Et vous, pour qu'elle raison accepteriez-vous de chasser les Loups-garous ? Adrien Tomas nous raconte la vie d'un groupe de Veneur face à la double hostilité du froid et de cette femme aussi mystérieuse que dangereuse : Notre-Dame des loups.
Éditeur : Éditions Mnémos (Hélios)
Nb de pages : 250
Série : /
Traducteur : /.
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Catégorie : Fantastique
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Partenariat : /
Challenge : /.
En 1868, Jack, Würm, Evangeline, Jonas et les autres sont des Veneurs, des chasseurs de loups-garous. Ils ne peuvent plus être définis autrement, ils ont renoncé à tout le reste afin d’accomplir leur devoir : décimer les meutes, protéger les colons, et surtout, pourchasser celle par qui tout a commencé, la légendaire Notre-Dame des Loups.
À travers une Amérique glaciale, battue par les vents et couverte de neige, insensibles au froid, à la fatigue et au découragement, les Veneurs avancent, encore et toujours. Guidés par des chiens de guerre, équipés d’armes crachant des balles d’argent, protégés du Mal par la mystérieuse sorcellerie de leurs amulettes, ils pourchassent, malmènent, et acculent les loups-garous, qui n’ont d’autre choix que les affronter… et mourir. Mais l’ennemi n’est pas le seul à dissimuler sa véritable nature… |
Biographie
Adrien Tomas est né en 1986.
Auteur de fantasy, son premier roman, La Geste du Sixième Royaume, a reçu le Prix Imaginales en 2012.
Auteur de fantasy, son premier roman, La Geste du Sixième Royaume, a reçu le Prix Imaginales en 2012.
L'histoire
- Un groupe de Veneur chasse des loups-garous dans le froid. Chacun à son tour va raconter cette drôle de vie...
Mon avis
J'ai rencontré Adrien Tomas lors d'un salon commun et je lui ai fait dédicacer ce livre pour l'offrir à Noël.
Le livre a plu et le destinataire s'est amusé à écrire, dès le chapitre deux, ce qu'il pensait de l'intrigue à venir. J'ai conservé le bout de papier jusqu'à ce matin, et j'ai pu constater que, mis à part une information capitale, il ne s'était pas trop trompé.
J'ai donc lu ce livre, entre Noël et la fin d'année. Avalé en deux jours, ce livre présente effectivement des rouages très faciles à comprendre, mais recèle de petites touches surprenantes en plus d'un évident travail sur l'écriture, puisque chaque narrateur a son style, son élocution, ses mots.
J'ai bien dit chaque narrateur. Ce Livre se compose de plusieurs chapitres, un par membre de l'équipe de Veneur, et ils racontent, chacun à leur tour, leur chasse aux loups-garous, comment ils sont arrivés dans l'équipe, ce qu'ils pensent des autres.
Cette adaptation du langage en fonction du personnage donne un texte riche et agréable à lire. L'avantage, est que si vous n'appréciez pas un personnage, vous savez que vous ne lirez pas longtemps ses propos : 8 personnages en 228 pages = huit chapitres d'une trentaine de pages chacun (ils ne sont pas réguliers).
Ce sera un des seuls bémols (très subjectif) : la taille un peu longue des chapitres. J'aime beaucoup les chapitres courts qui entraînent le lecteur. Ceci dit, dans cette construction, cela aurait cassé le principe général.
Ce court roman est suivi d'une annexe ou épilogue, avec la mythologie de la Dame des loups. Cette partie explique comment les loups-garous sont arrivés sur notre terre. L'auteur repart bien loin, en Grèce antique, et mêle à son récit la grande magicienne Circé.
L'explication tient la route. Et l'on comprend la détermination qui habite cette louve au fil des pages du roman. C'est un appendice, vous pouvez donc vous passer de le lire, une fois l'aventure principale terminée. C'est la partie que j'ai le moins appréciée dans le livre, d'autant que si elle apporte des éléments mythologiques, elle n'apporte rien d'important au déroulé de l'intrigue.
Bien sûr, tout n'a pas été réécrit, les loups-garous restent vecteurs par leur morsure de cette sorte de virus qui, la nuit tombée, les mute en monstre. Et leur mort n'advient que par l’argent couleur de la lune elle-même.
L'autre apport traditionnel est, comme souvent, la référence au loup du Gévaudan. Mais ici, ce loup apparaît comme la raison qui a fait partir l'un des personnages outre-Atlantique.
À ce sujet, je réagis souvent aux livres qui se déroulent ailleurs, alors que l'auteur est français. Dans cette intrigue, vu qu'une partie des chasseurs sont des cow-boys, déplacer l'aventure ailleurs qu'en Amérique aurait été ardu. Surtout à l'époque choisie. Les décors, les costumes, tout colle à l'ambiance, depuis le saloon poussiéreux jusqu'aux armes décrites sans artifices.
Ce côté western m'a bien plu. J'ai toujours aimé les films dans cette mouvance avec ces hommes rudes, montés sur des chevaux tempétueux. Ce roman reprend les codes principaux. Dans une mode du contemporain, après les costumes et rouages steampunck, c'est une très bonne idée.
Je terminerai par deux mots sur les femmes et la mixité.
Ce livre comporte trois magnifiques rôles féminins, avec des personnages puissants et loin des demoiselles en détresse qui d'éventent d'un petit mouvement de main ou se cachent derrière leur mouchoir blanc.
