L’épervier de l’espoir de Eve Terrellon


Suivez les pas d'Arnault, chevalier parti rechercher son frère, dans un pays en proie à de nombreux changements. Troisième tome de la série les dames de Riprole de Eve Terrellon, ce livre aborde des sujets historiques probants, comme le laisse présager le titre : L'épervier de l'espoir, 


Éditeur : Éditions Lune Écarlate

Nb de pages :

Série : Les dames de Riprole
Traducteur : /.
***
Catégorie : Romance historique

***
Partenariat : oui 

Challenge : ABC 2017.


Marqué par la guerre et avide de vengeance, Arnault, fier seigneur de Riprole, a longtemps vécu en chevalier, jusqu’à ce qu’un drame l’oblige à reprendre le titre et la fonction de chef de famille. Mais voilà qu’en ce début de printemps 1418, un espoir insensé l’incite à croire que le frère qu’il pensait mort est toujours vivant. Retrouver Eudes devient sa priorité, et peu importe si pour cela il doit s’enfoncer en territoire soumis aux Anglais.

Voyageant sous une fausse identité, son périple se heurte rapidement à celui de Judith, qu’un chantage sordide a rendue veuve et accusée de sorcellerie. Réunis malgré eux, les deux jeunes gens se portent mutuelle assistance, mais leur alliance sera-t-elle suffisante pour contrer Jean de Hodes, leur ennemi commun et prévôt de Calais ?

La série comporte trois tomes, pour l'instant, et cinq à terme. Chaque tome peut se lire séparément.

  • Les dames de Riprole, tome 1 : La dame du vallon perdu
  • Les dames de Riprole, tome 2 : Les noces de l'innocence
  • Les dames de Riprole, tome 3 : L’épervier de l’espoir



Biographie


Née en 1961 à Lyon, Eve Terrellon vit depuis près de trente ans dans le Berrry. Après avoir exercé dans le cadre de l’insertion professionnelle, elle obtient un certificat de capacité pour créer une petite entreprise de gardiennage d’animaux, où rongeurs et volatiles côtoient chiens et chats, mais également des équidés. Passionnée d’histoire avec un grand H, mère et grand-mère, elle se consacre aujourd’hui pleinement à l’écriture en s’occupant exclusivement de ses petits-enfants.

Auteur éclectique, Eve a toujours aimé coucher sur le papier des histoires, sans imaginer les publier un jour. Ce n’est qu’en 2013 que poussée par une amie, elle se décide à proposer un premier roman à travers un appel à texte. La sélection de celui-ci l’incite à réitérer, et depuis, elle n’a plus cessé de publier. Ses romans parlent souvent d’amour, sans pour autant s’inscrire dans le sens strict de la romance, et elle multiplie les incursions dans des genres aussi différents que l’historique, le fantastique, la romance, le noir et le roman gay.

L'histoire

  •  Alors qu'il part chercher son frère, Arnault de Rirpole sauve une jeune femme du bûcher. 

Mon avis

J'ai rencontré Eve Terrellon lors d'un salon, en décembre dernier. Aussi lorsque l'éditrice m'a proposé, dans le cadre d'un nouveau partenariat, ce livre, je n'ai pas vraiment hésité. Surtout que j'aime les romans historiques.

XVe siècle.


Ce tome se déroule au début du XVe. Les deux précédents aussi, car, bien que je ne les ai pas encore lus, les rappels effectués par Eve Terrellon et les notes de fin de chapitre (en numérique) permettent de comprendre que les histoires relatées datent d’une paire d'années.

L'ambiance, les décors, les tenues rappellent l'époque choisie, jusqu'aux mots un peu désuets glissés dans la narration. C'est un vrai beau texte, avec un travail évident et qui a su m'emporter dans l'aventure vécue par les deux personnages.

