Si les chiens pensaient comme nous, seraient-ils heureux ? André Alexis tente de répondre à cette épineuse question dans son roman Nom d'un chien.
Éditeur: Denoël.
Nb de pages : 256
Série : /
Catégorie : contemporain
Traducteur : Santiago Artozki.
Nb de pages : 256
Série : /
Catégorie : contemporain
Traducteur : Santiago Artozki.
Pourquoi ce livre ?
Ce livre m'a été offert par les éditions Denoël
dans le cadre d'un partenariat.
Je les remercie pour cette découverte.
dans le cadre d'un partenariat.
Je les remercie pour cette découverte.
Nom d'un chien d'André Alexis
Tout commence par un pari alcoolisé entre Hermès et Apollon : si les animaux avaient l’intelligence humaine, seraient-ils aussi malheureux que les hommes? Les deux dieux décident alors d’accorder conscience et langage à un groupe de chiens passant la nuit dans une clinique vétérinaire de Toronto. Tout à coup capable d’élaborer des raisonnements plus complexes, la meute se divise : d’un côté les chiens qui refusent de se soumettre à ce nouveau mode de pensée, de l’autre les canidés progressistes qui y adhèrent sans condition. Depuis l’Olympe, les dieux les observent, témoins de leurs tâtonnements dans ce nouveau monde qui s’offre à eux. Car, si Hermès veut l’emporter, au moins un des chiens doit être heureux à la fin de sa vie.
Alexis André nous offre une réflexion douce-amère sur les beautés et les dangers qu’implique la conscience de soi. Nom d’un chien, oscillant entre rêverie et désillusion, à la fois hilarant et dérangeant, remet au goût du jour la satire animale dans la droite lignée d’Orwell et Kipling, le mordant en plus. |
André Alexis est né en 1957 à Port of Spain (Trinité-et-Tobago)
Écrivain canadien, il a commencé sa carrière artistique dans le théâtre. Il est rédacteur pour This Magazine et participe à la radio CBC.
Son plus récent roman, Quinze chiens (titre canadien de Nom d'un chien), a remporté le 2015 Scotiabank Giller Prize et le Rogers Writers' Trust Fiction Prize.
Écrivain canadien, il a commencé sa carrière artistique dans le théâtre. Il est rédacteur pour This Magazine et participe à la radio CBC.
Son plus récent roman, Quinze chiens (titre canadien de Nom d'un chien), a remporté le 2015 Scotiabank Giller Prize et le Rogers Writers' Trust Fiction Prize.
L'histoire
- Quinze chiens vont se retrouver, suite au pari fou de deux dieux, dotés de la pensée. Seront-ils plus heureux avec cette nouvelle façon de voir le monde ?
Mon avis
Dernièrement, pour une anthologie, je me suis amusée à écrire un court texte sur un petit chien (je vous en reparlerai). Le hasard - s'il existe - a voulu que l'on me propose ce roman en partenariat et le synopsis m'a intrigué.
La parole leur est donnée.
Qui n'a jamais entendu dire, au sujet de certains chiens : il en lui manque que la parole. Eh bien, André Alexis a donné à quinze chiens cette aptitude, suite à un pari entre deux dieux en mal d'amusements.
L'artifice magique est un prétexte, même si l'on retrouve les dieux au fil du roman avec des prises de conscience et des interventions...divines.
Mais, les héros du livre sont les chiens, et nous les suivons dans leur évolution, depuis leur départ de la clinique où ils étaient tous réunis - trois d'entre eux choisiront d'y rester, et nous n'en entendrons plus parler-.
Le langage des chiens, au départ très fruste, bien que compris par tous, va se développer et prendre de l'ampleur. L'auteur a bien créé un nouveau langage et non calqué sur l'anglais (ils sont au Canada côté anglais). Du coup, cela donne des passages très rigolos avec des borborygmes axés sur les aboiements, des vrrr, grrr, shhh...
Bien vite, ces chiens vont améliorer les mots qu'ils utilisent et même parvenir à inventer des poèmes - art suprême du langage ? - avec Prince, un chien très spécial dans l'intrigue.
L'artifice magique est un prétexte, même si l'on retrouve les dieux au fil du roman avec des prises de conscience et des interventions...divines.
Mais, les héros du livre sont les chiens, et nous les suivons dans leur évolution, depuis leur départ de la clinique où ils étaient tous réunis - trois d'entre eux choisiront d'y rester, et nous n'en entendrons plus parler-.
Le langage des chiens, au départ très fruste, bien que compris par tous, va se développer et prendre de l'ampleur. L'auteur a bien créé un nouveau langage et non calqué sur l'anglais (ils sont au Canada côté anglais). Du coup, cela donne des passages très rigolos avec des borborygmes axés sur les aboiements, des vrrr, grrr, shhh...