Elles portent aussi la mixité, l'une étant issue des esclaves noirs et l'autre Indienne. Cela donne une image criante de ce pays, et des conflits qui ont entaché son Histoire. Chaque contrée a ses troubles et face à l'esclavagisme nous ne sommes pas impardonnables. Ici, Adrien Tomas aborde ces sujets avec sagesse et dresse un bilan des outrages faits aux différents peuples à cause de la couleur de leur peau, ou de leur mode de vie. Très joli.
Le livre a plu et le destinataire s'est amusé à écrire, dès le chapitre deux, ce qu'il pensait de l'intrigue à venir. J'ai conservé le bout de papier jusqu'à ce matin, et j'ai pu constater que, mis à part une information capitale, il ne s'était pas trop trompé.
Style et discours.
J'ai donc lu ce livre, entre Noël et la fin d'année. Avalé en deux jours, ce livre présente effectivement des rouages très faciles à comprendre, mais recèle de petites touches surprenantes en plus d'un évident travail sur l'écriture, puisque chaque narrateur a son style, son élocution, ses mots.
J'ai bien dit chaque narrateur. Ce Livre se compose de plusieurs chapitres, un par membre de l'équipe de Veneur, et ils racontent, chacun à leur tour, leur chasse aux loups-garous, comment ils sont arrivés dans l'équipe, ce qu'ils pensent des autres.
Cette adaptation du langage en fonction du personnage donne un texte riche et agréable à lire. L'avantage, est que si vous n'appréciez pas un personnage, vous savez que vous ne lirez pas longtemps ses propos : 8 personnages en 228 pages = huit chapitres d'une trentaine de pages chacun (ils ne sont pas réguliers).
Ce sera un des seuls bémols (très subjectif) : la taille un peu longue des chapitres. J'aime beaucoup les chapitres courts qui entraînent le lecteur. Ceci dit, dans cette construction, cela aurait cassé le principe général.
Mythologie réinventée.
Ce court roman est suivi d'une annexe ou épilogue, avec la mythologie de la Dame des loups. Cette partie explique comment les loups-garous sont arrivés sur notre terre. L'auteur repart bien loin, en Grèce antique, et mêle à son récit la grande magicienne Circé.
L'explication tient la route. Et l'on comprend la détermination qui habite cette louve au fil des pages du roman. C'est un appendice, vous pouvez donc vous passer de le lire, une fois l'aventure principale terminée. C'est la partie que j'ai le moins appréciée dans le livre, d'autant que si elle apporte des éléments mythologiques, elle n'apporte rien d'important au déroulé de l'intrigue.
Bien sûr, tout n'a pas été réécrit, les loups-garous restent vecteurs par leur morsure de cette sorte de virus qui, la nuit tombée, les mute en monstre. Et leur mort n'advient que par l’argent couleur de la lune elle-même.
Western et cow-boy.
L'autre apport traditionnel est, comme souvent, la référence au loup du Gévaudan. Mais ici, ce loup apparaît comme la raison qui a fait partir l'un des personnages outre-Atlantique.
À ce sujet, je réagis souvent aux livres qui se déroulent ailleurs, alors que l'auteur est français. Dans cette intrigue, vu qu'une partie des chasseurs sont des cow-boys, déplacer l'aventure ailleurs qu'en Amérique aurait été ardu. Surtout à l'époque choisie. Les décors, les costumes, tout colle à l'ambiance, depuis le saloon poussiéreux jusqu'aux armes décrites sans artifices.
Ce côté western m'a bien plu. J'ai toujours aimé les films dans cette mouvance avec ces hommes rudes, montés sur des chevaux tempétueux. Ce roman reprend les codes principaux. Dans une mode du contemporain, après les costumes et rouages steampunck, c'est une très bonne idée.
Un fond d'humanisme.
Je terminerai par deux mots sur les femmes et la mixité.
Ce livre comporte trois magnifiques rôles féminins, avec des personnages puissants et loin des demoiselles en détresse qui d'éventent d'un petit mouvement de main ou se cachent derrière leur mouchoir blanc.
Elles portent aussi la mixité, l'une étant issue des esclaves noirs et l'autre Indienne. Cela donne une image criante de ce pays, et des conflits qui ont entaché son Histoire. Chaque contrée a ses troubles et face à l'esclavagisme nous ne sommes pas impardonnables. Ici, Adrien Tomas aborde ces sujets avec sagesse et dresse un bilan des outrages faits aux différents peuples à cause de la couleur de leur peau, ou de leur mode de vie. Très joli.
Au final
Les mots pour : style, verbe, idée, Veneur, personnages
Les mots contre : chapitres longs ?
(explication de la grille de notation)
Les mots contre : chapitres longs ?
(explication de la grille de notation)
Style : 4/5 |
Intrigue : 3.5/4
|
Personnages : 3.5/4
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Écriture : 2 | Crédibilité : 1.5 |
P principal(aux) : 2.5/3
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Narration : 1 | Action : 1 |
P secondaires : 1/1
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Description : 1 | Violence/Tendresse : 1 |
Temps et espaces : 2/2
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Sensation générale : 2.5/3
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Rythme général : 1.5/2
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Total : 17/20
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En bref : un court roman fantastique sur fond de Western qui aborde de nombreux sujets et réinvente la mythologie des loups-garous. Un très joli travail d'écriture, pour une aventure pleine de surprise, alors que l'ensemble paraît faussement prévisible.
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