Bordeterre de Julia Thévenot - #Plib2021

L’aventure vécue en Bordeterre masque une analyse de la société brillamment menée. Découvrez de roman fantasy de Julia Thévenot.





Éditions
Sarbacane (Exprim »)

Nb de pages : 512

Série : / 

*** 
Traducteur : /.
Illustration :

***
Catégorie : Fantastique
Partenariat : Plib 
Challenge : ABC 2021.

Inès, 12 ans, est le genre à castagner ceux qui cherchent des embrouilles à son frère, Tristan, autiste de 16 ans. Tristan lui, est plutôt du genre à regarder des deux côtés avant de traverser. Mais ce jour-là, il ne parvient pas à retenir sa sœur qui, courant après son chien…

… bascule dans un univers parallèle. Bordeterre. C’est le nom de cette ville, perchée sur une faille entre deux plans de réalité. Les gens qui y tombent ne peuvent plus la quitter. On y croise des gamins qui chantent pour faire tourner un moulin, des châtelains qui pêchent des cailloux, des ferrailleurs rebelles qui font tirer leurs caravanes par des poules… et des créatures étranges.

Inès, par nature, est ravie. Elle explore, renifle le derrière de Bordeterre avec une joie souveraine, comme le chien qu’elle a suivi. Tristan est plus inquiet : il y a quelque chose de pourri dans cette ville.

Ce livre a été offert aux jurés du Plib par les éditions Sarbacane que je remercie

#isbn9782377312252

Biographie

Née à Tours en 1990, Julia Thévenot a déclaré à six ans qu’elle voulait devenir écrivain – « à côté d’un vrai métier » parce qu’elle avait le sens des réalités. Après un bac L, des études de linguistique, une licence de droit et un master Patrimoine & Édition à Tours, elle a finalement décidé de se spécialiser dans la littérature jeunesse – à cause de J. K. Rowling et Clémentine Beauvais. (C’est leur faute.) C’est ainsi qu’elle a découvert que ce domaine littéraire avait tout à fait le sens des réalités, et qu’elle est donc subséquemment devenue, d’abord, blogueuse littéraire à son service (Allez vous faire lire sur les réseaux), puis assistante d’édition chez Sarbacane, et enfin écrivaine. Bordeterre est son premier roman.
  • Un premier roman d’une folle originalité, qui bouscule les codes du roman magique via un style visuel, coloré et virevoltant. Ça secoue ! 

Source : site Sarbacane

L’histoire

  • Deux enfants handicapés basculent dans un monde bizarre, empli de chants interdits, et où leur différence deviendra une force.
  • un extrait

Mon avis

Voici typiquement un livre que je n’aurais jamais lu sans le Plib, car ni le résumé ni la couverture ne m’attirent. Et je serai passé à côté d’une belle découverte ! 

Le livre nous a été offert par les éditions Sarbacane que je remercie. Toutefois j’émets un bémol sur le format. De nombreux ebooks sont piratés chaque année et pour l’éviter l’éditeur nous a fourni un lien consultable dévoilant l’intégralité du livre. Mais il nous a été impossible de le lire sur nos liseuses. J’ai donc beaucoup peiné en suivant les aventures sur ma tablette : pages qui ne tournaient pas facilement, obligation de grossir le texte, mais du coup, changement intempestif au moindre geste… Alors, certes, j’aurais pu acheter le livre ! Mais je refuse de payer plus de 10 € pour un ebook. il n’y a pas de frais de publication et les autres frais sont cumulables avec la version papier. Donc, non, je n’achète pas un ebook à un prix dépassant le tarif d’un livre de poche. J’ai donc fait un effort, et si je suis parvenue au bout de ma lecture, c’est que le livre vaut la peine. Ceci dit, je pense que c’est donner moins de chances au roman, car d’autres ne feront peut-être pas cet effort et abandonneront la lecture. 

Lu en LC avec plusieurs jurés, voici un avis sur chaque partie. Attention, ce format de chronique entraîne des révélations et peut spoiler légèrement. 


Première partie : Handicap et découverte. 


Le début du roman m’a intrigué, avec ces deux jeunes, lui porteur d’un bégaiement et de troubles du comportement autistiques (bien que le diagnostic ne soit pas dévoilé dans le roman), elle d’un manque de confiance et apparemment d’une hyper activité. Deux handicaps courants et pourtant peu reconnus. 

Ces traits de caractère sont maintenus dans l’histoire, l’auteur n’a pas modifié les comportements de ses héros, même si elle les a fait évoluer. C’est un point que j’ai apprécié. 

La fuite dans Bordeterre est bien pensée, les premiers pas troublants. 

Et puis, j’ai eu vraiment du mal (en plus du format sur la tablette) à rester dans l’histoire. La narration interne n’aide pas et crée de faux suspens qui épuisent le lecteur. Certes, Inès (la narratrice à ce moment de l’intrigue) ne sait pas ce qu’il se trame dans cet univers, mais même lors des passages sur d’autres protagonistes, l’auteur reste sur ces non-dits. Or, trop de questions noient le lecteur ! 