Bien vite, ces chiens vont améliorer les mots qu'ils utilisent et même parvenir à inventer des poèmes - art suprême du langage ? - avec Prince, un chien très spécial dans l'intrigue.
Étude de mœurs ?
Le sujet de base est le bonheur et la question que se posent les deux Dieux : Hermès et Apollon, est de savoir si en détenant une pensée plus développée, les chiens avaient une vie et surtout une fin heureuse. Ce dernier point fait l'objet d'une longue discussion entre eux, et pose un problème philosophique, comme une grande partie du roman : comment déterminer une vie heureuse ? En se basant sur les dernières minutes ? En tenant compte uniquement des bons moments ?
Satirique et parfois ironique, l'auteur joue des sentiments de chiens, à travers une analyse fine de leurs coutumes et comportements, confrontés aux nôtres. Car, c'est bel et bien une étude de mœurs qu'il nous offre et à travers celle de ces chiens, celle de nos propres fonctionnements.
Rapidement, dans le groupe, des scissions se font, avec les dominants (qui peuvent monter les autres) et les soumis, ceux qui gouvernent et ceux qui doivent obéir, ceux qui profitent du système imposant leur force et ceux qui triment, etc.
Mais, André Alexis reste sur une vie de chien et des habitudes que l'on peut trouver par moment bizarre, comme le besoin de fourrer leur truffe dans les parties génitales de leur congénères. Tout est relaté, expliqué et rabâché pour nous faire sourire. Pas de redondance, puisque le but est de jouer sur les répétitions, comme dans les gags.
De quinze à trois.
Parti de quinze chiens, l'auteur arrive rapidement à trois. La narration extérieure donne, au départ la sensation de tourner autour du groupe, sans se focaliser sur un chien en particulier, puis, peu à peu glisse vers certains protagonistes, lorsque le groupe éclate.
Cette différenciation donne une histoire cinglée en trois parties (de taille différentes) : le groupe, Majnoun, Prince. On pourrait y ajouter une quatrième : Benjy mais elle s’intègre dans la partie concernant Majnoun.
Ces trois chiens, les derniers, permettent à l'auteur d'explorer plus profondément l'évolution canine à travers cette pensée offerte par jeu. Les trois chiens vont faire de ce cadeau des utilisations très différentes et c'est ces destinées qui m'ont vraiment plu.
Je ne vous parlerai que de celle de Prince, même si celle que j'ai préféré est celle de Majnoun.
Prince ou l'art des poèmes.
Ce chien, un bâtard, va découvrir le premier l'utilisation des mots et créer un nouveau langage. puis, peu à peu, il va l'utiliser non plus à des fins utilitaires, mais commencer à penser les mots différemment, jouer avec eux, créer des poèmes, des odes canines aux éléments qui les entourent.
Une note, à la fin du roman, éclaire sur ces poèmes glissés par l'auteur et fait référence à l'OuLiPo. De fait, les petites compositions se terminent pour la plupart, par 'évocation d'un des chiens du groupe, caché sous les jambages des vers utilisés. C'est un joli travail de création, et je dois souligner la traduction qui a respecté ce point.
Prince, à travers ces textes, parle des lieux où ils vivent, des animaux qu'ils croisent, du lac qui borde les collines et va jusqu'au ciel, aux étoiles, avant d'aborder des questions plus philosophiques, comme la mort.
Et la boucle est bouclée lorsqu'il compose une ode à son premier maître. Car, y a-t-il plus grand bonheur que de courir à travers champs après une balle ?
Au final
Les mots pour : Style, poèmes, intrigue, idée, vie de Majnoun.
Les mots contre : dieux ?
Les mots contre : dieux ?
Style : 4/5 |
Intrigue : 3.5/4
|
Personnages : 3.5/4
|
Écriture : 2 | Crédibilité : 1.5 |
P principal(aux) : 2.5/3
|
Narration : 1 | Action : 1 |
P secondaires : 1/1
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Description : 1 | Violence/Tendresse :1 |
Temps et espaces : 1.5/2
|
Sensation générale : 2.5/3
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Rythme général : 1.75/2
|
Total : 16.75/20
|
En bref : un très joli moment de lecture qui m'a entraîné loin des tracas journaliers pour penser et envisager la vie autrement. Finalement, les plaisirs simples rendent tellement heureux...
2 commentaires :
lu :) contente de voir un avis différent ! la diversité de la littérature se porte bien car elle comporte toutes la notre, à nous, humanoïdes ! jolie critique :)
Un sujet original et un récit divertissant. J'aurais aimé davantage d'analyse sur ce que font les chiens de cette intelligence. Ma chronique est programmée pour demain
Bravo pour ton système de notation. C'est très élaboré
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