Mon mini (très mini) bémol concerne les dialogues qui sont un petit peu trop modernes. Mais c'est un choix de Ève qui a préféré conserver des discours compréhensibles. C'est vrai que lire les mots d'antan aurait ralenti le rythme soutenu du ce roman. Sans oublier que certains, peu au fait des modifications linguistiques survenues au cours des siècles, penseraient qu'elle a commis des fautes.

J'ajoute que je ne connais le langage du XVe que parce que j'ai effectué des recherches pour mon prochain roman. Sans elles, je n'aurais sûrement pas porté attention à ce point. C'est donc un tout petit bémol (pas pris en compte dans la notation).

Au bûcher ! 


Si le style et les descriptions sont donc probants, les rôles jouent aussi dans cette appropriation. Lui est un chevalier français en lutte contre l'envahisseur anglais, elle une jeune femme versée dans le savoir des plantes, ce qui la mettra en danger. Loin de leur octroyer des rôles passifs, l'intrigue les pousse vers des actes précis et crédibles.

Lors de leur rencontre, après de premiers chapitres qui les présentent aux lecteurs (et où l'on retrouve les fameux rappels sur la série) le chevalier sauve la belle du bûcher.

La chasse aux sorcières s'est répandue après la bulle papale de 1484. Innocent VIII signe alors le Summis desiderantes affectibus, et organise la lutte contre la sorcellerie avec un élargissement de la mission de l’Inquisition aux « praticiens infernaux ». Mais les premières sorcières brûlées remontent à 1275 à Toulouse, avec Adèle la sorcière et la sorcellerie est déclarée hérétique dès 1326 (le pape Jean XXII rédige la bulle Super Illius Specula).

Par conséquent, brûler une femme pour ce motif, au XVe, était assez fréquent. Et baser l'intrigue de départ sur ce phénomène s'avère une superbe idée.

La réaction d'Arnault peut, par contre dérouter. Tout le talent de l'auteure est là, mais je ne vous expliquerai pas comment elle a rendu ceci crédible !

Romance et mœurs. 


L'autre point appréciable dans ce livre, c'est la romance entre les deux personnages. Loin des romans où la demoiselle chaste à souhait, se pâme pour le beau chevalier et accepte, malgré les mœurs et tout le tintouin, qu'il la déflore (même pas mal ! et orgasme au premier rapport... ) Ève a tourné la situation de façon à ce que son héroïne puisse accueillir dans son lit le bel amant.

Je soulignerai la délicatesse de ces scènes et leur intégration dans le fil de l'histoire. Si vous n'êtes pas adepte du genre, cela ne vous choquera pas.


Et l'épervier ? 


Oui, parce que c'est tout de même le titre... J'ai beaucoup aimé les passages où l'animal apparaît. Sans effet catalogue (merci) l'auteure a apporté de nombreuses connaissances sur le sujet. La chasse à l'épervier était un art. Les oiseaux recherchés à l'époque se voyaient dressés par la noblesse. Celui de Judith, magnifique animal, prend de la place dans l'intrigue. Il ne sert pas uniquement de décors. 

Mon dernier point abordera un point particulier et un GROS défaut : cela se lit trop vite ! Je blague, bien sûr, c'est une belle qualité. Le rythme est soutenu, les pages se tournent avec avidité. Les chapitres sont courts. Belle réussite. 

Au final

Les mots pour : style, mots adaptés, apports historiques et animaliers, personnages.

Les mots contre : ??

(explication de la grille de notation)
Style : 4.25/5
Intrigue : 4/4
Personnages  : 3.5/4
Écriture : 2 Crédibilité : 2
P principal(aux) : 2.5/3
Narration : 1.25 Action : 1
P secondaires : 1/1
Description : 1 Violence/Tendresse : 1
Temps et espaces : 1.75/2
Sensation générale : 2.5/3
Rythme général : 2/2
Total : 18/20

En bref : un joli coup de cœur pour cette romance historique qui m'a enchanté. Lu en quelques heures, le style et l'intrigue de ce livre m'ont convaincu. 

 

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