Du coup, il m’a été difficile de cerner le monde de Bordeterre : plusieurs générations de gens qui ont basculé, de plus en plus opaques au fils des générations, impossibilité de revenir dans notre monde, des clans et clivages, une prison et du harcèlement. Pas de chant, pourquoi ? Une injection, pourquoi ? Je ne pouvais qu’espérer que les réponses arriveraient rapidement.

Une autre question m’a taraudé : le personnage d’Inès est montré comme un Garçon manqué… Faut-il y voir un travail sur les genres ? Ce n’est pas vraiment non binaire ! ou uniquement un quiproquo destiné à nous faire sourire ? 

L’évolution de ce personnage est assez rapide et, malgré sa transparence, Inès prend une place importante. J’ai beaucoup aimé sa plongée et la rencontre avec l’être du premier monde.

J’ai eu plus de mal avec Tristan, mais, comme dit plus haut, l’auteure a su le laisser « tel quel » ce qui est appréciable. Je n’aurais pas aimé que son handicap disparaisse en basculant, cela aurait été trop facile.

Voilà, une lecture ardue, par une volonté de faux suspens trop importante, mais des personnages attachants et une bonne évolution. Deux lignes d’intrigues se dessinent à la fin de la première partie. 


Deuxième partie


Si ce livre n’avait pas été lu en LC, je pense que j’aurais mis du temps à le reprendre. Heureusement, car j’ai beaucoup aimé cette deuxième partie, plus que la première. 

L’histoire prend forme et l’étude sociétale est bien menée. J’ai vraiment apprécié le coup des « 20 écus » qui montre l’écart entre les deux castes. C’est un pamphlet sociétal très bien fait : rappelez-vous le coup des pains au chocolat ^^ un ministre du budget qui dit : « ça coûte 10 à 15 centimes, non ? » 

Les petits trucs mis en place lors de la première partie prennent sens. Je n’ai pas de vrai bémol, à ce stade de l’histoire. 

On a des choses établies : 
  • Inès qui peut récupérer des quartz et a un lien spécial avec le monde zéro. 
  • Tristan, devenu un pilier de la résistance 
  • Adelphe qui perd pied et commence à relativiser, 
  • Louis le véritable antagoniste de l’intrigue… 
  • Alma, 
  • Aissa…
Chacun a un rôle précis et cette choralité nous entraîne page à page. 

J’ai eu envie d’en savoir plus sur le Gouverneur - [spoiler : est-ce elle qui est sortie du lac avec un chapelet de fleureurs ? Sur la mort du père d’Adelphe ? Sur la révolution…]

L’auteure fait mourir un personnage ce qui rend le livre cru, mais moins manichéen. Même si on ne s’est pas forcément attaché à lui, cela redonne un peu d’humanisme à ceux que l’oublie avait rendus très détachés.

Un mot sur les chants interdits dans ce monde spécial. Utilisés avec du quartz, ils sont la base de la magie. L’idée est belle, vraiment. Et les chants, dont une liste est fournie à la fin du livre, donnent un ton poétique au texte. 

Du coup, à la fin de cette deuxième partie, j’avais un avis global assez bon et hâte de poursuivre.


Dernière partie


Quelle fin ! Je suis restée scotchée à ma tablette, à tourner les pages avidement pour découvrir le devenir de chacun. 

Un regret pour la violence d’un des personnages, que je ne comprends pas et n’excuse pas. C’est un peu un acte gratuit, en ce qui me concerne et c’est clairement ce qui éloigne le roman d’un coup de cœur. 

Mais les évolutions d’Inès, de Tristan, d’Alma sont justes et vraiment bien pensées. Grâce au devenir d’un autre personnage, le livre n’est pas manichéen. [spoiler : pauvre Adelphe, sacrifié alors s’il avait enfin changé.] 

Je regrette l’absence d’une carte de Bordeterre qui m’aurait permis de mieux me situer : où est le lac ? La prison ? Le château ? Bordetole… 

Je terminerai par le bestiaire créé par Julia Thévenot. Ces êtres du plan zéro sont vraiment intrigants et j’ai apprécié en apprendre plus sur eux. 

Bref, une très bonne lecture, avec des éléments bien construits au fil des pages, des intrigues croisées… Je suis contente de l’avoir découvert. 


Vote des 25 ? Vote des 5 ? 


Comme indiqué plus haut, je n’avais pas sélectionné ce livre lors des phases de sélection.
Pour le vote des 5, je verrai. Il est pour l’instant dans les meilleurs lu, mais j’en suis à la moitié, avec 13 livres lus (ou abandonnés).

Vous pouvez retrouver dans le bilan écrit début janvier et le complément suite au retrait d'un livre et l'ajout de deux autres des commentaires sur certains livres et des liens vers les chroniques pour ceux que j'ai apprécié. 


Au final

Les mots pour :  intrigues croisées, bestiaire, évolution des personnages, handicap, chant et magie

Les mots contre : faux suspens dans la première partie, violence gratuite dans la dernière


En bref : Un roman surprenant et choral, qui débute comme une aventure de deux gamins paumés et nous entraîne dans une étude de société mâtinée de fantasy.

 

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