« Sumire était une indécrottable romantique, doublée d'une cynique et d'une têtue Pour s'exprimer plus joliment, elle n'avait aucune expérience de la vie. »
(P10)
L'auteur
Haruki Murakami est né à Kyōto en 1949.
Écrivain japonais contemporain et traducteur en japonais de plusieurs écrivains anglo-saxons, il a pourtant exercé comme responsable d'un bar de jazz avant de connaître le succès avec plusieurs romans.
Résumé officiel
K. est amoureux de Sumire, mais celle-ci n’a que deux passions : la littérature et Miu, une mystérieuse femme mariée. Au sein de ce triangle amoureux, chaque amant est un satellite autonome et triste, et gravite sur l'orbite de la solitude. Jusqu'au jour où Sumire disparaît... Les Amants du Spoutnik bascule alors dans une atmosphère proprement fantastique où l’extrême concision de Murakami cisèle, de façon toujours plus profonde, le mystère insondable de l’amour.
L'histoire
Sumire désire devenir écrivain ! Mais elle tombe amoureuse d'une femme plus âgée, Miu, et sa destinée change... un triangle amoureux, loin des « Vaudevilles ».
Mon avis
Je désirai découvrir cet auteur depuis assez longtemps. J'ai donc tout naturellement ajouté une de ses œuvres à ma PAL, et cette année, même si Un chocolat dans un roman ne m'avait pas proposé cette Lc, je l'aurais lu, puisque je l'avais glissé dans mon challenge ABC.
Dès le début du livre, nous croisons Sumire, jeune femme atypique, androgyne, et lesbienne. Elle désire devenir auteure, et consacre toutes ses forces, toute son âme à ce projet. Jusqu'au jour où elle rencontre Miu. Celle-ci, complexe et secrète, deviendra sa patronne, et surtout son amie.
L'ensemble de ce roman est narré par l'auteur au travers d'un personnage masculin : K, un professeur des écoles. K est amoureux de Sumire tout en sachant pertinemment que cet amour n'est pas réciproque.
Nous sommes donc dans une sorte de triangle amoureux, où A aime B qui aime C. Sauf qu'ici, tout est platonique, ce sont des sentiments et des réflexions, des amours avoués ou découverts, des pensées parfois intimes et osées. L'évocation du sexe est faite de façon désabusée, surtout par K. On sait que les faits de l'amour sont frivoles, alors que les sentiments, reflets des âmes, perdurent. Du coup, l'auteur se noie dans des circonvolutions poétiques, des phrases joliment tournées, mais n'apportant que peu au déroulé de l'intrigue. D’ailleurs, jusqu'au milieu du livre, je serai tentée de dire : quelle intrigue ?
Tout tourne autour des personnages, de leurs rencontres, leurs émois pour un verre de vin... Sumire, pauvre chose émotive, mal à l'aise dans son temps, dans son monde, elle vit de rien et passe ses journées à écrire des textes magnifiques, mais sans liens. Sa vie coule, long fleuve de pensées perdues. K, lecteur invétéré et premier fan de Sumire, a réussi une carrière sociale et professionnelle, bien que sa vie amoureuse soit un parcours semé de rencontres et flirts.
L'histoire prend un virage qui aurait pu être intéressant lorsque Sumire disparaît, lors de quelques jours de congé sur une île grecque. On aperçoit les changements de comportement des protagonistes dès ce passage, mais le rythme lent, le manque d'action, d'événements marquants m'ont fatigué.
Certes, je dois reconnaître que les différents styles d'écriture utilisés sont probants. L'auteur joue de talent, et sème des perles majestueuses. Les textes oniriques de Sumire, les songes, les pensées de K... chaque point est abordé avec une marque particulière, des mots spécifiques, des phrases parfois longues et voluptueuses, ou au contraire des mots posés sèchement. Artifices d'auteur.
Les nombreuses références surtout au début du livre m'ont fait craindre un effet catalogue. Mais, cela s'estompe rapidement, au fil des pages, et finalement, ces références utilisées pour montrer les goûts de l'héroïne, ou de K sont assez sympathiques. Encore une fois, je constate l'engouement des auteurs japonais pour Blazac ! Un bon point... puisque j'aime cet auteur. Ici, toutefois, l'auteur cite essentiellement Kerouak — Sumire étant une grande fan — puis de nombreux compositeurs, puisque Miu était, dans sa jeunesse, une pianiste émérite.
Sauf qu'il manque le souffle, le petit rien qui rend un œuvre magistrale. L'écriture n'est pas exceptionnelle, elle est belle et travaillée. Mais surtout, elle ne suffit pas à porter ce livre, cette histoire d'êtres esseulés. Car, après tout, c'est ce qu'a montré l'auteur ! Ces personnages sont incroyablement seuls.
Quant à la fin, elle m'a laissé un goût d'inachevé.
Bilan en quelques mots
Les mots pour : Styles utilisés, thèmes abordés.
Les mots contre : intrigue.
Au final
Si l'écriture est belle et travaillée, l'intrigue me laisse perplexe ! J'ai failli décrocher, mais comme il restait 50 pages...
2 commentaires :
Merci pour cette lecture commune Nanet. Comme je m'en doutais ce qui t'a déplu est justement ce que j'ai aimé! hihi! il faut dire que la plume de Murakami m'enchante, non seulement parce que le style est épuré, poétique et travaillé mais aussi parce que ces personnages sont toujours en marge, observateurs d'eux-mêmes ce qui les rend troublants. Ici la fin ménage tout de même une ouverture dans laquelle le lecteur s'engouffrera, ou pas !Ce roman m'a beaucoup fait penser à 1Q84
Merci à toi !
Je garde, un mois après la lecture, un sentiment mitigé, qui confirme mes sensations face à cette lecture. Je suis contente d'avoir découvert et auteur même si je n'ai pas complètement accroché.
Je vais aller lire ta chro ^^
Biz
Enregistrer un commentaire