et une petite anecdote narrée en page 50 (sur 641) se retrouvera primordiale dans l'intrigue à la page 582 (c'est un exemple). Ainsi, la rencontre avec un personnage sur une île isolée, que l'on pourrait croire fortuite ou incongrue, prendra toute sa saveur un peu plus loin, voire à la fin du livre.
Alternance et style.
La première partie du roman, Cartes en main, reprend les aventures des deux héros depuis la fin du premier tome, soit deux ans, en parallèle avec leur vécu actuel. Cette gestion du temps est efficace et marie des souvenirs, des actes passés plus ou moins vifs, donne une idée du plan — non dévoilée pour notre plus grand plaisir —.L'ensemble est cohérent. Le style très fluide de Scott Lynch permet une immersion dans le livre et la richesse des descriptions, que ce soit pour les sentiments ou pour les lieux, les tenues, les bateaux... donnent un livre prolixe.
Enfin, l'humour et les dialogues créent une ambiance faussement facile. L'auteur a su garder une grande fraîcheur malgré la somme d'informations apportées.
Des personnages maîtrisés.
Au début du roman, nous découvrons un personnage principal touché par la mort de ses amis. Cet aspect sentimental de Locke le rend encore plus sympathique et le duo Locke Jean gagne en force, en puissance. J'avoue que j'aime autant l'un que l'autre.
Le seul bémol que je soulèverai dans ce roman est la petite redondance de « devenir » de certains personnages féminins.
Certes, on ne peut pas reprocher ici un traitement machiste, puisque de nombreuses femmes ont des rôles clés. Si l'on se réfère au test de Bechdel-Wallace [source] (à l'origine destiné aux films), ce livre obtient largement les trois points nécessaires pour ne pas être considéré comme purement masculin :
Ce qui me chagrine est toute autre chose. Je ne suis d'ailleurs pas forcément touchée et émue lorsque les livres sont « masculins », même si j'avoue que j'apprécie encore plus celui-ci pour ce test réussi. Mais, on retrouve dans ce tome une situation « similaire » à celle du premier, un peu comme si l'auteur avait voulu mettre les deux héros au même niveau.
- L’œuvre a deux femmes identifiables (elles portent un nom) : c'est le cas pour plusieurs femmes, ce que ce soit à Tel-Verrar ou sur les bateaux pirates.
- Elles parlent ensemble : sur l'Oraison, les femmes parlent régulièrement entre-elles et de différents sujets.
- Elles parlent d'autre chose que d'un personnage masculin : voir ci-dessus. »
Le livre et le prix...
Je terminerai par un mot sur l'édition et sur le tarif des livres. Ce roman coûte 25€ (en broché). C'est une somme rondelette, et du coup, j'avoue que voir le livre s'ouvrir en deux, avec des pages à la limite de se détacher m'a un peu frustrée.
L'autre point négatif c’est des coquilles trouvées dans le texte. Alors, oui, le texte parfait, sans aucune faute, n'existe pas, mais comme beaucoup reproche ce fait aux petites ME, eh bien je trouve normal de le signaler pour les grandes...
Bien sûr, ces deux réflexions n'entrent pas dans la notation.
Au final
Les mots pour : Style, intrigue, humour, charisme des personnages.
Les mots contre : ...
Les mots contre : ...
Style : 4.5/5 |
Intrigue : 3.5/4
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Personnages : 3.5/4
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Écriture : 2.5 | Crédibilité : 1.5 |
P principal(aux) : 2.5/3
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Narration : 1 | Action : 1 |
P secondaires : 1/1
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Description : 1 | Violence/Tendresse : 1 |
Temps et espaces : 2/2
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Sensation générale : 2.5/3
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Rythme général : 2/2
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Total : 18/20
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En bref : un deuxième coup de cœur pour cette série ! Avec une histoire riche, dense et qui présente tout ce que j'aime en fantasy : humour, aventure, amour...
3 commentaires :
Je ne connaissais pas, mais tu me donnes très envie de découvrir cette série. Je note !
Tu peux trouver toute la série en poche :) C'est vraiment agréable comme lecture et différent des livres de SFFF habituels.
bises
À ce jour et après avoir lu les 3 (le 4e sort très bientôt !), c'est vraiment mon préféré de la saga. J'ai adoré ce mélange d'Ocean's Eleven et d'histoires de pirates et surtout Locke et Jean (surtout Jean d'ailleurs) sont très attachants. Pour les coquilles, je l'ai lu en anglais donc je ne les ai pas vues :)
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